Beastars, ou une sorte de Zootopie en version plus adulte, plus pragmatique, plus sombre... Cela commence avec un meurtre dans une école, et nous voilà projetés dans un monde où les animaux sont personnifiés en société qui fonctionne (ou pas ! Justement !) sur le principe de "personne ne mange personne". Sauf que, bien vite, on nous montre les coulisses de ce système impossible, et cela fait mal au cœur par la cruauté des pratiques bestiales, violentes, sadiques. Là est vraiment l'intérêt de cette série, qui se pare en plus de dessins magnifiques et d'une fluidité de mouvement réaliste, qui se regarde facilement : la saison 1 ne comporte que 12 épisodes de 23 minutes, qu'on regarde d'un coup sans problème. En revanche, on déplore la romance tripartite (voire à quatre personnes) qui est vite épuisante avec toujours la même scène : "oh elle est herbivore, je suis carnivore, je pourrai la manger..." puis une situation incongrue où le prédateur a les crocs au ras de la tête de la proie, puis "oh est-ce qu'il va me manger... ?", oh suspens... On sature !!! Déjà que ce genre de situation "pseudo-glauque-romantique" ne fait tourner la tête qu'aux gamines de douze ans, on se la repaye toutes les dix minutes ! Alors on enchaîne les soupirs désabusés devant tant d'immaturité (dommage dans un univers si sombre !), surtout qu'on entend environ dix-sept mille fois les mots "herbivore" et "carnivore" ce qui rend tout simplement dingue (enlevez ces deux mots, plus de 90% des dialogues sautent...). Épuisante autant qu'incompréhensible cette fixette sur ce seul élément du scénario, alors qu'il y en avait bien d'autres à développer (le meurtre par exemple ? On pourrait s'y intéresser ? Non, il vaut mieux voir et revoir cent fois le loup qui se colle à la lapine en ne sachant que faire, même à l'épisode 11...). La séquence post-générique de fin nous a promis qu'on s'intéressera (enfin) aux meurtres dans la saison suivante... Et ça ne sera pas trop tôt. Une distopie animale très mature et intelligente, noyée dans du sentiment "de prédation" cucul et omniprésent.