Avis sur El bonaerense

A déconseiller aux amateurs de "supersonnages" masqués, déguisés et volants, intègres, rapides et forts, etc... etc... dont la mission : "restoring law and order" se réalise dans une société simplistement dépeinte. A conseiller par contre aux cinéphiles éclairés, car eux ne manqueront pas d'apprécier ce film sans concession de Pablo Trapero, et d’y voir dans les (més)aventures du personnage central une belle démonstration qu'il ne peut y avoir de super héros dans un contexte socio-économique aussi gangrené que connaissent beaucoup de sociétés aujourd'hui comme l'Argentine.

"De l'autre côté de la loi" : il faut aller chercher le titre brésilien pour voir cette définition du film de Trapero. Toujours avec un œil semi-documentaire et semi-cinéma amateur, il cherche encore à donner une vision "vraie" qui puisse se passer du biais du premier genre et des rajouts du second.

S'il ne démontre pas beaucoup mieux que dans Mundo Grúa qu'il s'agit d'un entredeux particulièrement prometteur, il arrive cette fois à vraiment concilier les atouts de ses acteurs pour servir sa vocation. Ils lui permettent la spontanéité naturaliste qu'il recherche tout en maintenant l'œuvre dans un registre créatif qui est le moins intrusif possible.

Néanmoins elle n'est pas longtemps intéressante : ni la vérité ni l'interprétation ne sont belles dans l'utopie de Trapero. Il parvient au moins à transmettre l'idée de fond, expliquant l'image de l'Amérique latine miteuse et corrompue que l'on cultive en Europe par cette proposition : tout n'est pas si différent de l'autre côté de la loi.

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Filmé plutôt comme un documentaire, cette fiction n'est pas totalement dénuée d'intérêt. Le choix scénaristique est de suivre au plus prêt le personnage principal, acteur passif d'une réalité et d'événements qui le dépassent. Oui mais voilà, à force d'être trop structuré en scénettes pas forcément intéressantes, la densité narrative se dissout dans une langueur plutôt rébarbative. Un film qui a le mérite de dénoncer la corruption de la police argentine, la violence latente et la pauvreté, mais pas beaucoup plus.

D'une justesse indéniable dans sa description de la déliquescence économique et sociale argentine, "El Bonaerense" est aussi un récit initiatique, celui d'un homme qui se retrouve presque malgré lui à apprendre le métier de policier et à se trouver une place dans la société. Comme dans tout parcours initiatique, il va devoir faire face à des choix moraux (la corruption du métier) et se débarrasser de ses figures paternelles (ses deux patrons, le serrurier et le commissaire). L'arc dramatique du film est donc sans surprise et le choix d'un traitement dramatique à minima (récit et personnage en creux) ainsi qu'un filmage très fonctionnel ne favorisent pas une adhésion maximale. On reste toujours un peu à distance de cette chronique naturaliste, même si ses éclats de vérité se font parfois troublants (les étreintes du couple, le quotidien du commissariat, l'apathie d'une société gangrénée par la corruption).

Entre documentaire et film, Trapero montre la misère et la corruption dans l'Amérique latine, de manière assez intéressante. Toutefois l'histoire s'essouffle un peu vite et tourne en rond, même si l'œuvre en elle même et assez bien réalisé , notamment dans la manière de filmer, quant à l'acteur principal il colle parfaitement au rôle qu'on lui a donné. Sans être exceptionnel le film reste assez réussi et traite d'un sujet d'actualité sans être dans l'exagération, cependant il manque une touche d'action pour que l'histoire n'en devienne pas redondante.

Pour moi une réalité que je n'ai pas vu en Argentine mais qui se sent dans les rues....Un film inquisiteur qui denonce des faits qui ne sont plus combattus dans la réalité argentine.
A voir

Pourquoi les médias n'ont-ils pas parlé de cet excellent film ? Le parti pris est d'une nouveauté rare. Ce n'est pas un documentaire, ce n'est pas non plus un film hollywoodien.
Pour moi c'est un chef-d'oeuvre. La démarche est d'une véracité incroyable. Nous sommes comme immergés avec le personnage principal du film dans une réalité inconnue. L'argentine d'aujourd'hui, sa violence, sa police largement corrompue, sa difficulté de vivre. Et cela sans aucun jugement moral ou idéologique, sans qu'à aucun moment on puisse deviner à l'avance ce qui va se passer. Exactement comme si nous vivions les événements.
Si vous êtes curieux de ce qui se passe dans ce pays lointain, de sa réalité, si un nouveau type de cinéma vous intéresse, allez voir ce film, vous ne le regretterez pas !