Jerry Schatzberg est l'un des artisans majeurs de la renaissance du cinéma américain des années 70, mais, à la différence de nombre de ses confrères, il ne sort ni de l'université, ni de la télévision. Natif de Manhattan, Jerry Schatzberg a d'abord été l'un des plus brillants photographes des années 60 -travaillant notamment pour Vogue et McCall's- avant de réaliser, en 1970, son premier long métrage : Portrait d'une enfant déchue, avec Faye Dunaway.
Evocation de la chute d'une mannequin, le film annonce les drames que le cinéaste met en scène par la suite : Panique à Needle Park (1971) et, surtout, L'Epouvantail (1972). Tandis que le premier est présenté à Cannes en 1971, le second remporte la Palme d'or deux ans plus tard et impose définitivement son auteur auprès du public. Si, avec Vol à la tire (1976), Jerry Schatzberg oeuvre dans un registre plus proche de la comédie, il ne tarde pas à revenir à des films plus graves dès La Vie privée d'un sénateur (1979), et poursuit ainsi avec Show Bus (1980), Besoin d'amour (1983), No small affair (1984) et La Rue (1987).
Tournant peu – seulement douze films en trente ans – et, donc, peu médiatisé, Jerry Schatzberg connaît cependant un regain de popularité en 1989, avec L'Ami retrouvé, film dans lequel il parle de ses racines juives. Il faut cependant attendre plus de dix ans avant qu'il ne tourne son film suivant, The Day the ponies come back (2000). Fidèle au Festival de Cannes, Le cinéaste est membre du jury pour l'édition 2004.