Film d'animation japonais, coécrit et réalisé par Satoshi Kon, Paprika est une œuvre spectaculaire. L'histoire se déroule dans un futur où un traitement psychothérapeutique a été inventé. Grâce à une machine, il est possible de rentrer dans les rêves des patients et de les enregistrer afin de sonder leurs pensées et leur inconscient. Alors que le processus est toujours en phase de test, l'un des prototypes est volé créant un vent de panique parmi les scientifiques ayant développés cette petite révolution. C'est alors que le Dr. Atsuko Chiba, collègue de l'inventeur du DC Mini, le Dr. Tokita, décide de s'aventurer dans le monde des rêves pour découvrir qui s'est emparé de l'objet et pour quelle raison. Ce scénario, adapté du roman homonyme de Yasutaka Tsutsui, publié en 1993, est prenant à suivre pendant toute sa durée d'une heure et demie. Cependant, cette intrigue mature est particulièrement complexe, nous perdant au fil des minutes dans les méandres de ces songes aussi insensés que marquants. Entre rêves et réalité, il est parfois difficile de se repérer mais le récit nous embarque dans une succession de scènes toutes plus inspirées les unes que les autres. En effet, les différents mondes imaginaires parcourus par les personnages sont d'une créativité débordante. Des protagonistes tous appréciables ayant chacun un rôle important, qui entretiennent des rapports manquant un petit peu d'émotions. Si le fond est parfois difficilement compréhensible, le métrage parvient tout de même à nous captiver grâce à son esthétique tout simplement somptueuse. La réalisation du cinéaste japonais est qualitative, mais surtout sa mise en scène évolue dans un univers d'une richesse folle, aussi bien au niveau des environnements que de l'aspect des personnages. On sent une totale liberté au niveau de la direction artistique qui prend des risques qui sont toujours payants. C'est esthétiquement créatif, très détaillé et coloré. Ce visuel splendide est en plus accompagné par une bonne b.o. signée Susumu Hirasawa, dont les compositions sont dans le ton de l'action et des images. Ce dédale labyrinthique de rêves s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à Paprika, qui, en conclusion, est un long-métrage d'animation méritant grandement d'être découvert pour ses multiples qualités.