La première fois que j’avais vu ce film… enfin si on peut appeler ça "vu", parce que je l’avais pris en cours de route suite à un changement de programme. Ben oui, "Transformers" dure quand même 143 minutes, et j’étais tombé sur grosso modo la dernière demi-heure. J’avoue l'avoir alors trouvé d’une débilité sans nom, pensant à un nouvel affrontement entre les êtres humains et des robots qui avaient échappé au contrôle des hommes. Autrement dit du vu et revu. Mais non ! Ce n’est pas du tout ça, et si je puis l’affirmer, c’est parce que j’ai pris la peine de dépasser mon a priori en reprenant ce film à son tout début dès que l’occasion s’est présentée. Et finalement, il y a une vraie histoire ! Bon elle est ce qu’elle est, ça reste de la pure science-fiction. Pourtant, l’idée de départ part d’une chose bien réelle : les jouets se transformant de véhicules en robots et inversement. Mais comment mettre en images cette idée farfelue que sont ces jouets ? Eh bien il suffit de demander à Michael Bay, pourtant conscient qu’un quelconque film de jouets était potentiellement casse-gueule. Seulement quand on regarde sa filmographie, c’est quelqu’un qui sait faire déplacer les foules, tout du moins faire parler de lui à travers ses films catégorisés parmi les blockbusters. Et quand la popularité se manifeste, il n’en faut pas beaucoup plus pour que les artistes, les ingénieurs et les producteurs se précipitent pour travailler avec lui. Car Michael Bay, même s’il n’est pas le meilleur réalisateur du monde, s’impose de plus en plus comme le maître du film d’action, avec la petite cerise sur le gâteau : le spectaculaire. Pour tourner ces fameux robots Transformers en images réelles, les effets spéciaux devaient être nécessairement irréprochables. L’erreur n’était donc pas permise, et le fait est que le pari a été réussi haut la main ! L’aspect plutôt humanoïde des robots peut s’avérer légèrement dérangeant, avec une tête, deux bras et deux jambes. Heureusement, ils n’ont pas tous été construits sous le même moule ! enfin, si je puis dire. Cependant le détail de leur rouage est si tarabusté qu’on peut croire aisément que ce sont de vrais robots, aussi le déroulement de leur transformation parait on ne peut plus réel, c’est vrai, mais ça ne s’arrête pas là. La bataille livrée dans la ville est très bien faite, mais la séquence que j’ai trouvé la plus impressionnante visuellement parlant est celle où Prime dévale les façades pour sauver Sam. Malgré un scénario très science-fiction, le plus dingue est que l’histoire se tient, sans même croire plus que ça à l’existence de vies extra-terrestres, antérieures ou parallèles à notre ère. La seule chose qui me chagrine est qu’il a été prêté à la plupart des robots des voix d’outre-tombe (du moins pour la VF), et que le bien-fondé de l’existence ces robots-aliens amènent une morale (donnée principalement en fin de film) que tout le monde connait… mais dont personne ne tient compte ! Cela dit, ce n’est pas vraiment du cinéma qui donne à réfléchir. Quoique… mais enfin non. Le plaisir visuel et acoustique est bien trop grand, et c’est le genre de film où on pousse le son à block pour profiter au mieux de la qualité sonore, vous offrant ainsi la couverture parfaite pour que vous puissiez vous goinfrer de popcorn ou de M&M’s sans que votre voisin ne s’en aperçoive. La bonne surprise vient aussi du casting : Shia Labeouf est parfaitement crédible dans la peau de cet adolescent à l’héritage bien plus précieux qu’il n'y parait, et sur qui tout semble tomber dessus par le plus pur des hasards. D’ailleurs je dois dire que l’entame est réussie, sans rentrer dans les détails ni sans être tape-à-l’œil. Megan Fox complète le tableau des adolescents en bimbo finalement pas si bimbo que ça, et forme avec Labeouf un couple qui fonctionne bien à l’écran. Bien sûr, sans franchement parler de patriotisme, on n’échappe pas à une bonne dose d’héroïsme, incarnée en premier lieu par les sergents Lennox (Josh Duhamel) et Epps (Tyrese Gibson). John Turturro, Jon Voight et Anthony Anderson complètent un casting convaincant. Si l’héroïsme n’a pu être évité, il en va de même de la pique adressée envers les agissements cachés d’un gouvernement résolu à taire certaines vérités, surtout quand ça l'arrange. Tout le monde le sait, et ce n’est pas nouveau. Mais là n’est pas le plus important : le spectateur doit en prendre plein les yeux et y trouver son compte dans son imaginaire quant à l’existence et l’origine de ces robots venus d’un autre monde, sans que l’histoire ne soit pas trop abracadabrantesque. Le pari est, comme je le disais plus haut, réussi, grâce aussi à quelques plans intéressants qui esthétisent le tout par le biais de prises de vue vertigineuses, de la contre-plongée à la plongée en passant par des travellings verticaux. Oui on doit reconnaître que Michael Bay a un vrai sens inné du spectacle ébouriffant, ce qui le place comme étant le nouveau wonder-boy du film d'action.