Si les Batman signés Christopher Nolan sont devenus des références. Bien avant que la mode ne soit aux supers héros, il fallait être aussi fou et génial que Tim Burton pour oser s’attaquer à l’homme chauve-souris. Mais le résultat final est stupéfiant, on retrouve dans le Batman de 1989 tout ce qui fait le charme des films de Tim Burton. Des couleurs psychédéliques qui côtoient un univers noir et mystérieux, des personnages complètement loufoques et des histoires qui nous emmènent dans l'univers du réalisateur.
Ce premier opus lève le voile sur la ville de Gotham et sur les personnages qui viennent peupler ce monde où règnent le crime et la corruption. On découvre donc Bruce Wayne le milliardaire charmeur, le commissaire Gordon, le majordome dévoué Alfred, et le procureur Harvey Dent. Parmi la pléiade de méchants qui sévissent dans Gotham, Tim Burton a choisi de se pencher sur le cas du machiavélique Joker. Une fois les personnages installés, Batman nous raconte comment le Joker est arrivé à prendre le pouvoir. Pour contrer ses plans démoniaques, seul Batman peut intervenir et remettre de l’ordre à Gotham.
Ce premier Batman est une véritable aubaine, car il permet notamment pour les plus jeunes de regarder une prestation qui est très différente de celle proposée par Heith Ledger. Tim Burton a fait appel à l’immense Jack Nicholson pour porter les habits du Joker. Cette version du Joker moins noir que dans le Batman The Dark Night, n’en est pas moins intéressante. Jack Nicholson est véritablement exceptionnel dans ce film. Complètement fou, mais aussi terrifiant l’acteur semble être né pour interpréter ce rôle. Sa démence est renforcée par le choix des couleurs qui l’accompagnent depuis sa voiture violette en passant par son hélicoptère coloré, tout ce qui touche de près ou de loin au Joker est forcément en couleur.
Pour incarner Batman, le réalisateur a fait appel à un acteur en pleine gloire dans les années 80-90, Michael Keaton. Celui-ci endosse donc le costume du milliardaire séducteur qui se transforme en héros ténébreux quand vient la nuit. La prestation de cet acteur est beaucoup moins transcendante que celle de Jack Nicholson. Cela s’explique par la volonté de Tim Burton de concentrer le film sur le méchant.
Pour jouer la belle qui tombe sous le charme de Bruce Wayne, une autre célébrité a été choisie puisque c’est Kim Basinger qui incarne une photographe venue à Gotham pour photographier l’homme chauve-souris.
Avec ce Batman, Tim Burton inverse les codes de couleur traditionnels. Si le noir est généralement la couleur choisie pour les criminels et les méchants, ici le réalisateur utilise des tons très foncés pour l’univers de Batman. A l’inverse le Joker est coloré et joyeux, il n’est ni ténébreux, ni renfermé, le méchant de l’histoire sourit fait des blagues et danse.
Si les effets spéciaux ont bien entendu pris un coup de vieux, Batman reste très agréable à regarder, les acteurs sont parfaits, les décors sont burtonesques à souhait, la musique est comme toujours au rendez-vous. Alors si vous n’avez toujours pas donné sa chance à ce film, allez-y les yeux fermés.