Ce Grudge a été pour moi une très bonne surprise. Étant amateur de cinéma asiatique et plus particulièrement japonais, je suis bien évidemment familier du genre et donc de Ju-On. Le cinéma japonais est exactement comme la société japonaise : simpliste, sans déchets. Donc on ne tente pas de cacher grâce à je ne sais quel effet spécial ou de caméra ce qu'il suffirait de montrer très simplement. Et c'est ce qui rend le cinéma japonais aussi effectif et effrayant, lorsqu'on parle du genre en question. Ajoutez à cela les croyances japonaises qui font que les spectateurs n'ont pas le recul que nous pouvons avoir, et vous obtenez une peur sans nom des fantômes tels que ceux que l'on croise dans Ju-On. Le problème, c'est que ce genre dépouillé ne trouve pas son public en occident, pas autant qu'en Asie en tous cas. Donc il faut adapter, ce qui explique les remakes en pagaille. Certains mieux réussis que d'autres, à mon sens. Ring fait partie des ratés, Ju-On des réussis. Le Ring occidental prête à rire, alors que le Ring original a une véritable ambiance angoissante à souhait, une atmosphère suffocante à laquelle il est impossible d'échapper. Un cachet, quoi. L'autre version, elle, fait cliché, perd énormément de son cachet. Ce qui m'amène à Ju-On. Certes, on n'échappe pas aux clichés qui fonctionnent toujours en occident, et ils sont quasi-nécessaires pour capter le spectateur habitué à voir des litres et des litres de sang dans les slashers et films de fantômes. Donc il faut trouver un compromis, que Ju-On, ou The Grudge, a trouvé. Un très bon mélange entre les croyances japonaises, qui suffisent à effrayer là-bas, et l'horreur comme on a l'habitude de la voir ici en occident. Très bon film donc, qui fait frissonner si on se focalise sur les moments sensés effrayer, mais qui a un fond extrêmement intéressant et ficelé qui vous amène presque à ressentir de la sympathie pour ces chers Kayako et Toshio. C'est en tous cas l'effet que ça m'a fait à moi!