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BlindTheseus
256 abonnés
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4,0
Publiée le 17 février 2009
Un bon petit film sans trop de défauts de son époque... effrayant par son réalisme, cette oeuvre au noir joue ironiquement sur la loi immanente sinon celle des grands nombres: Loin de ses célèbres bouffoneries, B.Blier/Grégoire Duval campe 1 excellent personnage merveilleux de miellitude & haineux de toute indépendance bien représentatif de cet 'establishment' de province: summum.
Un assassin se retrouve juré du meurtre qu'il a secrètement commis. Ce qui est agréable est de retrouver 3 des acteurs des "Tontons flingueurs". Ce qui l'est moins est qu'il n'y a pas d'humour mais une recherche de la façon de procédé de l'accusé vis-à-vis de la victime. L'on sent que les acteurs prennent goût à jouer dans le tribunal, surtout Francis Blanche. J'ai bien aimé le scénario et les pensées du 7e juré. Mais le suspens est absent et l'on sait dès le début qui est le véritable assassin. La question est de savoir s'il va se livré, être démasqué ou même sauver l'accusé. Bonne intrigue qui manque de suspens et d'humour. Quoique la reconstitution par la vieille femme est un peu comique et le final pas mauvais.
L'intrigue est molle et portée par un casting tout aussi plat, le tout mis en scène sans aucune inspiration. La voix off monotone de Blier accentue un peu plus le côté soporifique du film, qui semble durer une éternité malgré son heure et demie. Et que dire de cette mascarade de procès, pas crédible pour un sou ? Non vraiment, il n'y a rien à sauver de cette histoire brouillonne et complètement dispensable.
A travers le crime commis par un homme a priori respectable se tissent en parallèle la crise de conscience du meurtrier dont la voix off le rend inquiétant par sa banalité - sorte de Tempête sous un crâne revisitée - ainsi qu'une analyse de moeurs qui dissèque les attitudes, sentiments, préjugés de l'ensemble d'une communauté secouée par un assassinat dans lequel chacun joue un rôle de défense ou d'accusation. Porté par un saisissant Bernard Blier, le récit s'attache à dessiner la psychologie d'un microcosme de l'Humanité où l'on préfère accuser le marginal libertaire que celui qui se dénonce mais par sa culpabilité met en péril l'équilibre général du groupe jusqu'à un final inattendu. Pertinent, inquiétant, cynique!
Une merveille, le septième juré est un polar psychologique ou un pharmacien se retrouve juré d'assise au procès d'un homme pour le meurtre d'une jeune femme, meurtre qu'il a lui même exécuté. Ce que je retiens avant tout c'est la mise en scène de Lautner qui est admirable, nombres plans sont des petits bijoux, comme la scène du meurtre, les dialogues autour des verres d'alcool forts et j'en passe... L'interprétation elle aussi est formidable, Bernard Blier en tête dans son rôle de petit bourgeois sans flamme qui se laisse vivre au jour le jour et pris un jour d'une pulsion qui va lui faire commettre le pire. Cet aspect du crime le rend glaçant car il n'est jamais dépeint comme un monstre mais révèle au contraire que le pire peut se trouver dans chaque être humain. Face à lui le reste du casting est aussi brillant, la aussi aucun reproche à faire. Non la seule chose qui m'a un peu chiffonnée c'est un final et une conclusion qui m'ont un peu déçus; mais aussi pour la bonne raison que jusque là j'ai été emballé par un très, très grand film.
Un polar de campagne à la Chabrol qui vaut surtout pour le film de procès central, très réussi, et pour sa belle réalisation. Mais cette voix off qui psychologise et explique tout a quand même très mal vieilli et la dernière demi-heure tourne en rond, trop répétitive et démonstrative. C’est du bon cinéma de papa, mais du cinéma de papa quand même.
En 1962, Georges Lautner réalise Le septième juré. Alors que le cinéma français est agité par la Nouvelle Vague, ni le cinéaste ni ses films n’auront été invités à surfer sur cette vague. Pourtant, derrière une structure de narration classique héritée de « la qualité française », Le septième juré jouit de qualités tout à fait notables. Un large casting regroupant d’excellents acteurs parfaitement dirigés, une mise en scène soignée et variée font partie de celles-ci. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2020/06/01/le-septieme-jure/
Je suis finalement heureux d’avoir découvert le grand Bernard Blier avec ce film (même pas encore vu Les Tontons flingueurs!) Je comprends mieux maintenant la splendeur et le rayonnement dont profite cet acteur d’une autre génération. Mais ce que j’ai aimé par-dessus tout, outre la performance de Bernard Blier, ce sont les dialogues. Quel plaisir d’entendre des dialogues censés, pour lesquels le français n’est pas écorché. La langue en redevient presque poétique et musicale ou du moins elle parvient à rythmer le film admirablement. J’ai particulièrement apprécié les bruits ou plutôt devrais-je dire le bruitage. Plus de bruitage et moins de musique, il en dégage un suspense un peu vieilli, mais tout aussi efficace. Le seul reproche que je ferais à ce Septième Juré, c’est sa durée. Le long métrage souffre de quelques longueurs et je pense que certaines scènes auraient pu être écourtées ou découpées différemment. Mis à part cela, me voici prêt à découvrir un peu plus des films avec Bernard Blier et/ou de Lautner.
Très bon film de Lautner. Très bien réalisé dans un beau noir et blanc, avec fréquemment des séquences d'un style recherchée, avec des dialogues de très bonne qualité ( et d'un monologue en voix off), des acteurs excellents : Blier, Biraud, Delorme... Des gros plans très beaux sur les visages, une musique très présente mais pas trop, et bien choisie, des extérieurs bien filmés. Un film qu'il faut largement réévaluer, d'une qualité incontestable, et qui va bien au-delà d'une intrigue classique d'assassinat. Une belle oeuvre de Lautner. Peut-être son chef d'oeuvre.
Meurtre et morale ne font pas bon ménage. Qu'en est-il du remords chez le meurtrier ? De quoi un meurtre soulage-il? La culpabilité inconsciente n'est-elle pas parfois envahissante, qu'elle en devient dévastatrice ? Sur quoi repose un passage à l'acte meurtrier ? Au commencement du film, j'avais l'impression d'être avec Meursault, le héros d'Albert Camus dans "L'étranger". Un acte, qui n'a pas de sens, un geste impulsif, sans autre signification qu'une succession gestuelle destinée à mettre un point d'arrêt. La thématique forte du film de Lautner, c'est que le meurtrier a la possibilité que son acte reste impuni. C'est le pharmacien, notable, père de famille, insoupçonnable. Un homme de raison, qui a renoncé à la rencontre passionnelle de sa jeunesse. La description qu'il fait du déroulement de son acte est chirurgicale. Un suspect est arrêté, il ferait l'affaire, car il est le coupable idéal pour conforter chacun dans sa position sociale hypocritement protégée des affres de l'inconscient. Grégoire Duval (magnifiquement campé par Bernard Blier) se refuse à ce qu'un autre paye pour lui. Il est nommé juré de "son procès". C'est au café du commerce que se joue le jugement. Maurice Biraud est le pharmacien non conventionnel, qui clame le désespoir et dénonce l'hypocrisie des notables. Un magnifique chef d'oeuvre à redécouvrir en dvd.
Film excellent, dans le style Simenon, la description des affres psychologiques d'un pauvre type qui a raté sa vie tout en affichant une facade respectable et pseudo heureuse, baignant dans la bourgeoisie de Province dans toute sa noirceur est superbe ! Le dialogue est un morceau de littérature étonnant ! terriblement pervers et subtil !
C’est le procès et la condamnation sans appel de la morale bourgeoise qui sont faits dans ce film pré-68 au scénario habile et quelque peu caricatural, tiré d’un roman de Francis Didelot, et bien adapté au cinéma par l’excellent texte de Pierre Laroche. Filmé à Pontarlier et au lac de St-Point dans le Doubs (Franche-Comté), tout le monde fait son devoir dans cette sous-préfecture, y compris l’église…
Oubliez les Tontons Flingueurs : Lautner et ses acteurs-fétiches nous livrent ici un drame austère doublé d'une critique pariculièrement désabusée et juste du monde étriqué des notable de province, guère éloigné d'un Chabrol. Il faut, les voir, ces juges, ces notaires , ces médecins, condamner un innocent sur la base de simple préjugés, autour de leur partie de bridge hebdomadaire; jute pare que c'est facile, juste parce que cela arrange tout le monde. Plus d'un demi-siècle après sa sortie, le film n'a rien perdu de sa remarquable pertinence, et c'est bien triste pour notre société!
Ce film est une tuerie! Tout le monde en prend pour son grade, et la liste est longue : La bourgeoisie de province en premier lieu, puis la police, ensuite la justice, et puis encore la médecine légale, enfin les bonnes mœurs, ceux qui font qu'on n'accepte pas la liberté sexuelle de l'autre. Mai 68 n'est pas encore passé, mais on en ressent les prémices. Ce film est très fort, et ose dans une société qui n'est pas encore complètement prête à passer dans la libéralisation des mœurs. Et qu'on se rassure, ce n'est pas encore finie! Les acteurs sont excellents au possible, Blier et Biraud en tête, mais les autres sont tout juste derrière. A voir par tous ceux qui aiment les films fins, qui posent les jalons d'une société en devenir.