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    40 ans de Pires au cinéma : c'est quoi les Razzie Awards ?
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Alors que les nominations des 40e Razzie Awards s'apprêtent à être dévoilées, focus sur cette cérémonie pas comme les autres qui récompense... le pire du cinéma !

    Razzie Awards

    "Et le pire acteur de l'acteur de l'année est..." "Et la pire actrice de l'année est..." "Et le pire couple à l'écran de l'année est..." Depuis maintenant près de quatre décennies, ces annonces de prix pour le moins cocasses sont au menu des Golden Raspberry Awards, plus communément appelés Razzie Awards, qui récompensent le pire de la production hollywoodienne. Alors que les nominations de la 40e édition sont dévoilées ce week-end, focus sur ce rendez-vous vraiment pas comme les autres, contre-pied potache et décalé des traditionnels Oscars.

    C'est en 1981 que le publicitaire John J.B. Wilson décide de créer une manifestation parodique ayant pour objectif de célébrer le pire du cinéma américain. La cérémonie, dont la première édition se déroule dans son salon, est baptisée Golden Raspberry Awards. Si la traduction littérale est "Les Prix de la Framboise d'Or" (la statuette a d'ailleurs la forme du fruit en question), il s'agit en fait d'une référence à l'expression argotique anglaise "to blow a raspberry", qui signifie "faire pfft" avec la bouche avec un bruit de flatulence, ceci afin de marquer la dérision. Les Razzies ont très vite trouvé leur style ! 

    KUBRICK ET DE PALMA PARMI LES PIRES !

    Qui sont les votants de ce drôle de rendez-vous ? Les membres de la vénérable Golden Raspberry Award Foundation, ouverte à tous en s'acquittant d'un droit d'entrée. Date de ces très potaches Razzies ? Traditionnellement la veille des très sérieux Oscars (mais pas cette année, où ce sont les nominations qui tombent le week-end de la grand-messe hollywoodienne). Lieu de ce jeu de massacre pour rire ? Los Angeles, forcément, à quelques encablures du Kodak Theater.

    Pour la petite histoire, les premiers principaux lauréats de cette loufoque cérémonie qui a su se bâtir une belle popularité au fil des années étaient Rien n'arrête la musique (Pire film), Neil Diamond (Pire acteur dans Le Chanteur de jazz) et Brooke Shields (Pire actrice dans Le Lagon Bleu). Et déjà, en 1981, les Razzies faisaient montre de ce (gros) brin de mauvaise foi qui les caractérise et les rend si savoureux, avec la présence dans la catégorie du Pire réalisateur de... Stanley Kubrick pour Shining ! Trois ans plus tard, un autre nom illustre du septième art, Brian De Palma, était cité dans la même catégorie pour Scarface.

    La bande-annonce de "Va te faire foutre, Freddy", lauréat de 5 Razzies !

    Que retenir de ces Razzies, dont l'équivalent français, Les Gérard du cinéma, a été lancé en 2012 ? Pas mal de mauvaise foi, on l'a dit, qui se traduisent parfois par une sorte d'acharnement (Madonna a par exemple raflé 9 prix à elle seule, avec notamment le suprême titre de Pire actrice du siècle) et souvent par la création de catégories franchement décalées.

    Quand la catégorie du Pire couple à l'écran accueille Johnny Depp et sa fausse moustache dans Charlie MortdecaiJohn Travolta et quiconque ayant partagé avec lui l'affiche de Terre champ de bataille ou encore Tom Green et tout animal dont il a abusé dans Va te faire foutre Freddy, difficile de ne pas réprimer un sourire. Et quand les cinq Spice Girls reçoivent un Prix d'interprétation groupé pour Spice World le film ou que le requin des Dents de la mer 4 fait partie des nommés dans la catégorie Pire acteur, là encore, pas franchement aisé de rester de marbre.

    Les Razzies sont aussi parfois le théâtre d'épisodes cocasses, quand par exemple des stars, pour un même rôle, sont nommées à la fois pour le Razzie ET l'Oscar. James Coco (pour Only When I Laugh) et Amy Irving (pour Yentl) furent de celles-ci. A noter enfin qu'à ce jour, un seul film s'est vu récompensé par ces deux cérémonies au ton diamétralement opposé : Wall Street, qui valut à Michael Douglas l'Oscar du Meilleur acteur, alors que Daryl Hannah écopa du Razzie du Pire second rôle féminin.

    QUAND LES "PIRES" STARS VIENNENT CHERCHER LEUR PRIX !

    On l'aura compris, les Razzie Awards, dont la 40e édition, encore non datée, sera, pour la première fois de son histoire, télévisée, ne se prennent pas au sérieux. Et c'est pour ce côté sale gosse que le rendez-vous est apprécié. Le top du top de cette cérémonie WTF étant lorsque les stars, elles aussi, ne se prennent pas au sérieux et viennent carrément sur place recevoir leur Framboise. Une salutaire preuve de second degré dont ont notamment fait preuve Paul Verhoeven (Pire réalisateur pour Showgirls), Tom Green (lauréat de cinq prix pour Va te faire foutre Freddy), Halle Berry (Pire actrice pour Catwoman) et Sandra Bullock, pire actrice pour All About Steve et qui remporta dès le lendemain... l'Oscar de la Meilleure actrice pour The Blind Side. Comme quoi, un passage par la case Razzie n'est pas forcément signe de malédiction !

    Halle Berry qui vient récupérer son Razzie de la Pire actrice pour "Catwoman" :

     

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