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chrischambers86
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2,5
Publiée le 12 décembre 2012
Ah New York, là où se dresse la crête des gratte-ciel que l'on a tous vues au moins une fois en photo ou dans un film comme celui de Chantal Akerman! Pour y avoir ètè, c'est dans cette partie de la ville que la diversitè et l'originalitè de l'architecture urbaine se sont exprimèes pleinement! Sur les images de la Grosse Pomme, on y entend ici la voix d'une femme qui lit durant 90 minutes les lettres de sa mère habitant en Europe! Cette voix-off, c'est èvidemment celle de Chantal Akerman qui entraîne le spectateur dans un voyage pas comme les autres en racontant toutes sortes de banalitès et que l'on perd parfois à travers les bruits du mètro et les klaxons de voitures! Le plus important, ce ne sont pas ces lettres mais la ville de New York, filmèe comme un documentaire, avec des travellings et de longs plans fixes parfois hypnotiques comme ce plan-sèquence final (près de 11 minutes) qui imprime la rètine du spectateur où, lentement, la camèra s'èloigne de Manhattan! A dècouvrir...
Une expérience étonnante. On m'aurait dit que ce film était une succession de lettres lues en voix off sur des images le plus souvent fixes de New York, je ne l''aurais probablement même pas vu. Et pourtant, passé le premier moment de rejet, l'intérêt se crée. Peut-être parce que ma propre fille est loin de moi et me manque aussi. Mais de cette lecture monocorde finit par se dégager une émotion. De cette accumulation de plans fixes, de ces longs et lents travellings, se construit un portrait un portrait de New York qui sort des sentiers battus.
Voici un film dont la qualité première est celle de laisser au spectateur une totale liberté d'attention et d'interprétation ( chose rarissime au cinéma ). Harmonie parfaite entre l'immobilité fréquente de la caméra et le déplacement des acteurs, mais surtout efficacité de la contemplation. Chantal Akerman expérimente à travers ce documentaire aux résonnances fictionnelles : voix off à la fois monotone et agaçante qui contraste avec la beauté du temps qui passe. Je me demande si la réalisatrice n'aurait pas inspiré un cinéaste comme Abbas Kiarostami ( épuration de la mise en scène, longs plans séquences qui m'ont rappelé le sublime Five, etc...). Le film devient remarquable lorsque le spectateur s'aperçoit que l'unique acteur reste la ville, mobile et bruyante, étouffant les mots de cette mère demandant de façon quasiment obsessionnelle des nouvelles de sa fille. L'image se transforme alors en une nouvelle forme de langage, écrasant le bavardage finalement fort peu intéressant de cette mère fantôme. Un film brillant qui ravira les cinéphiles...
Parfois daté, ce voyage souvent onirique rythmé de son monologue déclamé nous offre toutefois une vue inédite de N-Y-C; qui nous presque regretter de ne pas y être.