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Charlotte28
98 abonnés
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4,5
Publiée le 22 juin 2016
Un film au style épuré, poétique et mélancolique, dont le rythme et le montage mettent subtilement en avant les ressentis des personnages, entre violence et espoir. Une touchante oeuvre singulière.
Un film bizarroïde et lent auquel il faut bien reconnaître une véritable singularité artistique. Si la patte de Takeshi Kitano n'est pas forcément reconnaissable dans la mise en scène, elle l'est dans cette atmosphère doucereuse qui ressemble, Mélange d'ultra-violence et de tendresse dans un montage virtuose, "Hana-Bi" déçoit par le systématisme de ses ruptures de tons. On sent surtout Kitano nettement plus à l'aise quand il s'agit de mettre en scène des éclats de violence sidérants et stylisés. Mais ces moments ponctuent le film plus qu'ils ne lui donnent une intensité et demeurent, à ce titre, interchangeables. Selon moi il ne s'agit certainement pas du meilleur des Kitano. La lenteur d'un film peut être un facteur de qualité si elle est bien exploitée, ce qui est plutôt mitigé ici. Pourtant, il y a des choses intéressantes, notamment ce somptueux contraste entre la violence, la noirceur d'un homme, et sa bonté presque pathétique. Une histoire qui prend le temps de se mettre en place et devient relativement intéressant mais malheureusement éclipsée par des plans et séquences parfois interminables de vide. Dommage y avais tellement mieux a faire avec ce film .
Hana-Bi (1997) est une oeuvre singulière, un peu comme la plupart des autres films de Takeshi Kitano. Ici, le cinéaste dresse le portrait de divers protagonistes, dont lui-même (car il est aussi peintre en dehors du cinéma). Il y mêle l’amour à la violence, la tendresse aux règlements de compte, Kitano mélange les genres pour créer un malaise, le résultat est efficace et déroutant. Une très belle œuvre qui se laisse s’écouter et se regarder à la fois, un drame violent qui ne sera pas passé inaperçu, comme en témoigne son Lion d'Or au Festival de Venise.
Voici à la fois le plus beau film de Takeshi Kitano et son plus célébré à travers le monde(Lion d'argent à Venise)."Hana-Bi" représente la quintessence de son style,parsemé d'une émotion paisable et durable.C'est l'histoire d'un ex-flic anéanti par la mort prochaine de sa femme et l'accident de son équipier qui se retrouve en fauteuil roulant.L'Inspecteur Nishi erre comme une âme en peine.Il semble n'avoir plus rien à perdre,mais avant de passer l'arme à gauche,il a envie de quelques moments de bonheur,d'un dernier voyage.Derrière son apparente impassibilité et ses lunettes de soeil,il cache des trésors d'humanité.Kitano est le genre d'acteur qui arrive à communiquer,avec très peu de mots et un visage qui ne cille que très rarement.Nishi est une figure tragi-comique.L'absurdité de certaines situations rappelle à quel point Kitano sait que la vie est éphémère et qu'il vaut mieux profiter des choses simples.L'irruption de yakuzas trouble sa quiétude retrouvée.La mise en scène,toujours aussi riche en plans fixes,est plus élaborée que d'habitude,entre éclairs de violence,poésie contemplative et mélancolie poignante.On y découvre son talent de peintre par le biais des toiles de l'handicapé.La partition parfaite de Joe Hisaishi,douce et marquante,finit de faire de ce drame d'auteur un puissant souvenir.
Un flic abimé par la violence de sa vie quitte tout pour braquer une banque et tenter de guérir ses proches comme il le peut. Takeshi Kitano est un des rares artistes à pourvoir parler de la mort, d'une vie ratée sans misérabilisme et sans pathos. Avec une sensibilité comme la sienne, le sujet du film est transcendé. Encore une fois le scénario et le montage font des miracles: flashbacks douloureux, présent désabusé, et avenir déjà détruit. Toute une atmosphère crépusculaire amenée le plus simplement du monde et avec une poésie sans pareille. Le personnage du flic pourri par sa vie qui trouve une sorte de rédemption en se livrant à ses proches est bouleversant. Et le dernier plan du film sidérant de beauté et de tristesse. Magnifique.
Film incroyable qui a toutes les apparences d'une extraordinaire poésie cinématographique, avec son lot de figures de style et d'émotion engendrée. On est époustouflé du début à la fin par l'humanisme qui s'échappe de ce film. A la fois un monde de Chaos, magnifiquement peint par Takeshi Kitano, dont les seuls recours sont l'amour et l'art. Mention spéciale à quelques séquences incroyables du film : celle des fleurs et la séquence finale. Les plans sont très bons du début à la fin; la gestion du mouvement est excellente de par son inventivité et son originalité. Les acteurs sont incroyables, notamment Kitano touchant même lorsqu'il assassine. La bande originale du grand Joe Hisaishi est magique et est en plus merveilleusement bien utilisée. Le film introduit également une belle réflexion sur l'art à travers la contemplation des fleurs, de la mer, des arbres, du monde qu'il nécessite. L'excellente s'étend jusque dans le titre : Hanna-Bi (Feux d'artifice); extrêmement bien choisi pour sa fidélité au film : l'oeuvre est un feu d'artifice émotionnel. (16.5/20)
Beat Takeshi... Il y a de la violence contenue dans ce regard impassible, une expression rare d'enfant mûr secouée par quelques tics légendaires. Il y a du Charles Bronson dans ce bas de visage, dans ce menton de batracien qui jouerait à taquiner les libellules plutôt qu'à les engloutir. Il y a du Chaplin dans cette allure clownesque, désinvolte, un poids considérable dans chaque mouvement, chaque attitude, chaque agression. Il y a dans ces dessins quelque chose d'épique, une invitation à la sérénité, une vraie forme artistique doublée d'une douloureuse naïveté. Il y a dans ce montage une formidable science du raccord, l'illusion d'un uppercut capable d'interagir avec le spectateur. Il y a dans cette violence une revanche méritée, comme une accumulation de meurtrissures déchargée par un geste simple, subtilement raccordé, donc. Il y a dans Hana-Bi une définition parfaite de l'acteur, quelques plans qui frisent le génie, beaucoup de poésie et pas mal de surprises... Ni plus ni moins qu'un très beau film.
Takeshi Kitano réalise avec Hana-bi un sublime poème cinématographique, dans lequel il fait se croiser violence et tendresse avec génie. Réflection sur la mort, l'art et le deuil, ce film profond n'est pas non-plus dénué d'humour, et l'acteur Kitano (sous son pseudonyme de "Beat" Takeshi) y excelle également. Les émotions sont distillées par touches avec la grâce d'un peintre, et se trouvent encore sublimées par la bande originale de Joe Hisaishi. Un pur chef d'oeuvre, d'une intelligence et d'une beauté rares.
A l'aide d'un style très dépouillé, le réalisateur met en scène en même temps : l'amour/la mort, l'espoir/le désespoir, le calme/la violence avec une maestria rarement égalée grâce à Kitano lui même dont l'absence de parole et le visage figé traduit de façon paradoxale les émotions les plus fortes. On peut penser à Melville de par ces personnages au bout du rouleau qui vont jusqu'à leur ultime combat. Le film est composé d'explosion brutale alternant avec des moments de lenteur jamais contemplatifs.
Je viens enfin de découvrir Hana Bi, peut être le film qui a le plus fait connaître Takeshi Kitano. Et effectivement on comprend pourquoi, son histoire assez simple et sa violence visuelle en font peut-être le film le plus accessible de sa filmographie, avec toujours des nombreux moments contemplatifs qui offrent une vraie poésie au personnage de Nishi, inspecteur complètement abîmé par la vie. Ce n'est pas mon Kitano préféré car il a réussi à faire des films aux émotions beaucoup plus profondes selon moi mais ça reste une très bonne porte d'entrée je pense et une bonne synthèse de son cinéma, je recommande.
"Hana-Bi - Feux d'artifice" est un grand film sur la notion d'Amour. La manière dont il se termine m'a parue totalement appropriée. L'un des trois chefs-d'oeuvre de Takeshi Kitano avec "Dolls" et "L'été de Kikujiro"
C'est fou à quel point Kitano arrive à nous toucher d'une manière indescriptible. Ses films sont géniaux, envoûtants, débordants d'amour, de poésie, de mélancolie, d'éclats de violence. Il exprime beaucoup de choses avec peu. "Hana-Bi" est un parfait concentré de ce qui est génial chez lui et c'est un chef-d'œuvre par la même occasion.
Mise à part la musique un peu intéressante et quelques regard très profond d'un jeu d'acteur quasi muet. Tout le reste du film et totalement ridicule ennuyant et sans intérêt.
Vous trouverez la un réalisateur qui fait carrément n'importe quoi et ne cherche aucun style intéressant sauf peut-être le sien perdu entre brouillon l'improvisation.
L'histoire n'a pas vraiment de queue et pas vraiment de tête, l'acteur principal s'amuse à tuer tout ce qui bouge de manière très stupide et sale. On dirait de la sauce tomate qui gicle de tous les côtés. Les acteurs ne servent donc à rien, le scénario ne sert à rien, et tout ce qu'on essaie d'emmener d'artistique autour et totalement futiles et dénué de sens. Malgré une petite psychologie recherchée dans ce film le résultat est aussi lamentable que la fin a l'opposé d'un happy end.
Il y a de ces films qui mettent tout le monde d'accord, par leur surcharge émotionnelle.
Hana-Bi en fait indubitablement partie. Sorte de poème lyrique et contemplatif, Hana-Bi carbure à l'émotion. Chaque plan est doublement rétroactif : en dehors de sa puissance artistique certaine, il invite le spectateur à une réflexion métaphysique. Mais cette réflexion ne prend pas la forme d'une méditation introspective comme chez Kubrick ou chez Refn, bien que l'apparente froideur du protagoniste, joué par le cinéaste himself qui a une classe ahurissante, puisse a priori rapprocher les styles.
Kitano mise uniquement sur la sensibilité de son spectateur, ne serait-ce qu'au hasard d'un geste ou d'un son. Cette démarche n'est évidemment pas sans risque. Seulement, le film ne verse jamais dans la boursouflure sentimentale : les forces qui contrebalancent la potentielle mièvrerie du propos sont si fortes, en premier lieu, la violence, que le réalisateur, souvent à deux doigts de la niaiserie, ne s'y égare pas.
Vous l'aurez compris : Hana-Bi va vous coller une boule dans la gorge dont vous aurez du mal à vous défaire jusqu'au dénouement, déchirant et prouesse stylistique. Mais comme dans tous les films-monde, l'émotion est presque un prétexte contingent à la rhétorique métaphysique : Kitano est fasciné par l'homme-machine, chez qui la vie a laissé des traces immuables.
Les handicaps physique, et moral opèrent de la même façon et se traduisent par une mécanisation et un mutisme sentimental.
Optimiste triste, Kitano consacre néanmoins une lueur d'espoir : l'amour. Mais la flamme est éphémère et ne durera que le temps d'un feu d'artifice.