7 ans de séduction : les secrets du tournage

Habitué à écrire des pièces de théâtre, Colin Patrick Lynch n'avait encore jamais travaillé sur un film lorsqu'il proposa son scénario à un ancien camarade d'université, le producteur Kevin J. Messick. Celui-ci l'a aussitôt aimé. Il explique : "Le scénario de Colin dressait un portrait réaliste du chaos et de la confusion des relations humaines de nos jours. J'ai pensé que cela ferait un excellent film."

Le réalisateur Nigel Cole a lui aussi été séduit par le script. Il y a vu l'occasion de porter un regard neuf sur un genre de comédie romantique drôle et excentrique, en s'intéressant à la manière dont deux personnes finissent par se trouver dans une vie qui s'acharne à les séparer.

Avec 7 ans de séduction, le réalisateur britannique Nigel Cole souhaitait prendre une direction radicalement différente par rapport à ce qu'il avait fait auparavant. Ce dernier s'est en effet fait connaître avec deux comédies à succès sur des femmes d'âge mûr qui brisent le moule des conventions, l'une en se lançant malgré elle dans la culture du cannabis (Saving Grace), les autres en décidant de poser nues pour une oeuvre de charité (Calendar girls).

C'est l'audition avec Amanda Peet qui a définitivement convaincu Ashton Kutcher de participer à ce film. "C'est elle qui m'a donné tellement envie de faire le film, confie-t-il. Quand elle est venue lire avec moi, nous avons eu tous les deux le même sentiment : nous devions faire ce film. Elle a un fantastique sens du rythme de la comédie, mais elle n'a pas peur d'être humaine, et elle fait une merveilleuse Emily."

Dans l'une des scènes du film, le personnage joué par Ashton Kutcher, Oliver, se précipite chez Emily (Amanda Peet) à Los Angeles pour lui chanter la sérénade sur une chanson de Bon Jovi. Ashton Kutcher chante parfaitement et joue de la guitare, mais Nigel Cole lui a demandé de chanter à la manière maladroite et timide qu'aurait eue Oliver en s'efforçant de se montrer romantique.

"J'ai réalisé que je ne pouvais même pas répéter la chanson, confie le comédien, sinon elle aurait semblé trop travaillée. Il fallait juste que je laisse les choses se produire sur l'instant." Nigel Cole commente : "Même si Ashton est un très bon chanteur, il a su nous donner quelques notes franchement fausses... Il a été brillant."

Pour donner vie à ces transitions à la fois dans le monde extérieur et dans la relation entre les personnages, Nigel Cole a étroitement travaillé avec le directeur de la photographie John Borman. Pour ce dernier, la difficulté a consisté à transcrire le déroulement du temps et l'évolution des émotions qui vont et viennent. Pour y parvenir, le chef opérateur a choisi au début du film des couleurs saturées, vives, qui attirent l'oeil, et un chaos visuel qui évolue peu à peu pour adopter un style plus chaud et plus détendu, qui reflète la maturité et l'évolution des personnages.