Un des meilleurs Joseph Leo Mankiewicz.
Cependant, j’en reste toujours à « L’aventure de Mme Muir ».
Comme beaucoup, je retiendrai la scène où une femme de ménage prend l’initiative de rétablir le courant, lequel courant permet à un système d’alarme de s’enclencher, lequel système d’alarme est relié à un coffre-fort, lequel coffre-fort est fouillé par un majordome de l’ambassade d’Angleterre
; espion improvisé, Diello-Cicéron (James Mason) photographie des documents classés hautement confidentiels pour les livrer à des nazis.
Scène d'une grande intensité.
Nous sommes à Ankara en 1944.
Moi qui n’ai aucune sympathie pour les escrocs et autres criminels réels ou historiques, aussi incroyable que cela puisse paraître, j’en arrivais à craindre pour la vie de ce Diello-Cicéron !
Mais j’ai été vite rassuré, « L’affaire Cicéron » inspiré de faits réels n’est pas un hommage à l’espion - escroc Diello puisque celui-ci est fictif.
Ce valet de chambre avait un autre nom.
En vérité, cette affaire a été révélée bien après la guerre par un certain Moyzisch, attaché d’ambassade, rattaché au IIIème Reich.
Apparemment, le film prend d’énormes libertés quant aux fameux documents fournis par ce Cicéron.
Il semblerait que les documents relatifs au débarquement, dates et lieux remis par ce dernier et ignorés par le Reich relèvent du fictif.
Bref, la part fictive est nettement plus majoritaire que la part réelle.
Cela dit, Joseph Leo Mankiewicz parvient à illustrer un jeu de dupes captivant, et qui dit duperie, dit ridiculisé.
En effet, le réalisateur s’appliquera à tourner en ridicule tout le monde à commencer par ce fameux Moyzisch, personnage historique à qui on doit ce film, le IIIème Reich, le contre-espionnage britannique et évidemment Diello.
Incarné par James Mason, acteur élégant par nature, Diello veut sortir de sa condition de valet, d’homme à tout faire en s’improvisant espion ; il se lie avec la comtesse Anna Staviska, sous les traits gracieux de Danielle Darrieux, pour mener à bien ses malversations, mais celle-ci déchue financièrement va s’avérer aussi manipulatrice que Diello.
Parvenu à échapper au contre-espionnage anglais, Diello réfugié au Brésil verra tous ses efforts tournés en ridicule.
Si « L’aventure de Mme Muir » avait tous les composants d’un conte, « L’affaire Cicéron » a tous les atours d’une fable…