Série Arte : rarement génial, souvent solide, avec ce qu'il faut sur le fond comme la forme pour que l'on passe un assez bon moment. « River » rentre assez bien dans ce cadre, et sans doute un peu plus. Dans l'absolu, une enquête policière assez classique où un policier dépressif (pas très original, pour le coup) cherche à trouver l'assassin de son ex-coéquipière, avec laquelle il entretenait une relation privilégiée. Sauf que cet inspecteur a la particularité de parler aux morts (voire aux disparus), cette coéquipière en tête, offrant une atmosphère singulière à ce polar jouant beaucoup sur l'ambiance sans jamais apparaître réellement poseur. Certes, on piétine parfois un peu et les apparitions de
Thomas Neill Cream, célèbre assassin anglais du XIXème siècle
, tombent souvent comme un cheveu sur la soupe (comme quoi, ce qui fait bien sur le papier l'est beaucoup moins sur écran), mais l'élégance de la mise en scène, la belle photographie et surtout l'interprétation souvent hors-pair, notamment de Stellan Skarsgard, mais surtout du superbe trio féminin Nicola Walker - Lesley Manville - Georgina Rich, dont la grande qualité des dialogues est évidente, notamment avec la première, dont les échanges avec le héros sont souvent savoureux. On pourra trouver la résolution de l'enquête assez déconcertante, reste que certaines révélations font leur effet et qu'en définitive, celle-ci reste relativement cohérente. Sans oublier une conclusion douce-amère nous révélant (même si l'on s'en doutait un peu) que tout ceci n'a presque toujours été
qu'une histoire d'amour, manquée, certes, mais une histoire d'amour quand même.
Vous dire que j'en suis sorti enthousiaste serait clairement exagéré, mais voilà une série sachant clairement faire son office, énième confirmation de la bonne santé télévisuelle outre-Manche. Plutôt séduisant.