Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Akamaru
3 110 abonnés
4 339 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 21 juillet 2010
Même si "Que la bête meure" est particulièrement typique du cinéma de Claude Chabrol,on ne peut pas dire que j'ai été particulièrement emballé.Un Chabrol qui s'interroge là sur les notions de culpabilité,de vengeance tout en tapant comme à son habitude sur les doigts des bourgeois provinciaux.Un père(Michel Duchaussoy,admirable de retenue)cherche désespérément le responsable qui a écrasé son fils,le tuant,avant de prendre la fuite.Son enquête et sa quête le conduisent à Quimper,où il s'aperçoit que la justice individuelle est plus difficile à exécuter qu'à imaginer,d'autant qu'entre-temps,il s'est épris de la belle-soeur du chauffeur(Caroline Cellier)et éprouve de l'affection pour le fils frustré de celui-ci.Chabrol se gausse des banalités dites dans les repas chez les bourgeois(le couplet sur la météo bretonne),mais surtout il donne un rôle en or au massif Jean Yanne.Un personnage outré,pas du tout réaliste,mais détestable ,et qu'on a finalement envie de voir mourir,tout en regrettant le peu de confrontations entre les 2 hommes.C'est cela le problème:le parcours qui rapproche inexorablement victime et coupable multpilie les raccourcis,et les situations caricaturales,attendues,gâchent le plaisir.Pour un suspense qui se veut hitchcockien,c'est le comble!
Que la bête meure. C'est du Claude Chabrol tout craché. Le scénario ressemble clairement aux films; Le boucher, tourné l'année d'après et Les Fantômes du chapelier, tourné douze ans plus tard. Après ses films maintenant se sont des téléfilms du lundi soir, car ils restent longuets et simplissimes. Mais ils restent chouettes et bien tournés. Il y a toujours de bons acteurs et de bonnes actrices. Bon, Chabrol, il a au moins le mérite d'obtenir quatre étoiles à chaque film. Donc de carrière quatre étoiles, c'est pas mal du tout. Après la campagne française en 1969, on reste très loin de l'effervescence de Woodstock. La France avec ses vingt ans de retards sur l'Amérique. Bon la nouvelle vague, si c'est pour exprimer la lointaine campagne, on peut aussi s'en passer.
j'ai dû réellement me forcer pour regarder ce film et les dernières 45 mn ont été bien dures . J'ai l'ai trouvé tout simplement grossièrement caricatural.
Je n'en ai extrait que deux choses positives : - la délicieuse caroline cellier dont la plastique fragile m'a toujours énamouré le regard. - l'ambiance "1969", sa mode et ses voitures (404, dauphine, R16,...) : j'avais pile 20 ans ! Mais pour le reste, de la musique brutale et théâtrale à l'intrigue pataude toujours systématiquement invraisemblable en passant par une galerie de personnages improbables et grotesques (le paysan qui ressemble à un paysan d'opérette, le beau-frère hyper efféminé, la mère jouant faux pire que dans une pièce de théâtre de collège et l'impayable jean yanne. Jean yanne que j'apprécie beaucoup d'habitude. Ici on lui a demandé d'en faire des tonnes et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il obéit ! Nous avons le prototype du monstre madré, du beauf abject sur-saturé de beaufitude, de certitudes, d'abrutissement, tellement chargé que l'on touche au comique. Involontaire, malheureusement pour chabrol. Chez lui et sa sympathique maman, il n'y a rien, rigoureusement rien à sauver, tout est pourri. En outre je ne le vois pas du tout un tel olibrius directeur de grand garage, même faisandé jusqu'à l'os. Tout au plus c'est un minuscule chef d'atelier macho, méchant et mesquin, en un mot petit.
Un Chabrol qui ne figure pas à mon sens parmi les plus mémorables, malgré la composition d'un Jean Yanne abject à souhait. Le film souffre de quelques longueurs et est assez convenu aussi bien dans ses personnages que dans le déroulement de l'histoire. Le sujet initial empêche sans doute Chabrol de faire montre du cynisme dont il est coutumier à l'égard des petits bourgeois. Le film aurait sans doute gagné à être raccourci pour plus de nervosité et de tension. Néanmoins le style demeure, et la finesse de certains dialogues est remarquable.
Je n'en reviens pas d'à quel point ce film est mauvais. Tout est irréaliste voire grotesque dans ce film, du début à la fin. L'accident de voiture, la rencontre puis la relation entre Duchaussoy et Caroline Cellier, la famille de Jean Yanne, tout sonne faux, on n'y croit à aucun moment. L'intrigue et ses "rebondissements" sont neuneus à souhait. J'ai regardé jusqu'au bout par acquit de conscience, mais je ne vois décidément rien à sauver dans ce film.
Un bon Chabrol si on ne compte pas le dénouement assez décevant, car attendu (j'ai connu de meilleurs fins venant de lui). Toutes les qualités du film sont donc la morale, le jeu des acteurs, la spoiler: fameuse rencontre entre les deux hommes , les deux ou trois scènes captivantes (spoiler: le dîner de famille où Paul se plaint de la viande mal cuite ; Charles et Paul en mer, ou encore le poste de police ) ainsi que les dialogues percutants, presque littéraires dit comme ça de la bouche des comédiens, – comme souvent chez Chabrol. Il peut ne rien se passer de particulier lors d'une scène qu'on restera les yeux rivés sur ce qui est en train de se dérouler car les acteurs sont bien dirigés, les dialogues percutants, et on ne peut se douter de la suite des événements ; il nous met constamment dans le doute (on l'a vu avec La Cérémonie). Dans Que la bête meure, au lieu de nous emmener vers un chemin qu'on croit tout tracé (spoiler: Charles accomplissant enfin sa vengeance ), Chabrol renverse l'idée préconçue que l'on se fait et nous fait comprendre que la vengeance n'assouvie, en fin de compte, pas la haine en soi («Que la bête meure... et l'homme aussi»).
Haine, vengeance et amour forment un dangereux mélange... Claude Chabrol nous le prouve avec ce drame au premier abord classique, mais finalement tragique et très maitrisé.
Jean Yanne joue très bien les roles de salopard, le scénario est très convaicant. L'image est belle, les acteurs tous excellent, la mise en scene est géniale. Chabrol réalise l'une de ces meilleurs oeuvre.
« Que la bête meure » de Claude Chabrol (1969) démarre comme un film policier. Un petit garçon est tué dans un village breton par un chauffard qui prend la fuite. L’enquête de la police n’avançant pas, son père, Charles Thénier (Michel Duchaussoy), écrivain pour enfants et veuf, se jure de retrouver le meurtrier et de venger son fils. Tout en écrivant dans un petit carnet noir ses constatations, il progresse pas à pas froidement et de façon déterminée. Le hasard fera qu’un paysan se souvient d’avoir dépanné ce jour-là un couple d'automobilistes embourbés, la voiture, une Ford Mustang, avait l'aile avant gauche abimée et le paysan a reconnu dans la voiture une actrice de télévision Hélène Lanson (Caroline Cellier). De retour à Paris Charles va retrouver la jeune femme et devenir son amant. Elle lui parlera de son beau-frère, Paul Decourt (Jean Yanne) qui est garagiste à Quimper… et Charles de le suspecter. Invité chez lui, il découvrira que cet être exubérant et égoïste, est un véritable salaud qui malmène sa femme et son fils, et son entourage. Au cours d’une sortie en mer, Charles est décidé à tuer Paul qui ne sait pas nager… mais celui-ci à découvert et lu le petit carnet noir. Paul sera tué par son propre fils et pour le protéger Charles s’accusera et partira seul en mer. Claude Chabrol nous offre un film parfois un peu caricatural mais aussi une réflexion sur la culpabilité et la vengeance personnelle puisque Charles pourtant courtois va devenir lui-même un bourreau. Un grand film qui a un caractère un peu hitchcockien. Pour ma part, un des 5 meilleurs Chabrol avec « Le Boucher » (1970), « Violette Nozière » (1978), « Une affaire de femmes » (1988) et « La Cérémonie » (1995).
Claude Chabrol signe probablement un de ses meilleurs films en mettant en scène cette histoire de vengeance froide et calculée pleine de surprises. Le scénario ne va jamais là où l'on s'y attend et Michel Duchaussoy trouve son meilleur rôle en la personne de Charles Thenier, brisé par la mort de son fils et animé par la haine et le désir de vengeance quitte à sortir avec la belle-sœur de l'assassin de son fils pour se rapprocher de son but. L'assassin, la bête c'est Jean Yanne, excellent dans ce rôle de salaud taillé sur mesure qui parvient à voler les scènes à Duchaussoy par sa stature et sa voix. Il est parfait dans la peau de Paul Decourt, l'homme que tout le monde veut voir mort. On pourrait reprocher au scénario de caricaturer un peu mais l'ensemble est tellement crédible jusqu'au dénouement que l'on pardonne tout même une mise en scène qui semble parfois un peu brouillonne.
J'ai beaucoup apprécié les personnages et l'interprétation des trois acteurs principaux. Je trouve que la réalisation est très bien. Mais hélas je trouve le scénario un peu juste avec des trucs pas très réalistes. Exemple le paysan rencontré "par hasard" qui déballe tout d'un coup et qui presque le conduit chez la bête (bonjour l'intrigue policière). La bête haïe mais véritable séducteur, Duchaussoy qui tabasse et va presque étrangler la femme dès le début sans faire capoter son plan bien au contraire la femme reste et l'emmène droit où il veut etc etc ... Ca fait trop, ça casse tout dommage!
J’ai vu ce film en 2019, lors d'un passage sur ARTE : le film apparaît bien vieilli. Il n'y a d'ailleurs que celà qui en fasse le charme : les vieilles voitures, les costumes, la vie quotidienne d'alors, pendant les trente glorieuses. Pour le reste, l'intrique policière ne passe pas. Les ficelles sont grosses, pour ne pas dire grotesques. Par exemple la scène où Jean Yanne, marchant au bord de la falaise, glisse dans le vide. Il crie pour que Michel Duchaussoy (qui veut venger la mort son fils écrasé par Jean Yanne) vienne l'aider. Michel Duchaussoy ne fait rien, laisse une trentaine de secondes Jean Yanne pendu dans le vide se raccrochant du bout des doigts à la falaise (ça rappelle la fameuse scène de "Mort aux trousses" sur le Mont Rushmore - mais en infiniment moins bien filmé, moins angoissant..). Pire, il va chercher une grosse pierre pour lui écraser les doigts sans doute... Tout ça sous les yeux de Jean Yanne qui s'époumone "vous n'allez pas me laisser comme ça.. aidez-moi...". Mais Michel Duchaussoy, se ravisant quand il entend les voix des autres qui arrivent, repose la pierre au sol et va enfin tendre la main à Jean Yanne pour qu'il puisse se hisser en haut de la falaise. Eh bien, ensuite Jean Yanne, comme s'il n'avait rien vu ni compris au manège de Michel Duchaussoy, qui l'a laissé pendouiller dans le vide plusieurs dizaines de secondes, non seulement n'en veut pas à Michel Dussaussoy, mais devient son grand copain. De la façon dont c’est présenté et filmé, c'est complètement irréaliste, pour ne pas dire ridicule. Et on pourrait critiquer de la sorte tous les rebondissement - ou pseudo-rebondissements - du film. Et on dit que c'est un film hitchcockien !!! Laissez-nous rire. C'est un très mauvais Chabrol. On passe sur les lieux communs de la critique de la bourgeoisie (soit-dit en passant, de la très petite bourgeoisie de Province...) qui fit les délices des intellos de gauche des années 60, celle des inénarrables soixante-huitards.