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    Princesse Mononoké
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    Space Jockey
    Space Jockey

    16 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2013
    Le 12 juillet 1997, Hayao Miyazaki atteignait le sommet de son art dans ce film d'une rare maîtrise. Lorsque l'on lit des critiques de membres de la communauté Allociné, si désobligeants avec ce bijou on ne peut que monter au créneau pour le défendre. Si le maître de l'animation japonaise n'est plus à présenter depuis son entrée fracassante dans le monde du cinéma en 1984 avec "Nausicaä de la vallée du vent", son deuxième film et son premier chef-d'oeuvre, il est indispensable de rappeler à ceux qui ose mettre moins de 3 étoiles à "Princesse Mononoké" que certains critiques ont vu dans ce film ''un renouveau mondial du cinéma d'animation'', ce qui se comprend tant la mise en scène et le dessin sont éblouissants. A tous les amateurs de fresques épiques, d'animation, d'histoire d'amour et de fantastique, ne passez pas à coté de cette merveille !
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    73 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2013
    Si tout le monde connait aujourd’hui Hayao Miyazaki, il n’en a pas toujours ainsi. Et pour cause, le célèbre cofondateur des studios Ghibli n’a connu le succès en Occident qu’en 1999. Alors qu’il avait déjà à son actif Nausicaä, Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Kiki la petite sorcière et Porco Rosso. Cette soudaine renommée, il le doit à Princesse Mononoké, qui a dû attendre 2 ans (sorti en 1997 au Japon) pour être reconnu par la Terre entière. Offrant à Miyazaki le titre de maître de l’animation mondial. Retour donc sur ce bijou qui traverse et traversera les âges.

    Pour ce dessin animé, Hayao Miyazaki nous plonge dans le Japon médiéval. Où l’on suit le parcours d’Ashitaka, un prince qui, après avoir battu un démon, se retrouve rongé par celui-ci et se doit de partir en quête de guérison. Sur le chemin, il va être le témoin de diverses batailles, qui voient affronter les hommes et la nature (représentée par des animaux de taille assez gigantesque). Et surtout, son destin va croiser celui de San, une jeune fille élevée parmi les loups et qui voue une haine sans pareil à l’humanité.

    Une simple histoire de princesse, ponctuée par un amour entre Roméo et Juliette (2 clans : les humains et la nature), sur fond de batailles pour juste relever un peu le niveau du divertissement ? Sur le papier de n’importe quel dessin animé, peut-être. Mais là, ce n’est pas un quelconque film d’animation ! Pour ceux qui connaissent bien l’œuvre de Miyazaki, ils savent bien que le réalisateur ne fait pas dans la simplicité. Et en voyant Princesse Mononoké, vous verrez qu’un dessin animé peut se montrer amplement supérieur à un film classique. Aussi bien dans le fond que sur la forme !

    Dire qu’il a fallu à Miyazaki d’une visite dans l’ancienne forêt de Yakushima pour avoir l’inspiration. Une idée qui donnera naissance à l’un des scripts les plus travaillés de tous les temps ! Un scénario bâti sur une métaphore. Celle du combat entre l’Homme et la Nature, qui continue encore de nos jours, et de plus belle ! Et pour cela, Miyazaki met en valeur les tenions entre chaque clans : la Nature se révoltant contre les hommes qui détruisent les forêts (pour agrandir les cités et permettre l’amélioration de leur mode de vie), ces derniers se faisant sauvagement attaqués et qui décident donc de contre-attaquer. Sans réellement prendre parti : d’un côté les animaux qui tombent sous les tirs d’armes à feu reflétant la modernité (l’évolution de l’homme sur la Nature), de l’autre des humains qui subissent de lourds dommages collatéraux qui n’ont pas grand-chose à voir avec les conflits qui sévissent.

    Mais tout de même, tout porte à croire que Miyazaki reste en faveur de la Nature. En insistant bien sur le fait qu’ici, les animaux en question (des loups, des sangliers, des orangs-outans) ne sont pas de vulgaire êtres vivants mais bien des dieux. Des personnages divins qui savent parler et faire preuve d’honneur qui perdent peu à peu leur puissance (symbolisé par ces animaux qui rapetissent au fil des années). Et cela se confirme via les explications de l’attaque au début du film. Celle où un sanglier démoniaque fonce sur le village d’Ashitaka. Une créature dont le côté obscure (ne voyez rien en là une référence à Star Wars) est d’origine humaine (du moins, l’acte qui en est à l’origine, mais je n’en dirai pas plus !). Dès lors, il est certain que Miyazaki a pris parti et nous le partage pour nous faire prendre son point de vue.

    Se penchant pour la Nature est également exprimé via les décors et l’ambiance qui se dégage de Princesse Mononoké. Il n’y a pas photos, avec des forêts verdoyantes, la douceur des lieux (les cours d’eau et les oiseaux qui chantent), une petite part ténébreuse pour renforcer la puissance décrite plus haut, des êtres divins organisés et respectueux, la Nature à tout pour plaire ! Tandis que les humains vivent dans des paysages déserts (vides de toute nature) et gris (synonyme du feu, ennemi de la végétation), ils sont désorganisés n’arrêtent pas de « taper dessus » (les femmes qui parlent aux hommes comme des chiens, les villageois repoussant l’attaque de samouraïs dont le but d’affronter la Nature est pourtant identique…). Sans compter cette poésie qui règne du côté de la Nature. Une ambiance unique mis en valeur par des dessins somptueux (quelques effets numériques à compter tout de même) et une bande son de toute beauté (les musiques sont tout simplement irrésistibles !). On ne peut que tomber sous le charme !

    Mais aussi, Miyazaki se permet d’enfreindre quelques clichés via les personnages. Ashitaka est un prince moraliste, mélancolique et réfléchi qui se retrouve maudit bêtement (juste en défendant son village) et non gai et insouciant comme nous avons l’habitude de voir. San dite Princesse Mononoké (« des esprits vengeurs »), une jeune femme combattante et prête à mettre l’amour de côté pour défendre les siens quitte à se sacrifier au lieu d’une fille à papa en détresse. Dame Eboshi, une femme en guise de leader qui dirige toute une armée d’hommes, sûre d’elle, ambitieuse (prête à se sacrifier, elle et ses hommes, pour atteindre son idéal, allant même jusqu’à refusé l’autorité de l’Empereur, point de vue révolutionnaire pour l’époque) et ayant une forte personnalité (faisant croire à un lourd passé qui ne sera jamais révélé) plutôt qu’une mégère grande gueule en tant que personnage secondaire inutile. Et enfin Jiko Bou, un protagoniste secondaire fort complexe qui cumule les rôles de ninja, d’espion de l’Empereur, de membre d’un groupe religieux et de quelqu’un de bien au lieu d’un second couteau qui aurait apporté une touche comique à l’ensemble. Alors, quand des personnages sont aussi intéressants que cela, aucune raison de ne pas être intrigué par leur destin respectif et donc par l’histoire générale.

    Quelque peu déçu par un générique de fin qui arrive de manière brusque (laissant quelques personnages sur le banc de touche, sans que l’on sache ce qu’ils vont devenir), Princesse Mononoké n’est « entâché » (terme un peu fort, je le reconnais) que par ses 2 dernières minutes qui concluent l’ensemble un peu trop facilement. Mais que l’on fasse l’impasse ou pas sur ce défaut, il n’y a rien à redire : le dessin animé d’Hayao Miyazaki livre un chef-d’œuvre majestueux et poétique incontestable. Sans hésitation l’un des meilleurs films d’animation qui puissent exister ! Pas étonnant que la sortie d’un long-métrage des studios Ghibli soit toujours une interminable attente !
    ER  9395
    ER 9395

    71 abonnés 1 337 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 juillet 2016
    Une oeuvre du réalisateur Hayao Miyazaki qui peut surprendre car ce n'est avant tout pas trop conseillé aux enfants , ce comte philosophique , son univers fantastique et une animation toujours aussi soignée se regarde avec plaisir .
    Ghibliste
    Ghibliste

    62 abonnés 577 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2015
    "Princesse Mononoké" semble être pour beaucoup le meilleur Miyazaki, mais malgré ses très nombreuses grandes qualités, c'est loin d'être mon avis. Il faut dire qu'un élément de l'entrée en matière a de quoi laisser dubitatif : les flèches tirées par Ashitaka coupent net des membres ou décapitent ? Je veux bien avoir de l'imagination mais c'est quand même une très mauvaise idée, une idée qui enlève d'entrée de jeu de la crédibilité et qui n'a pas vraiment d'intérêt en soi. Et puisque j'y suis, je me débarrasse de ce qui m'a le moins plu dans ce film : le héros est un peu trop parfait, sans véritables aspérités, je lui ai trouvé peu de personnalité finalement ; la BO n'a franchement rien d'exceptionnel ; enfin, je ne suis pas fan de la représentation du "Faiseur de Montagnes". Mais attention, pour le reste c'est du grand art : des scènes cultes en veux-tu en voilà spoiler: (combat Mononoké vs Dame Eboshi vs Ashitaka ; les peaux de sangliers qui rampent ; les apparitions telles des miracles du Dieu Cerf)
    , une animation excellente, beaucoup de poésie, notamment grâce à ces petits Sylvains trop mignons. De plus, le film n'est pas manichéen pour un yen : chacun a les raisons de faire ce qu'il fait, tout est une question de point de vue finalement, comme Dame Eboshi passant beaucoup de son temps à soigner et à aider les lépreux mais n'hésitant pas à brûler les forêts et leurs habitants... Un autre thème cher à Miyazaki : le féminisme, au coeur des Forges, est un bel exemple de réhabilitation (les femmes sont d'anciennes prostituées !). Au final, "Princesse Mononoké" est un film d'animation plutôt sombre mais vraiment passionnant, grâce à un scénario extrêmement riche et un final époustouflant, mais tout de même loin d'être parfait, de mon point de vue. ;)
    shmifmuf
    shmifmuf

    152 abonnés 1 761 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 janvier 2012
    Un film d'animation d'un souffle rare.
    L'écologie et la folie de l'homme à vivre contre la nature et non à ses côtés en la respectant, sont les thèmes centraux de cette épopée épique qui mêle féérie et aventure.
    Lightning_Mc_Queen
    Lightning_Mc_Queen

    20 abonnés 280 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 octobre 2006
    Jamais Hayao Miyazaki n'aura aussi bien mis en évidence les paradoxes qui séparent et unissent les progès technologiques et les éléments naturels , la tradition et la modernité , la contemplation et la barbarie , la sagesse et la folie , la vie et la mort , le passé et le futur...Une claque enragée , un sommet de furie épique qui ne tape jamais dans la surenchère mais trouve toutes ses justifications dans un symbolisme et une beauté visuelle que seul le grand réalisateur japonais pouvait insuffler. Dévastateur , puissant , tragique et , au final , sublime.
    7eme critique
    7eme critique

    452 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 mars 2017
    Les dessins de Hayao Miyazaki sont toujours aussi beaux, et révèlent une certaine poésie, et surtout lorsqu'ils sont accompagnés d'une belle atmosphère musicale. Le fond de l’histoire de "Princesse Mononoké" est captivant et plein de bonnes intentions, mais ce côté absurde renforcé, et couplé à une certaine niaiserie (notamment dans les dernières minutes) enlèveront pas mal de charme au projet qui s’annonçait pourtant comme prometteur. "Princesse Mononoké" peut donner l'envie à certains de se pencher sur les travaux d'Hayao Miyazaki, tout comme il pourra provoquer l'effet inverse chez d'autres.
    heathledgerdu62
    heathledgerdu62

    136 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2013
    Le chef d'oeuvre de Hayao Miyazaki !!! Un hymne à la paix et à la nature !!! Avec les voix américaines de Gillian Anderson, Claire Danes, Pamela Aldon, Billy Crudup, Keith David , Jada Pankett Smith , Billy Bob Thornton !!!
    Toto INF
    Toto INF

    34 abonnés 555 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2016
    Souvent présenté comme le film d'animation japonais à voir dans sa vie, j'ai finalement été quelque peu déçu.
    Certes l'animation, les images, les dessins, et l'univers est très soigné (quoique le délire japonais avec les tentacules est ultra présent). L'histoire sur fond de pseudo écologie se laisse regarder, et surprend souvent son spectateur par tant de what the fuckerie (je vais pas dire JAPON !, mais je le pense très fort). Le doublage français fait le travail sans être de qualité, la musique sait être présente au bon moment, et on est malgré tout transporté dans cet univers quelque peu décalé.

    Un dépaysement cinématographique sans aucun doute, qui avance des idées intéressantes, mais qui reste malgré tout très atypique. Clairement pas pour tout le monde.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 120 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Même si l’osmose propre aux films de Miyazaki est ici plus frêle que dans ses autres œuvres (la faute sûrement à tout ce bestiaire parlant pas très séduisant), ce "Princesse Mononoke" n’est pas pour autant dénué de charme et parvient malgré tout à séduire. La force de ce film provient sans nul doute de la délicatesse apportée au caractère des deux personnages principaux, à la magie envoûtante de cet univers sylvestre, mais aussi aux prouesses musicales du compositeur Joe Hisaishi, ici pleinement inspiré. Une belle fable donc que cette "Princesse Mononoke", pou peu que ne se bloque pas devant ses quelques faiblesses.
    C.Dervaux
    C.Dervaux

    120 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 mai 2012
    Princesse Mononoké est un film utile, enrichissant en plus d'être particulièrement soigné. Le cinéma de Hayao Miyazaki est particulièrement ludique et réussit à alterner avec efficacité humour et scènes d'action spectaculaires. Sans en faire trop, le réalisateur propose une histoire simple mais d'une profondeur surprenante.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 août 2010
    Le plus accompli des Myazaki, quel que soit vos goûts et autant méprisable soit les mangas, ce film d'animation est un pur chef d'oeuvre
    fandecaoch
    fandecaoch

    940 abonnés 2 232 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 février 2014
    Princesse Mononoké : Encore une œuvre fantastique et spirituelle signée par le maitre du genre. Hayao Miyazaki nous réalise une fable sombre et violente (tête qui vole, bras coupé…) sous fonds de message écologique. Je déconseille ce dessin animé aux jeunes publics car il est vraiment complexe et mature : loin des Disney, Pixar, Dreamworks… Mais, c’est ça aussi qui fait sa grande force. Car, on ne voit que ce genre de film d’animation chez Hayao Miyazaki : toujours très poétique, symbolique, avec un coté fantastique ce qui permet d’avoir une aventure unique. De plus, l’histoire est originale et captivant et l’univers incroyable. Entre ce coté Japonais médiéval et ce coté fantastique naturelle avec les dieux animaux… Car l’histoire : c’est la nature est tué par les Hommes. Donc, les dieux et les démons la protègent. Et c’est un jeune guerrier qui après avoir protégé son village contre un démon va être maudit et donc va droit vers une mort prochaine. Mais pour sauver sa vie, il doit sauver la nature pour la paix. Donc voila, histoire envoutante remplit de personnages attachantes. Ainsi que de scène d’action et de bataille. Donc voila, ce dessin animé ne fait vraiment pas comme les autres et ça, c’est bien. Et puis, la réalisation et la mise en scène est juste fabuleuse, tout l’imagination de Hayao Miyazaki déborde dans cette œuvre tout simplement sublime.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 février 2013
    Si vous aimez la nature, les loups qui parlent, les lépreux, les sangliers géants, les esprits maléfiques, les héros au Grand Coeur et les gens qui se battent pour un monde meilleur, alors ce Chef d'Oeuvre est fait pour vous.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    124 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 août 2017
    « Princesse Mononoké » couronne la carrière d'Hayao Miyazaki par bien des aspects. Peut-être son film le plus riche et le plus complexe, c'est également l'un des plus accomplis formellement, utilisant à merveille les possibilités de l'art du dessin animé fait main, avec un soupçon d'images de synthèse uniquement quand le besoin se fait sentir, pour ne pas rompre l'équilibre de la façon de faire typiquement artisanale du fameux studio Ghibli. Je ne m'attarderai pas sur la richesse de l'univers miyazakien, sur l'abondance des kamis et autres êtres fantastiques qui font tout le charme du long métrage, et plus généralement de l’œuvre même de Miyazaki. Je fais en revanche le choix de me pencher sur « l'infrastructure » de ce film, à savoir ses 3 dimensions (me semble-t-il) : sociologique, poétique et épique.

    Sociologique, tout d'abord, car le grand « thème » si j'ose dire de « Princesse Mononoké », c'est l'antagonisme entre tradition et modernité. Deux esprits s'affrontent : celui des anciens, du culte des divinités shintoïstes, du respect de l'Autre et de la nature ; et celui des modernes, de l'emprise sur la nature, mais aussi de la rupture avec les traditions asservissantes, d'une liberté chèrement gagnée. Deux figures s'opposent ainsi dans ce long métrage : San, la princesse Mononoké, c'est-à-dire des esprits vengeurs (si j'en crois Wikipédia), qui vit auprès des animaux-dieux de la forêt magique (une déesse louve l'a recueillie à la mort de ses parents et en a fait sa fille adoptive), et pour qui l'homme est un monstre cupide et violent, qui ne pense qu'à tuer et détruire, notamment la nature ; et de l'autre côté Dame Eboshi, mystérieuse aventurière qui règne en maître sur des forges rougeoyantes, d'où est extrait le métal utilisé par les armes à feu qui ravagent les animaux divins. Ce personnage est particulièrement réussi, car s'il a un côté obscur, du fait de son avidité et de son absence de scrupules, c'est également quelqu'un qui vit aux côté des lépreux, et qui a redonné une fierté et une dignité aux ex-prostituées qu'elle emploie dans ses forges. C'est le personnage moderne par excellence, du fait de son audace (elle ose rien moins que s'attaquer en personne à des dieux), mais aussi du fait de son féminisme : qu'une femme dirige un village, une entreprise industrielle mais aussi une armée d'hommes, qu'elle aille aux devants des combats, qu'elle ait la maîtrise de sa destinée et de celle de ses sujets, c'est bien évidemment une invention de Miyazaki, mais qui dit tout de ce que peut représenter l'émancipation de la femme dans un Japon très codifié (cf. les films de Masaki Kobayashi des années 60). Au milieu de ces deux personnages se trouve Ashitaka (alter-ego de Miyazaki ?), jeune prince qui veut porter un regard sans haine sur le monde qui l'entoure. Véritable médiateur, s'il veut stopper la folie meurtrière des hommes, et intimer à Dame Eboshi de respecter la nature et ses divinités, il ne peut se résoudre à tourner le dos à son humanité, et fait tout pour que San redevienne humaine, mais aussi pour que les gens de Dame Eboshi (et elle-même) ne subissent pas la fureur des dieux de la forêt. Plus complexe qu'il en a l'air, c'est l'un des rares héros masculins de la filmographie de Miyazaki, et c'est véritablement la clé de ce film. Car la grande force de ce long métrage, c'est que Miyazaki ne juge pas ses personnages, et ainsi ne porte pas de jugement sur le passage de la tradition à la modernité : l'ancien temps n'est pas le Bien et le nouveau le Mal. La modernité succède à la tradition, et pour cela la détruit de l'intérieur. Un monde nouveau naît alors, un monde ou la nature n'a plus rien d'enchanteresse, où les animaux ne parlent plus. Un monde domestiqué, où l'homme règne en maître, un monde en 3 dimensions – celui que nous connaissons – où le sacré est absent (la 4ème dimension de ce film). D'autres de ses films viendront souligner combien tout n'est pas rose dans ce nouveau monde (« Le Voyage de Chihiro » pour ne citer que lui), et tout ce qu'il a perdu de l'ancien. D'ailleurs l'Esprit de la forêt est tellement beau qu'on comprend aisément combien une part de Miyazaki regrette le Japon de la tradition. Mais pour certains de ses aspects seulement ! Notamment le culte du respect.

    J'en viens à l'aspect poétique de ce long métrage. Ce qui est évident, comme je le disais, c'est que l'ancien monde a son charme, et même beaucoup de charme, à travers les yeux de Miyazaki. Les nombreux kamis, et notamment les amusants sylvains, font tout le sel de « Princesse Mononoké », sans parler bien évidemment de l'Esprit de la forêt, au visage (car c'est plus un visage humain qu'animal) étonnamment beau et apaisant. La forêt est magnifiée, sorte de monde primitif et vierge de toute emprise humaine, espace foisonnant qui abrite toutes sortes d'êtres, des humains aux animaux en passant par les dieux et déesses qui protègent cet endroit sacré. Difficile de ne pas succomber à cette vision paradisiaque de la nature. Mais ce qui est très fort dans ce film, c'est que ce n'est pas forcément un but en soi, c'est une sorte de fond aux aventures des personnages, et notamment de l'histoire d'amour qui unit Ashitaka à San. San est pleine de rage, elle en veut aux humains de détruire son monde merveilleux, de fouler au pied un univers qu'ils ne cherchent même pas à comprendre. C'est pour cela que dans un premier temps elle est hostile à Ashitaka, qui incarne le genre humain à lui seul. Mais elle va comprendre toute la bonté de cet être, qui au-delà de porter un regard dénué d'animosité, porte un véritable regard d'amour sur ceux qui l'entourent. Il aime profondément San, mais il aime aussi Dame Eboshi et ses gens, en tant qu'êtres humains méritant eux-aussi son respect. Car la c'est là la condition de l'homme, soumettre la nature (dans une certaine mesure) pour pouvoir y vivre. San a oublié que c'était à elle aussi sa condition, et Ashitaka tente de lui faire entendre raison, non pas pour soumettre à son tour la nature et ceux qui l'ont recueillie, mais pour ré-apprendre à aimer les humains, qui s'ils cherchent à maîtriser la nature le font non pas par plaisir finalement, mais parce qu'il en va de leur survie. « Princesse Mononoké » est donc également une très belle histoire d'amour... impossible. Les scènes « d'affrontement » entre Ashitaka et San sont à ce titre très belles et émouvantes. Il y a beaucoup de poésie chez Miyazaki dans les relations humaines, c'est l'un des rares créateurs contemporains à encore croire en l'amour, ce qu'il a illustré à plusieurs reprises tout au long de sa filmographie, et une fois encore, de façon originale, ici.

    Enfin, le registre épique. « Princesse Mononoké » est un grand voyage initiatique, notamment pour Ashitaka. En effet, s'il ne va pas forcément se révéler à lui-même, car il fait preuve dès le début d'une très grande maturité et d'un calme olympien, il va devoir conserver sa retenue, sa maîtrise de soi, face au mal qui le ronge et à la bêtise des hommes. Maudit par un dieu devenu démoniaque, qu'il a tué pour sauver son village d'origine, Ashitaka n'a d'autre choix que de quitter les siens pour s'aventurer à la recherche d'un remède. A de nombreuses reprises, il va devoir faire taire sa colère, pour ne pas qu'elle se transforme en haine et le tue de l'intérieur. Il aura bien des raisons de le faire, mais à chaque fois il saura se contenir, non sans que se matérialise ce combat intérieur, par ce bras traversé par cette cicatrice maudite. Signe de ce que la haine est un vrai poison pour l'homme ! Ashitaka le médiateur, mais aussi la première victime de ce combat entre tradition et modernité, va non seulement devoir affronter mais aussi absorber toute cette haine, et la transformer en amour et en sagesse. C'est probablement le personnage le plus « fort » de ce film, fort au sens où il se relèvera toujours de ses épreuves et saura se montrer exemplaire, tout comme Nausicaä dans la bande dessinée et le film éponymes, malgré toutes ses responsabilités. « Princesse Mononoké » est ainsi le récit de cette quête vers la guérison, qui ne sera possible qu'en détruisant la haine de ce monde. C'est aussi une authentique épopée en ce qu'elle rend compte des exploits des héros et des héroïnes de cette histoire. Entre batailles rangées et conflits intérieurs, Miyazaki illustre avec sa maestria habituelle les remous de l'Histoire, de cette transition entre deux mondes, entre des personnages aux visées contraires, mais aussi des drames intimes qui se nouent, et de la difficulté pour San et Ahsitaka d'accepter que leur monde change à jamais.

    Il y a beaucoup de nostalgie dans ce long métrage mais aussi une certaine espérance. L'ancien monde a changé à jamais, tout retour en arrière sera impossible (et pas forcément souhaitable), c'est ce que Miyazaki nous montre par le simple biais d'images, à la fin de son film, non sans une certaine tristesse. En quelques plans, par cette herbe familière qui remplace la forêt sauvage et majestueuse, Miyazaki nous dit tout de ce passage d'une époque à une autre. Riche de thèmes et de personnages, illustré avec un talent inégalé, « Princesse Mononoké » n'est pas forcément son plus grand film à mon sens (la faute à un très relatif académisme), mais c'est indéniablement le plus représentatif de son talent. D'une profondeur que plusieurs visionnages n'ont jusqu'à présent pas entamée.
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