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    Le Premier venu
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Premier venu" et de son tournage !

    Vu à Berlin

    Le Premier venu a été présenté en 2008 au Festival de Berlin dans le cadre de la section Forum.

    Doillon, revenu

    Il s'est écoulé près de cinq ans entre la sortie de Raja, en septembre 2003 et celle du Premier venu, en avril 2008. Le cinéaste fut pourtant jadis l'un des plus prolifiques des années 80 et 90 : à titre d'exemple, le 13 septembre 1989 sortait La Fille de quinze ans, quatre mois après (le 10 janvier 1990) on pouvait voir La Vengeance d'une femme, et la même année (le 19 décembre) déboulait sur les écrans Le Petit criminel... Jacques Doillon, qui a fait l'objet d'une intégrale à la Cinémathèque Française en 2006, s'est régulièrement plaint de ne plus pouvoir trouver de financements pour ses films, pointant la frilosité des chaînes de télévision françaises à l'égard du cinéma d'auteur. A propos des délais de tournage réduit qu'impose le petit budget de ses films, il note : "Depuis mes trois derniers films, je compense le temps de tournage raccourci par l'utilisation quasi systématique de 2 caméras et je regagne le temps (de tournage) perdu. Ce qui compte c'est de ne pas sacrifier le travail avec les acteurs, et de prendre le temps, malgré la vitesse obligatoire du tournage, de trouver la scène avec eux."

    Retrouvailles

    Si Clémentine Beaugrand, ancienne étudiante en arts plastiques, fait ses premiers pas à l'écran, Gérald Thomassin et Guillaume Saurrel ne sont pas des nouveaux venus. Tous deux ont été révélés dans le passé par Jacques Doillon : Gérald Thomassin était en 1990 le héros du Petit criminel, rôle qui lui avait valu un Césat du Meilleur espoir masculin. Quant à Guillaume Saurrel, on l'a découvert en 2001 dans Carrément à l'Ouest. Il y incarnait le petit voyou que faisaient tourner en bourrique Lou Doillon et Caroline Ducey.

    Le fil Camille

    Le point de départ du film, c'est Camille, le personnage féminin, explique Jacques Doillon : "C'est elle qui était centrale. Même si ses contours étaient un peu indistincts. C'est d'ailleurs parce qu'elle était assez floue qu'elle m'intéressait : je ne peux travailler sur un scénario que si je n'y vois pas trop clair, lorsque je suis intrigué par quelque chose ou quelqu'un qui m'échappe en partie (...) Camille, elle, sait bien qui elle est et ce qu'elle veut. Son désir est très précis, elle l'énonce assez clairement même si elle n'est pas bien entendue (...) Camille, c'est quelqu'un que j'aime beaucoup, rien que pour elle, ça valait le coup de faire le film." Le cinéaste ajoute : "Le côté androgyne de Camille, avec des vêtements dissimulant toute féminité, convient parfaitement. Elle est une personne, une créature humaine avant d'être une femme. Tout côté sexuel un peu trop affi ché aurait joué contre elle, contre le film. La rencontre avec Clémentine, qui interprète Camille, a été déterminante. Clémentine pouvait faire bien vivre Camille."

    Petits frères et soeurs (de cinéma)

    Si on retrouve dans Le Premier venu la figure du triangle amoureux, récurrente dans la cinéma de Jacques Doillon (de La Pirate à Carrément à l'Ouest en passant par La Vengeance d'une femme ou Amoureuse), le cinéaste procède à d'autres comparaisons : "Finalement, maintenant que le film est terminé, je commence à y voir des correspondances avec La Drôlesse : les deux fois, il s'agit de filles en partie agressées et qui regardent l'autre, et le regardant vraiment, le reconstituent. Oui, Camille est bien une drôlesse. De même que Costa est bien un autre petit criminel, avec la même solitude affective, la même obsession de la famille : ici il cherche sa fille là où il cherchait sa soeur, on retrouve le même rapport avec les flics, un même désir d'ailleurs de les attacher, et toujours le désir de ramener l'argent, ici au final à l'agent immobilier, le parfum autrefois, etc."

    Une belle Somme

    Coproduction franco-belge, Le Premier venu a été tourné dans la Baie de Somme. "On tournait à la fin de l'hiver, il faisait beau le plus souvent et les scènes d'extérieur se tournaient avec des soleils très bas, se souvient le réalisateur. "Ça m'allait très bien, mais de toute façon, on n'avait pas le choix, les temps de tournage se resserrant, la question de refaire Barry Lyndon ne se pose donc pas ! On s'arrange avec la lumière proposée par le ciel et on s'en accommode souvent très bien (...) Ce qui m'aurait posé problème, c'est de tourner ailleurs que dans cette région de Picardie. Je ne sais pas où j'aurais trouvé ces paysages d'étangs et de huttes de chasseurs que j'avais repérés quelques mois plus tôt et qui étaient nécessaires au film."

    Work in progress

    Jacques Doillon parle de son rapport au scénario, soulignant que l'intrigue compte moins que les personnages "Dans la plupart des films que je vois, les personnages progressent de manière linéaire pour servir l'intrigue. A l'inverse, quand jecommence un scénario, il n'y a pas l'ombre d'une intrigue, il y a des débuts de personnages, des fragments de dialogues qui finissent par esquisser des personnages et en continuant d'avancer, et de s'approcher, on finit par découvrir un peu mieux ces personnages. Ils ne sont pas au service d'une action préétablie, ce sont eux qui font avancer l'intrigue."

    Pas de méprise...

    Jacques Doillon est connu pour multiplier les prises, ce qui peut effrayer certains acteurs. Le réalisateur justifie sa méthode : "Les 10 ou 15 prises, ce n'est pas une éternelle répétition, c'est une recherche, une avancée vers la prise plus que satisfaisante ; et cette prise ne l'est que par les cheminements et le travail de toutes les prises précédentes... D'où l'obligation pour moi de tourner dans la chronologie : on repart du point d'arrivée de la scène précédente et même si les dialogues ne changent pas, on peut se retrouver avec une scène assez éloignée de ce que l'on pouvait penser à la lecture du scénario."

    Notes de tournage

    Le film est ponctué par des extraits de sonates de Debussy. Doillon a choisi cette musique, car "c'était un rappel de comment écrire et jouer Camille. A la lecture, ses propos pouvaient paraître trop lourds de sens, trop pesants, et la musique de Debussy rappelle constamment qu'il ne faut pas frapper trop fort sur les notes (...) Clémentine a joué le tout avec délicatesse. Et on peut entendre alors bien mieux ce qu'elle dit, et saisir son personnage." Le cinéaste avait d'ailleurs pensé utiliser du Debussy pour Ponette : "j'étais venu voir Philippe Sarde avec une de ces sonates qui s'appelait Des pas dans la neige et Philippe s'en était inspiré. Ce n'est pas un hasard : les points en commun des deux personnages féminins m'apparaissent aujourd'hui de plus en plus forts."

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