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scorsesejunior54
139 abonnés
694 critiques
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2,5
Publiée le 6 juin 2007
Ingmar Bergman est un cinéaste des plus fascinants et ce n'est pas "La Visage" qu'il réalisa en 1958 qui dérogera à la règle. On retrouve dans chacun des films de cet auteur des thèmes communs, traités de façon différente selon ses oeuvres mais s'inscrivant dans une logique de création implacable. Véritable mise à nu de l'être humain, ce film exploite donc l'amour, la séduction, la manipulation, l'illusion, le sexe, la domination, la soumission ou encore la croyance en des forces supérieures. Tout cela est complexe mais très intelligent comme profond. Bergman puise au fond des âmes, remet en question absolument tous les comportements qu'il expose et s'interroge sur les actes de ses protagonistes, les analyse, les creuse : il met tout à plat, ce qui rend son regard encore plus passionnant. De plus, son intrigue est remarquablement construite, en lien direct avec ce qui est traité, métaphore de la société du spectacle et plus étroitement du septième art. La mise en scène est magistrale au sens visuel : il faut dire qu'avec une telle photographie, l'esthétique trouve déjà une base solide. Construite sur des jeux d'ombres et lumières, celle-ci émerveille et donne une dimension supérieure aux mouvements des protagonistes. Angles choisis impeccables, pas impossibles mais servant avec grâce le montage retranscrivant à merveille les fiévreuses montées de tension. Une chose me gêne pourtant et ce n'est pas la première fois chez Bergman : les caractères des personnages sont à mon sens trop littéraires et carrés d'avance afin de transmettre l'émotion à travers le cadre tel qu'ils le devraient. A vouloir trop les fouiller, le cinéaste se perd lui et son spectateur puis en vient à lâcher la fluidité de son récit, si bien que la narration se voit séparée de la réalisation en terme plus général. Alors, la diiéfrence marquée entre les deux irrite puisqu'elle ne satisfera que partiellement chacun selon ses attentes. Le reste est superbe.
Etant pour moi un premier visionnage dune oeuvre de Ingmar Bergman, jai été assez stupéfait de la complexité de sa narration. Adulé par un grand nombre de cinéastes et de cinéphiles, Bergman a réussi à marquer son empreinte par un cinéma suggestif, opaque, philosophique et psychologique. Il faut le dire ce film est assez difficile daccès pour le commun des mortels tellement il est déroutant. « Le visage » nest pas un divertissement, loin de là ! Celui-ci relate lhistoire de pseudos-illusionistes, magiciens et médiums se rendant chez un noble, certain de la capacité de ceux-ci, à pouvoir lui expliquer les raisons de la mort de sa fille. A partir de ce moment, le film se divisera en 2 parties. Lune où sera narrée les aventures dans les cuisines entre les membres de la troupe et les serveuses ayant bu une potion damour. Je nai dailleurs pas compris ce que ce passage voulait faire comprendre. Lautre partie se basera plus sur le jeu des visages, leurs côtés mystérieux et étranges. La fin du film est très étonnante, on ne sait plus vraiment quoi penser. Max von Sydow est-il magicien ? Est-il un charlatan ? On ne sait pas vraiment aussi pourquoi un homme sera mort à sa place. La place des visages, montré par de nombreux plans, a peut-être voulu montrer la peur de la mort. Un film intellectuel auquel jai malgré tout accroché grâce aux nombreux mystères que jessayais délucider et de déclaircir. En vain ! Je comprends maintenant pourquoi David Lynch aime le cinéma de Bergman, il est bien aussi barré et mystérieux que le sien, peut être même davantage. Mais jai limpression que Bergman se soucie surtout de la mort, la « peur »de la mort. Dailleurs, dans le film un homme meurt dans un carrosse puis résucitera pour dire son malheur pour finalement mourir une nouvelle fois. Un passage intrigant et inquiétant. La toute fin se passant dans le grenier est terrifiante, encore une histoire de résurrection qui nen est en faite pas une. Un cinéma unique et spécial.