On rit parfois au cours de ce long métrage, mais on rit jaune : de la folie de Miss Novak, de l’emprise qu’elle exerce sur ses « disciples » ou du désarroi des parents.
On cherche en vain un peu de complexité, de noirceur ou d’humour dans ce vaudeville, mais pendant plus d’une heure, le cinéaste s’en affranchit totalement pour livrer une romance hors sol. Les dialogues, paresseux, semblent bégayer et on a parfois l’impression de regarder un film mal doublé. Après un long coup de mou, « Coup de chance » devient plus savoureux (...).
On a beau connaître l’issue, le suspense intellectuel est brillant. La justice y est explorée dans ses vertiges si humains, quand aucune preuve scientifique ne vient à sa rescousse.
Dans le rôle-titre, Caleb Landry Jones, prix d’interprétation masculine à Cannes en 2021 pour son rôle de tueur de masse dans « Nitram », sidère tant il se montre tantôt émouvant, effrayant, dérangeant.
Si le film est si réussi, c’est aussi parce qu’il provient d’une équipe de copains : le réalisateur Philippe Lefebvre a réuni à l’écran ses amis de quarante ans Karin Viard et Franck Dubosc, et tous y prennent un plaisir palpable, avec l’aide de seconds rôles épatants, dont Clotilde Coureau qui livre un sacré numéro…
Un spectacle total, de l’ampleur d’un « Blade Runner » ou d’un « Dune » (version 2021), bourré d’action, d’effets spéciaux et de scènes dantesques qu’on peut prendre, au premier degré, pour un efficace divertissement.
Ce film à part, hilarant et bouleversant, distille toutes les marottes de son auteur : bars louches aux noms exotiques, chansons tragiques, poésie industrielle, histoires d’amour désespérées, chiens errants… Mais quelle merveille !
Philippe Garrel signe une nouvelle fois un long-métrage intimiste, aux scènes lentes ou parfois anecdotiques. Grâce à l’interprétation et à la complicité de ses trois enfants, le résultat, qui invite à s’interroger sur la transmission et sur l’émancipation, dégage une certaine émotion.
Cet Agatha Christie à la sauce Branagh se prend moins au sérieux, ce qui le rend peut-être un peu moins agaçant que ses prédécesseurs. Mais toujours aussi ennuyeux.