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    Le Venin de la peur
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    8 critiques spectateurs

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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    994 abonnés 4 077 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 avril 2016
    Cinéaste de genre italien dans les années 60 et 70, Lucio Fulci a forcément tâté du western et du giallo, spécialités transalpines réputées de cette époque. Si " le venin de la peur" qui vient juste après "Perversion Story" (1969), autre film à suspense, est classé aujourd'hui parmi les gialli, il n'en adopte pas, loin de là, tous les archétypes et tente plutôt une synthèse entre certains films d'Hitchcock et le fameux "Répulsion" de Roman Polanski (1965) dont il reprend comme une obsession le thème de la frustration sexuelle. Le film se situant à Londres et l'héroïne (Florinda Bolkan) comme Catherine Deneuve se nommant Carol, la filiation est sans équivoque. Après avoir longtemps œuvré dans le domaine de la comédie facile en tant que scénariste puis comme réalisateur débutant notamment avec une participation à quelques films du duo comique Franco (Franchi) et Cissio (Ingrassia), Fulci effectue une mutation spectaculaire qui passant par le giallo l'amène jusqu'au fantastique horrifique qui fera sa réputation posthume. Comme il n'était pas rare à l'époque en sus du casting cosmopolite de rigueur, le film se choisit un cadre londonien ("Mais qu'avez-vous fait à Solange" de Massimo Dallamano en 1972, "Toutes les couleurs du vice" de Sergio Martino en 1972). Auteur de l'histoire et participant au scénario, Fulci concocte une machination très bien orchestrée essentiellement basée sur l'exposition des fantasmes érotiques et le pouvoir de fascination induit par la cure analytique dont l'efficacité a déjà fait ses preuves chez le maître du suspense, Alfred Hitchcock, à qui le réalisateur rend clairement hommage dans plusieurs scènes explicites ("Sueurs Froides", "La maison du docteur Edwards", "Les oiseaux"). Mais les mœurs s'étant depuis grandement libérées, Fulci bénéficie d'une liberté d'expression toujours refusée au maître qui devait en passer par des arabesques savoureuses malgré tout explicites. C'est ainsi que les très belles Florinda Bolkan, Ania Strindberg ou Silvia Monti offrent au spectateur leurs plastiques avantageuses dans des scènes oniriques plus que suggestives du meilleur effet car jamais vulgaires. Des producteurs français avides et avisés profiteront des problèmes du film avec la censure pour sortir une version dite "non censurée" au titre racoleur, "Carole; les salopes vont en enfer", qui en dit long sur l'opportunisme de la démarche. Joies et délices du cinéma bis de ces années-là. Point de couteau à la lame tranchante ou de tueur en série pour Fulci, l'angoisse étant provoquée par l'étrangeté des lieux, les fausses pistes du scénario, la musique de Morricone et le montage intelligent. C'est pour ces raisons que la parenté directe avec le giallo peut être discutée. Il n'en reste pas moins que tout à la fois envoûtant et captivant le film fait honneur à la production italienne de cette époque trop souvent sous-estimée. On l'a dit le film est très référentiel notamment dans le domaine pictural (Bacon, De Chirico, Dali) montrant la grande culture de Fulci qui taquin et grand admirateur de "M le maudit" de Fritz Lang (1932) met dans la bouche de l'inspecteur chargé de l'enquête (Stanley Baker), en lieu et place de la traditionnelle comptine enfantine, le sifflotement lancinant qui était le signal indiquant l'accomplissement à venir d'un crime par Peter Lorre (Hans Beckert alias M), ogre hantant les rues du Berlin populaire des années 20. Très raffiné esthétiquement et ne sacrifiant rien au niveau narratif, "Le venin de la peur" constitue un très bon cru du cinéma de genre italien des années 70.
    pierrre s.
    pierrre s.

    339 abonnés 3 224 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 juin 2021
    Un film à l'ambiance envoûtante qui s'amuse à perdre le spectateur jusqu'à la révélation finale. A noter une scène de rêve absolument magnifique.
    Shawn777
    Shawn777

    444 abonnés 3 298 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 février 2022
    Ce giallo, réalisé par Lucio Fulci et sorti en 1971, n'est pas mal mais sans plus. Je dois avouer que je ne suis pas vraiment un fan du réalisateur de manière générale, qui peut être capable de faire de très bonnes choses comme de très mauvaises, mais j'étais tout de même assez curieux de découvrir ce giallo plutôt bien noté. Enfin, giallo, il faut le dire vite car le réalisateur en reprend le concept mais prend des libertés sur la forme ! Nous retrouvons donc l'enquête bien évidemment, agrémentée d'érotisme (ici, très appuyé) et de quelques scènes gores (surtout pour l'époque). Mais nous n'avons pas vraiment de tueur à proprement parler puisque l'enquête est centrée sur un meurtre en particulier qui survient au début du film. Nous suivons en effet ici une jeune femme qui a rêvé d'avoir tuée sa voisine à coups de coupe-papier. Le lendemain, cette voisine meurt dans les mêmes circonstances et elle est évidemment la première suspecte. Le rêve dans le film est très important puisque nous ne savons jamais vraiment si l'héroïne est dans la réalité ou non. Par ailleurs, le film est agrémenté de quelques scènes oniriques qui finissent quelques fois par perdre le spectateur. Je n'ai effectivement pas accroché sur toute la durée de l'intrigue car le réalisateur tente tellement de dérouter son spectateur avec de fausses pistes qu'il finit par le perdre complètement. Malgré tout, on ne peut que reconnaitre que cela appuie encore plus la force du twist final qui déconcerte de par sa simplicité (ce n'est ici pas un défaut mais bien au contraire une qualité). Nous retiendrons également quelques scènes de tensions, notamment la course-poursuite entre le rouquin et l’héroïne mais nous avons quelques fois l'impression que certaines scènes ne sont là que pour choquer un public des années 70 peut-être un peu trop prude. Comme par exemple la scène avec les chiens qui n'a pas vraiment d'utilité, si bien mise en œuvre soit-elle. "Le Venin de la peur" n'est donc malheureusement pas passionnant sur toute sa durée mais il en résulte quand même quelques très bonnes idées.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 20 février 2017
    Fulci se prend les pieds dans le tapis de son intrigue Hitchockienne bavarde et confuse, menée à grands coups de zoom et de cadrages hasardeux. Pourquoi situer l'action à Londres quand on exploite si peu les décors, une bonne moitié du film se déroulant dans des intérieurs moches. Leo Genn et Stanley Baker sont venus prendre un cachet, sans être sûrs d'avoir lu le script, quant à Jean Sorel, il fait tapisserie. Les scènes d'amour entre femmes qui pouvaient scandaliser le spectateur de l'époque, n'inspirent que de l'ennui, et le gore fulcien semble dans le cas d'un tel sujet, n'être qu'une un vilaine tache d'encre rouge. La musique d'Ennio Morricone, se suffit à elle-même.
    Christian M.
    Christian M.

    154 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 avril 2017
    (Oublions le titre Français ridicule et racoleur)"Le venin de la peur" est un des meilleurs Giallo tourné par celui qui deviendra le maître du Gore.Fulci est encore très marqué par l'influence d'Hitchcok l'on sent que "Psychose" "Pas de printemps pour Marnie" et même "les oiseaux " ne sont pas loin.Il s'en démarque pourtant par une réalisation ébouriffante multipliant les effets de caméra qui sont la marque d'un grand réalisateur.On pourra noter que Brian de Palma utilisera ce même type d'intrigue psychanalytique et de réalisation osé dans son "Pulsions" quelques années plus tard.Fulci règle aussi ces comptes à une société italienne coincée et délivre son message par des provocation parfois un peu trop gratuites et abrupt.Malgré tout Le Venin de la Peur fait partie avec les premiers film de Dario Argento des oeuvres à posséder absolument pour tous amateurs de cet âge d'or du cinéma italien et pour tout cinéphile en général
    Redzing
    Redzing

    895 abonnés 4 264 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juillet 2023
    Jusqu’à présent, les gialli de Lucio Fulci m’ont agréablement surpris, s’écartant plus ou moins des conventions du genre pour tenter quelques audaces. En l’occurrence, « Una lucertola con la pelle di donna » ne prend pas de gant, et démarre d’emblée avec une séquence de rêve érotique, où se mêlent couloirs cauchemardesques et partouzes !
    S’en suit une histoire de meurtre (évidemment !), où notre héroïne apprend que la voisine dont elle rêve fréquemment a été assassinée. Songes et psychanalyses seront au cœur du récit, l’enquête policière en second plan, comme souvent dans le giallo.
    Néanmoins l’intrigue est plus cohérente que la moyenne du genre. Avec ici de nombreux faux suspects plausibles, et des parts d’ombres chez chacun, qui rendent les rebondissements crédibles. Tandis que le scénario propose un vrai fond presque politique. Se moquant avec un certain cynisme des bourgeois et de leur utilisation de la psychanalyse. Mais aussi des hippies, qui malgré leur mode de vie, ne sont guère différents des autres.
    Mais ce qui m’a marqué ici, c’est la forme. Les séquences de cauchemars sont parmi les plus réussies du film, mêlant une ambiance pop avec un ton baroque (grands angles, montage psychédélique, images sanglantes, musique trippante d’Ennio Morricone…). Et jouant avec de nombreux symbolismes sexuels très évidents.
    Je soulignerai aussi l’excellente séquence de poursuite à Alexandra Palace, qui exploite à merveille l’immensité du lieu. Et oui, le film a été tourné en partie à Londres !
    Question boucherie, la légende raconte que Lucio Fulci fut convoqué devant les tribunaux pour une mémorable scène mettant en avant des chiens mutilés. Il fut « sauvé » par Carlo Rambaldi, légendaire spécialiste des effets visuels, qui démontra que non, les animaux à l’écran n’étaient pas des vrais !
    Côté acteurs, comme d’habitude la distribution féminine est sculpturale. Avec notamment Florinda Bolkan, qui jouera un rôle secondaire important dans le giallo suivant de Fulci, « Non si sevizia un paperino ». Ou Anita Strindberg, qui passe beaucoup plus de temps nue qu’habillée… Chez les messieurs, Jean Sorel, habitué du giallo, a un rôle en retrait. Quant au respecté Stanley Baker (!), on se demande comment il atterri dans cette coproduction italo-franco-espagnole…
    Je terminerai en parlant du titre, clairement bricolé pour surfer sur la mode des gialli au titre animalier, alors fraîchement initiée par Dario Argento. Et qui ne trouvera qu’une maigre justification dans les dialogues. Côté français, c’est là encore du fumage de moquette, car il n’est aucunement question de venin ou de poison. Je tire tout de même mon chapeau à cette affiche française aussi improbable qu’incroyable !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 19 août 2019
    Un giallo très psychédélique, avec des séquences de rêve complètement imprégnées du mélange de libération et d’inquiétude propre au début des années 70, comme une version hyper-kitsch de l’atmosphère de Rosemary’s baby. On retrouve le sens du décor propre aux meilleurs gialli, quelques belles idées visuelles et des scènes plutôt efficaces prises isolément, mais l’intrigue a peu d’intérêt et cette fin à tiroirs est interminable. Quant à l’esthétique, la réalisation tout en zooms et caméra tremblante, la photographie grisâtre, les costumes et décors au goût douteux, tout ça a vraiment trop mal vieilli pour être plaisant.
    rogerwaters
    rogerwaters

    124 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2015
    Si le titre français Carole se justifie, il faudrait supprimer celui des Salopes vont en enfer, visiblement utilisé en province pour surfer sur la vague des films érotiques. Ou alors, pourquoi ne pas lui préférer le titre vidéo Le Venin de la peur ? Dans tous les cas, le thriller érotico-onirique de Lucio Fulci vaut bien plus que son exploitation catastrophique sur notre territoire. Revu grâce à la sortie récente du combo blu-ray-DVD chez l’éditeur Le Chat qui fume, le film mérite de nombreuses louanges tant il se distingue du giallo traditionnel par l’ajout d’une dimension onirique et surréaliste particulièrement réussie. Le film, parfois bis à cause d’effets spéciaux un peu foireux, n’en demeure pas moins une expérience forte grâce à une histoire tortueuse à souhait, une réalisation hallucinée qui en met plein la vue, une excellente partition d’Ennio Morricone et une rage non contenue envers la société. Ainsi, Fulci initiait une œuvre où la misanthropie lui permet de renvoyer dos à dos policiers et criminels, bourgeois et prolétaires, réactionnaires et progressistes dans un grand élan de détestation généralisée. Le tout est agrémenté de scènes sensuelles réussies, de quelques plans gore bien dérangeants et de tout ce qui fait les qualités et défauts d’un cinéaste décidément très attachant.
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