Mystery Train, 1989, de Jim Jarmusch. Un très jeune couple de Japonais débarque à Memphis (Tenessee), sur les traces du King. Graceland ne correspond pas à leur rêve, pas plus que la visite des studios Sun et Stax. Bien vu et bien filmé : on est toujours déçu d’ailleurs, de ne pas rencontrer nos rêves au bout d’un voyage ! Puis, une jeune femme, Italienne, règle le rapatriement vers Rome, de son mari décédé, et aide une jeune paumée à payer sa nuit d’hôtel : elle ne savait même pas qu’elle était dans la ville d’Elvis ! Enfin, troisième volet, trois copains alcoolos, encore des paumés comme les affectionne le cinéaste, jouent avec un flingue et viennent se planquer dans une chambre miteuse, d’un hôtel pourri, d’un quartier délabré de Memphis. Ces trois histoires tentent laborieusement de croiser les errances d’individus auxquels on finit, tout de même, par s’attacher. Même recette narrative que pour Stranger than Paradise, mais avec moins de poésie, moins d’humour et plus de longueurs. Sympa, sans plus, d’écouter Elvis (une sucrerie :Blue Moon), Otis Redding, de croiser Rufus Thomas et de voir Screamin’Jay Hawkins en veilleur de nuit d’hôtel.