Avis sur Les Âmes grises

Du bon cinéma français : âpre, fort et sachant un minimum marquer les esprits, notamment grâce à une interprétation impeccable, que ce soit un Jean-Pierre Marielle comme toujours magistral ou encore Jacques Villeret, qui aura donc attendu son avant-dernier film pour trouver l'un de ses plus beaux rôles.

D’une tristesse infinie, comme le rôle principal sublimé par un Jean Pierre Marielle glacial, cette adaptation réussie d’un roman de Philippe Claudel nous plonge durement dans la noirceur d’une époque effroyable. Jacques Villeret est impérial dans le rôle d’un effroyable juge cynique et glauque. Le film est fidèle à l’ambiance du roman et traduit avec précision l’ambiguïté des personnages et le trouble qu’ils suscitent, mais quelques éléments de l’histoire ont été modifiés, notamment la fin, moins terrible et porteuse d’espoir. La précision des décors et la qualité de la photo habillent avec justesse l’effroyable solitude des personnages et l’hideuse teinte de leur âme.

un film pour faire un film, vu et revu, seul la prestation de Jacques Villeret est calibré !!!

Adaptation du roman du Nancéen Philippe Claudel, "Les âmes grises" présentait un bon potentiel, aidé en cela par une bande-annonce intrigante, une atmosphère qui respirait la mort à plein nez et un duo d'acteur qui a de la gueule. Sur ces 2 derniers points, il faut admettre que le film tient ses promesses. Yves Angelo a soigné son ambiance au point que le spectateur ressent tout le mal-être de ce début de siècle marqué par les horreurs de la 1ere guerre mondiale avec son image sombre, ses soldats omniprésents et sa tension palpable. Idem pour l'interprétation de Jean-Pierre Marielle en procureur ambigu et Jacques Villeret en juge d'instruction détestable. Mais, et c'est le 1er reproche, j'ai trouvé les 2 acteurs malgré tout trop théâtraux dans leur jeu, sentiment qui s'est vu renforcer par le rythme particulièrement plat du film (que de longueurs). Mais les autres défauts de ces "Ames Grises" sont plus graves : le reste du casting n'est pas particulièrement marquants (le fade Denis Podalydes, la mutique Marina Hands, les peu mis en avant Serge Riaboukine et Michel Vuillermoz sans oublier l'apparition trop furtive pour être utile de Marius Collucci), l'ambiance glaciale du film vient à ennuyer, le film se disperse dans de multiples sous-intrigues (le passé de Lysia, la présence des Gueules cassées, le policier traité de planqué pour ne pas être sur le front...) certes utiles à l'ambiance générale mais qui handicape le rythme et surtout l'enquête... Car ce qu'il manque aux "Ames Grises", c'est un véritable fil conducteur qui ramène à l'histoire principale afin de permettre aux spectateurs de se forger une opinion sur l'identité de l'assassin de la fillette qui, et c'est sans doute la meilleure idée du film, n'est pas dévoilée à la fin. Le réalisateur a visiblement préféré s'intéresser aux tourments de ses personnages et au contexte du crime plutôt qu'à sa résolution. On a donc droit à un long film aussi plat et ennuyeux qu'un dimanche après-midi pluvieux. Dommage !

On a peine à croire l'indulgence dont ce film a bénéficié lors de sa sortie. Je n'ai pas lu le livre mais son adaptation au cinéma est ratée. Angelo a tout tenté semble-t-il pour reconstituer les éléments de l'époque de 1914/1918 mais il le fait sans aucune personnalité, ni recul tout en grossissant les traits de ces personnages, quasi tous proches de la caricature. jacques Villeret et jean Pierre Marielle cabotinent en permanence et Podalydès ne traduit jamais la moindre ambivalence d'un personnage qui doit être la clef du livre. Seuls Marina Hands et Serge Riaboukine, malheureusement sous employés, restent impressionnants. Le film hésite en permanence entre plusieurs directions dont aucune n'est bien définie (l'attitude face à la guerre, la culpabilité, le thriller, la vision de la république). Certaines scènes sont même difficilement supportables telle celle où le juge d'instruction déguste des oeufs mollets au petit matin devant le cadavre gelé d'une petite victime. Une grosse déception pour un film ennuyeux.

1 étoile pour le casting qui n'est pas mauvais. Je n'ai pas réussi à trouver un sens à ce film, je me suis vite perdue en route. Les âmes grises est le film se déroulant durant la guerre qui m'a le plus ennuyé.

On accroche directement à cette intrigue et l'univers sombres et tristes, accompagner de ces personnages permet de passer un super moment en passant par bon nombre de sentiments émotionnel intense.

Noir, triste et morbide ; le film est réussi quant à l'installation du décor et l'écriture de personnages forts, froids et inquiétants. Mais la caméra ne suit pas, et l'on croirait voir un téléfilm (moyen) s'il n'y avait quelques grands noms du cinéma (Villeret, Marielle, Podalydès). Le film est tout de même terriblement ennuyeux et trop prétentieux. Il aurait gagné à faire plus dans la simplicité, avec une intrigue plus lisible (ou une intrigue tout court).

Des âmes grises, version cinéma, nous ne retiendrons qu’une impression générale de pesanteur. Pesanteur recherchée, affinée même dans le jeu des acteurs, de la lumière des cadrages et des plans. Elle tient au sujet, elle relève d’une époque (la guerre 14-18). Ce conflit se pose ici comme dans la peinture classique en fond de toile et ne sert à mettre en évidence, sur un premier plan en clair obscur, qu’une poignée d’individus représentatifs de la société amidonnée d’alors : hypocrites, intéressés et déshumanisés. Du fantomatique Procureur à l’institutrice victime innocente, du commissaire raté et envieux au flic perdu… tous s’égarent et s’abandonnent. Il n’y a plus d’espoir, personne ne sortira indemne. Avec eux, c’est tout un monde qui s’effondre. Yves Angelo signe ici un beau film austère, quoique parfois un peu trop lent. Mais cette gène est effacée grâce à une interprétation excellente. Marielle nous livre un Procureur désabusé et sarcastique, et Villeret en flic véreux montre une fois de plus l’étendue de son regretté talent.

Il est difficile de comprendre certains pseudo-critiques professionnels qui ont trouvé quelque chose à redire à Ces Ames Grises. Peut-être le film se contente t’il de transcrire avec sobriété un roman. Mais il le fait avec fidélité et respect pour un texte magnifique et une ambiance, certes sombre et amère, mais très profonde et empreinte de poésie. Le déploiement de mises en scène branchouilles et tape à l’œil est-il indispensable à certains pour percevoir la beauté ? Manifestement oui ! Incontournable cependant aux amateurs d’histoires fortes, et de performances sublimes d’acteurs. Celles de Marielle et Villeret dans ce film resteront dans les annales des grands moments du cinéma.

Dialogues somptueux, belle réalisation, film sombre et sobre comme la mort que l'on cotoie sans cesse.""ce qui est intéressant dans la guerre ce n'est pas ce qu'elle montre mais que ce qu'elle dissimule" dit un interprète du film. On entend les bruits du front comme un bruit de fond que font résonner les protagonistes de cette histoire , jouant leur partie macabre sur le carreau de la jeunesse et de l'innocence dont ils s'acharnent à détruire l'existence. On frissonne devant tant de cruauté, on espère que la réalité fût toute autre, que seul le souvenir des héros survivra à cette humanité déchaînée, où la vie elle-même n'avait plus de prix, même en arrière des lignes.

Les ames grises est vraiment un très très beau film! La photo est magnifique , on se croirait dans un tableau vivant!
Que dire des acteurs? Fantastique, vraiment extraordinaire! Villeret dans un rôle à contre-emploi est étonnant, Marielle est très bon!
Vraiment ce film est à ne pas manquer et peut être pourquoi pas un César!!

Sombre est certainement un euphémisme pour qualifier l'atmosphere qui se degage de ce drame ,entre le contexte guerrier omniprésent et l'enquete sur le meurtre ,il n'y a ici aucune place pour le moindre sourire.Angelo qui n'est pas un debutant soigne chacun de ses plans et retransmet parfaitement cette ambiance lourde et grave qui pese sur tous les habitants.Il beneficie egalement de talentueux comediens dont un superbe trio masculin : Marielle est impressionnant de mystere ,Podalydes emouvant en jeune papa policier et Villeret ,dans l'un des ses derniers roles est grandiose en parfait salaud.Les dialogues ciselés alternent avec des silences renforcant la puissance des images.Il apparait tout de meme dommageable que la base de cette histoire ,c'est a dire l'enquete policiere ne soit pas traité de facon + dynamique ,malgré la presence de grands acteurs ,il est en effet difficile de la trouver passionnante.A déconseiller vivement aux suicidaires et autres déprimés de tout bord.

J'ai vu un film... déroutant !
La guerre de 14, en arrière-plan... un meurtre et une enquête à mener au premier plan. Tenu par une belle brochette de comédiens, (Villeret, inoubliable, Marielle, mystérieux -trop peut-être ?-, Podalydès fragile...), le film a du mal a trouver son souffle... Il n'est ni épique, ni caressant... Et malheureusement le fin ne soulève aucun mystère ! Vivement la lecture du livre pour comprendre !

Des âmes grises très sombre bénéficiant d'une remarquable interprétation (Villeret est vraiment ignoble) pour une histoire intelligente ou le doute plane tout au long du film. Si les personnages sont mystérieusement ambigus dommage par contre que les relations entre ces personnages ne soient pas plus développés.