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    Le Guépard
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    jimmyc
    jimmyc

    138 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2013
    Mai 1860, Garibaldi et ses chemises rouges débarquent en Sicile pour renverser la monarchie des Bourbons de Naples et l’ancien régime, le Prince Don Fabrizio Salina (Burt Lancaster), sachant son temps dépassé par les évènements quitte Palerme, alors que son neveu Tancrède Falconeri (Alain Delon) rejoint les troupes de Garibaldi… D’abord chemise rouge, puis faisant partie de l’armée, le jeune homme désargenté succombe au charme de Angelica Sedara (sublime Claudia Cardinale ) la fille de Don Calogero, le maire de Donnafugata. Contre toute attente, le Prince Salina décide d’arranger leur mariage....Voici la plus belle réalisation de Luchino Visconti ,remportant la palme d 'or en 1963....Le cinéaste offre du rêve pendant plus de trois heures passant de l 'émotion à la poésie et en conservant une profonde grandeur à ses personnages ... .La scène de bal légendaire, la musique somptueuse de Nino Rota reste une expérience unique et il est bien difficile de s'exprimer sur une telle oeuvre sans souligner son coté complexe et compact ...Après avoir mis en scène le magnifique " Senso," qui retraçait la fin de l’occupation autrichienne dans la région de Venise,le cinéaste se pose au début des années 1960, en adaptant l' unique roman de Giuseppe Tomasi de Lapedusa,.....
    Sous le regard du maître " Le Guépard" déploie son récit dans un espace de deux années en cela même si en son centre les dès sont déjà joués ...Omniprésente mais toujours hors-champ ,la Révolution orchestre le récit sans jamais franchir le seuil de l’aristocratie, si ce n’est par l’intermédiaire de l'opportuniste neveu ,ne sachant jamais réellement se situer .. le Prince Salina deviendra peu à peu le témoin silencieux de cette réalité sociale en choisissant sa place dans le passé alors que Tancrède sera le symbole de l 'avenir Luchino Visconti décompose un monde ou la splendeur visuelle laissera place à la désolation ...L'oeuvre s'articule évidemment sur le comportement des personnages dont l’impossibilité de ne jamais choisir un camp reste révélateur sur une époque hélas encore présente de nos jours ....
    Enfin ,le cinéaste souhaitait Laurence Olivier pour se prêter aux traits du Prince Salina ,rôle finalement attribué à l 'immense Burt Lancaster dont il suffit simplement de regarder le jeu phénoménal pour comprendre que ce choix imposé est amplement magistral ..

    Une oeuvre homérique ...
    Caine78
    Caine78

    6 036 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2014
    Si j'étais de très mauvaise foi, je vous dirais que je n'avais jamais vu « Le Guépard » volontairement afin de le découvrir au cinéma. Reste qu'aujourd'hui, je ne m'imagine même plus le découvrir à la télévision, c'est vous dire l'impression que celui-ci m'a fait. C'est probablement l'un des dix plus beaux films que j'ai pu voir, un « film-monument », un « film-œuvre d'art », où chaque plan est un tableau (formule cliché pour une fois totalement appropriée), un truc de dingue que ce soit pour les décors, les costumes, les mouvements de caméras, la photographie, la lumière... Bref, une splendeur absolue. Après, il y a ce que raconte Luchino Visconti et là, j'avoue m'être senti moins concerné. C'est qu'il faut connaître un minimum l'Histoire de l'Italie au XIXème siècle pour comprendre toutes les subtilités du discours, d'autant qu'on ne peut parler de récit à proprement parler, mais plus d'une page historique qui se tourne. On comprend l'essentiel, notamment à travers ce noble d'une dignité et d'une lucidité absolue sur la suite des événements, ainsi que les principaux enjeux, d'autant que le réalisateur évite tout manichéisme pour nous offrir au contraire une peinture d'une très grande justesse concernant les différents personnages. Reste donc le fait de voir pas mal d'éléments nous échapper, faute de repères concernant cette époque d'un pays qui n'est pas le nôtre, ce qui ne nous empêche pas d'apprécier à plusieurs reprises l'intelligence des dialogues, la subtilité des situations, le regard d'un grand cinéaste sur un sujet qu'il maîtrise jusqu'au bout des doigts. Ainsi, à défaut de passer à la vitesse de l'éclair, ces 185 minutes restent très digestes, sa magnificence de chaque instant compensant un récit ne nous parlant qu'à moitié, assez lent mais d'une élégance rare. Et puis il y a Burt Lancaster, impressionnant dans un rôle inoubliable, à côté duquel Claudia Cardinale et Alain Delon apparaîtraient presque palots... En tout cas, « Le Guépard » est ce qu'on appelle un incontournable, un film vous donnant foi dans le cinéma et gardant 40 ans après son pouvoir de fascination visuelle intact : ceux qui ne l'ont pas encore vu savent ce qu'ils leur restent à faire.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 010 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juillet 2012
    La restauration effectuée pour cette superbe édition DVD pare le film d’un éclat qui restitue toute la valeur du travail de Visconti. Plus on revoit le film et plus la prestation de Lancaster apparaît comme la meilleure qu’on pouvait espérer pour ce prince qui à l’entrée dans l’âge mûr doit se rendre à l’évidence que la société à ordre qu’il a toujours connue ne sera pas celle qu’il transmettra à ses descendants. Inutile de revenir sur l’immense travail d’artiste opéré par Visconti et son équipe pour les décors et les costumes, tellement il est somptueux et rabaisse brutalement les reconstitutions actuelles assistées par ordinateur. Visconti était issu de cette classe dominante qui refusa aussi longtemps qu’elle le put la naissance d’une république italienne unifiée. Visconti est fasciné par la déchéance des puissants et il l’a rendue de manière éclatante dans nombre de ses films , des « Damnés » à « Ludwig ». Cet ordre est si bien établi dans la tête de ceux qui sont placés du bon côté que l’idée même que l’on pourrait s’en prendre à leurs privilèges met longtemps à cheminer. Par moult détails, Visconti montre cette suffisance courtoise souvent imperceptible mais bien réelle comme par exemple lorsque Salina moque à l’oreille de Tancrede l’entrée de Don Calogero Sedara dans son costume étriqué à la soirée donnée pour le retour du prince dans sa villégiature d’été. Rassuré sur la supériorité de son éducation qui doit lui assurer pour encore des siècles sa prédominance, le prince va vite déchanter quand il verra l’assurance triomphante de sa fille Angelica forte de sa beauté et de la fortune de son père devenu riche rentier. Tancrede plus en phase avec son époque renoncera à se satisfaire d’un mariage avec une de sa caste comme l’a fait son oncle avant lui qui se rend régulièrement dans les bas-fonds de Palerme pour calmer ses ardeurs inassouvies. Ce métissage de classe est le signe du déclin pour Salina qui sombre dans la langueur tout en tombant amoureux d'Angelica. La scène du bal clôt admirablement le film et Lancaster qui se sent défaillir laisse après une ultime valse au bras d'Angelica la place à la génération suivante qui est déjà prête à embrasser d'autres valeurs. Cette fin pathétique sera reprise dans "Mort à Venise" où Bogarde mourra sur la plage en admirant au loin cet amour éphèbe qu'il ne pourra jamais approcher. Delon et Cardinale à l'aube de leur carrière soutiennent un Lancaster au sommet de son art. Dire que Visconti ne voyait en lui au départ qu'un cow boy!
    VodkaMartini
    VodkaMartini

    40 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    "Le Guépard" n'est peut-être pas le plus grand film de Visconti le cinéaste mais il est certainement celui où sont le mieux exposés les contradictions de Visconti l'homme. "Le Guépard", c'est "La Cerisaie" de Tchekov au temps du Risorgimento, soit la décadence de l'aristocratie (dont Visconti était issu) et la montée en puissance d'une bourgeoisie qui aiguise déjà son cynisme en prévision des beaux jours à venir. Le film est d'un formalisme absolu, ce qui dénote bien le rapport ambigu qu'entretient Visconti avec l'évolution des rapports de classe, un rapport qui allie puritanisme et révolte, dégout désespéré et colère idéaliste. Il est évident que cette fresque sensée se passer en Sicile est peinte à la façon d'un Véronése par un Italien du Nord. De cette impossibilité à embrasser totalement les causes qui l'attirent, Visconti faît naître aussi bien les forces que les limites de son film.
    mazou31
    mazou31

    80 abonnés 1 264 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2016
    Un monument du 7e art que je revois pour la troisième fois, en version longue et numérisée (admirablement)… on ne voit pas un film de trois heures chaque année, même s'il le mériterait ! Comme tout monument de grande valeur, il est indémodable et tout à fait d’actualité. Tout est parfait : la beauté des décors, la mise en scène de génie, l’interprétation inoubliable de Burt Lancaster, le charme de Claudia Cardinale, le brio de l’Alain Delon qui ne se prenait pas pour Delon le Père, la rouerie de Paolo Stoppa. Et pour parfaire tout cela, une analyse historique éblouissante, des dialogues dignes de grand auteur, un choix de musique irréprochable. Un chef-d’œuvre de ce génial esthète qu’était Visconti qui a sûrement fourni au film quelques réminiscences de sa propre jeunesse de grand aristocrate qui passa plus tard du côté gauche.
    Akamaru
    Akamaru

    2 807 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2011
    Le chef d'oeuvre impérissable de Luchino Visconti n'a pas pris une ride,et se révèle même d'une troublante actualité.Bien qu'elle soit abondamment commentée,l'époustouflante scène du bal ne cristallise pas tout l'intérêt du "Guépard".Visconti s'attache à reproduire la méconnue période historique de la Sicile de 1860.L'aristocratie locale y vivant depuis des générations,voit son mode de vie,être proche de l'extinction à la suite du rattachement forcé à la république naissante d'Italie.Le prince Salina,patriarche pondéré,d'un calme olympien,d'une clairvoyance étonnante,symbolise le déclin inexorable de sa lignée,à moins d'une alliance opportuniste.Burt Lancaster,empli de cynisme,de majesté et de morgue,livre une prestation confondante.Bien entendu,personne n'a oublié la romance idéale entre un Alain Delon fougueux et charmeur,et une Claudia Cardinale étourdissante de beauté et de grâce.Plus que tout le reste,ce qui est imprégné pour toujours dans les esprits,c'est la reconstitution maniaque voulue par Visconti,avec tout le faste,la démesure,les décors et costumes appropriés pour pénétrer ce cercle décadent.La direction artistique est également irréprochable,avec les 45 minutes du bal réglés au détail près.Alternant plans-séquences méditatifs et réflexion sur un monde qui se meurt pour mieux renaître,cette fresque somptueuse,portée par la musique inoubliable de Nino Rota est un parangon du cinéma classique.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    519 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 juillet 2009
    Je vais en profiter pour répondre à educomix@bluewin.ch qui n'a mis qu'une étoile et souhaite en parler.Ce film est magnifique,c'est ce qu'on peut appeler un grand classique comme le roman de Stendhal"le rouge et le noir"mais il peut paraitre extrêmement long et ennuyeux à beaucoup.Il n'y a pas à critiquer.C'est seulement dommage de ne pas en jouir pleinement.Pour cela, il faut posséder quelques clés et avoir un peu bossé le septième art.J'exclus de mes propos les esthètes,les aristocrates et les gens raffinés incapable de supporter les films de Lynch,Fassbinder ou Tarentino et qui n'apprecient que "le Guépard "et les films qui lui ressemblent.Le cinéma étant avant tout un grand art populaire.Pour ce film,aimer le cinéma ne suffit pas,il faut aussi aimer l'histoire,les belles manières et être capable de se mettre à la place du Prince en respectant ses souvenirs et ses goûts.L'expédition des chemises rouges et l'histoire de l'unité italienne depuis le fameux "italia fara da se"répondu à Lamartine en 1848 allant de soi.Cela étant acquis, on peut alors admirer le travail du cinéaste qui décrivant la fin d'un monde va prendre le temps qu'il faut pour nous en faire sentir le goût.Les cadrages au millimètre,les déplacements élégants de la caméra,les gros plans sur le Prince évoluant depuis son enfance dans des décors dont jamais nous ne ressentirons la présence permanente."Roturiers issus de 1789" que nous sommes pour l'immense majorité d'entre nous.Oui,beaucoup de gens sincères aiment ce film,ils le visitent régulièrement pour son ambiance et toute sa richesse intellectuelle.Certains dialogues étant des leçons de vie.Pour moi,groupie de Visconti je suis un peu énervé par le traitement qu'il réserve aux femmes et en particulier à notre C.C.qui a choisi la France.Il se contente de la filmer sans plus,elle n'est jamais mise en valeur.Rappelez vous de ce qu'elle dégage dans "les professionnels".Ici, seul Burt lancaster fascine Visconti,je suis en droit de le regretter.
    stebbins
    stebbins

    459 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 décembre 2010
    Une Palme d'Or contestable à certains égards, d'un ennui insupportable de prime abord mais qui dévoile manifestement sa flamboyance visuelle lors de la dernière demi-heure... Tout semble, près de 50 ans après la consécration cannoise, reposer sur la fameuse séquence du bal, d'une exquise et obsédante longueur, d'une beauté démiurgique et proprement grisante. Sinon les 120 premières minutes sont telles un bloc de lieux communs des plus indigestes, probablement alourdies par de grossières erreurs de rythme. Le trio formé par Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale ne brille que trop rarement ( excepté dans la dernière partie du métrage ) et la musique envahissante de Nino Rota empêche l'émotion de s'installer de manière authentique. En d'autres termes Le Guépard de Luchino Visconti témoigne d'une magnificence dont il serait dommage de se priver, quand bien même il faudrait dépasser l'ennui profond de ses deux premiers tiers. Très inégal, certainement surestimé mais bénéfique sur le tard. Un classique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 décembre 2015
    Pièce maitresse du cinéma Italien, Il Gattopardo n’a certainement pas usurpé son titre : cette plongée dans l’Italie révolutionnaire, au sein d’une aristocratie en fin de règne, constitue un témoignage fascinant d’une époque révolue, qui a d’autant plus de valeur quand on sait que le réalisateur Luchino Visconti est lui-même issu de cette caste. La mise en scène particulièrement fastueuse et fourmillant de détails, que ce soit pour les scènes intérieures (des palais splendides) mais aussi extérieures (la révolution) rendent cette œuvre rare et précieuse, tout en proposant une tension appréciable, notamment dans la dernière partie. L’ensemble, fluide et profond, est magnifié par l’interprétation exceptionnelle de Burt Lancaster, patriarche impressionnant et empreint de sagesse, vaguement vacillant, qui contribue encore plus à l’aspect crépusculaire du film. Un authentique chef d’œuvre !
    Acidus
    Acidus

    622 abonnés 3 652 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 juin 2014
    "Le Guépard" m'a moyennement convaincu. Ses qualités techniques ne sont pas à remettre en cause mais l'histoire n'est qu'un tas de longueurs que n'arrange pas l'importante durée du film, selon moi injustifiée. De nombreuses scènes sont étirées inutilement, le rythme mou et le propos redondant font que l'on s'ennuie à plusieurs reprises pour au final qu'une poignée de moments forts. Toutefois, on peut décerner une mention spéciale à Nino Rota pour sa musique et à Burt Lancaster pour sa prestation.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 29 décembre 2007
    Des phrases certes magnifiques sur l'âme de la Sicile, teintée à la fois de poésie et de lucidité, la terrible souffrance endurée par l'aristocratie contrainte, pour ne pas disparaître, de se compromettre avec la vulgaire mais riche (et belle en la personne de Claudia Cardinale) bourgeoisie (comme c'est touchant), mais tout cela n'est qu'écriture et en rien cinéma, en tout cas rien du cinéma d'auteur que Fellini la même année réalisa avec l'un de ses plus grand film je veux bien sûr parler de 8 1/2. Les critique paraissent pourtant unanimes pour saluer en ce film un chef d'oeuvre du 7e art, ça me ramène sans doute à mon amateurisme, au sens péjoratif, le plus total car je ne vois aucun génie en ce film, ou du moins pas plus en ce film qu'en celui du Rouge et le Noir d'Autan-Lara démoli par les rédacteurs des Cahiers du Cinéma. Si une âme charitable, maître maïeutique veut bien s'abaisser jusqu'à moi, ignorant, vivant dans l'obscurité de la caverne de Platon afin de m'ouvrir les yeux sur les qualités que je n'ai su voir dans ce film classé aussi haut dans l'estime des spécialistes, je les en remercie d'avance. Je ne suis pas fermé à l'idée de changer d'opinion ou plus exactement de porter un regard neuf, plus averti, sur ce film, mais là comme ça, rien, je n'y vois aucun génie et n'éprouve aucun plaisir à regarder ce film dont on m'avait pourtant dit tant de bien?

    1 étoile car j'ai vu bien pire
    carbone144
    carbone144

    70 abonnés 746 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 août 2011
    Long et ennuyeux !!! Le bal de fin dure trop longtemps, le reste du film est tout autant sans émotions. C'est vraiment sa longueur qui m'a détruit. Sinon, il y a eu des bons moments, un ensemble aussi intéressant, mais mis en pellicule, c'était trop !
    thewall
    thewall

    12 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    On a tous vécu cette chose étrange : on regarde un film considéré comme un chef-d'oeuvre par tout le monde (ce film est d'ailleurs réalisé par un metteur en scène que vous admirez) et pourtant, rien à faire : la sauce ne prend pas. On a beau vous dire que le film est un magnifique chant funèbre sur le déclin de la noblesse et de l'aristocratie et qu'il montre le développement des idées républicaines en Italie, vous n'y voyez qu'un film très décoratif, magnifiquement filmé, mais froid. On a beau vous vanter les mérites esthétiques de ce morceau de bravoure qu'est le bal final, vous le trouvez franchement inutile et profondément ennuyeux (il dure tout de même près d'une heure). Bref, vous repartez en étant persuadé d'avoir mauvais goût (et c'est peut-être le cas), mais en vous disant que jamais vous ne revivrez un supplice de 3 h 30. Non, je n'aime pas ce "guépard".
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 150 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 janvier 2017
    Visconti, jusqu’à présent, j’en avais peu vu, souvent par bribes, et ça m’avait totalement laissé sur la touche. Seulement voilà, parce que le pitch de ce « Guépard » m’intriguait, et aussi parce qu’un collègue cinéphile ne cessait de dire tout l’amour qu’il avait pour ce film-là, j’ai profité d’une diffusion sur Arte pour me risquer à ces 2h50 de « chef d’œuvre incontestable » pour reprendre les mots de la chaîne. Eh bah désolé Arte, mais moi, je vais me permettre de contester un petit peu… Loin de moi l’envie de tomber dans cet exercice ridicule consistant à démontrer par « a plus b » ce qui définit « objectivement » un chef d’œuvre. Moi je n’écris pas des critiques sur Allociné pour faire valoir un statut social ou défendre une culture de domination, je suis là pour transmettre un ressenti. Et mon ressenti c’est que – de un – ce film m’a fait progressivement sombrer dans l’ennui – et de deux – j’ai trouvé son propos plus que douteux pour ce Visconti qui aimait tant se définir comme un communiste de la première heure. Pourtant, je l’avoue, au départ j’ai été plutôt conquis. On ne pourra pas retirer ça au réalisateur italien : je trouve son cinéma très soigné formellement. Cadrage et photo magnifiques : au moins le plaisir des yeux était là. Et puis aussi, pour un auteur à qui je reprochais d’aimer se complaire dans de longues scènes de blablas vains, là le début de ce « Guépard » sait être assez dynamique. Il pose tout de suite ces personnages en plein cœur de sa révolution garibaldienne et indique assez rapidement les différents chemins que l’intrigue va se risquer à prendre. Or ça, je trouve, ça marche. Il y a de belles scènes d’extérieur qui alternent avec des scènes de dialogues qui surviennent dans des cadres variés – des scènes souvent très riches de sens et de suggestions – le tout porté par une intrigue qui se développe assez vite. (La révolution militaire est bouclée en une demi-heure ; son entérinement politique au bout de trois-quarts d’heure.) Bref, j’avais là une belle dynamique qui promettait un regard riche et fort sur l’Italie du Risorgimiento… Et puis, passé le premier tiers du film, un tout nouveau « Guépard » commence à se mettre en place. Plus vraiment d’extérieur. Les lieux se figent. Les personnages commencent à pérorer et pérorer encore… Chacun énonce son discours fort convenablement, mais de manière très didactique. Et là, j’ai commencé à mourir lentement sur mon siège… Parce qu’à bien tout regarder, on pourrait se demander à partir de quel instant le film arrive à la conclusion de son propos. Puisque la démarche visait manifestement à démontrer que spoiler: le passage de l’ordre noble à l’ordre bourgeois n’allait rien changé à l’Italie, mais qu’au change, celle-ci perdrait la classe, la pudeur et la grandeur qu’avaient ces nobles au regard de ces chacals de bourgeois
    , alors on peut dans ce cas-là clairement dire que le propos a fini d’être développé à la fin de la première heure. A partir de cet instant les personnages ont cessé d’évoluer et se présentent tel que Visconti entend nous les montrer : spoiler: l’opportunisme et le retournement de Tancrède sont évidents ; l’absence totale d’épaisseur et de distinction de Don Calogero et de sa fille est aussi clairement énoncée ; quand au Prince Salina, il n’y a désormais plus d’ambiguïté sur le regard qu’il convient de porter sur lui : c’est un noble, certes, mais un bon noble. C’est l’esprit lucide du groupe. C’est le Marty Sue viscontien de l’étape.
    Bref, l’intrigue est finie au bout d’une heure, et il reste donc deux heures à se coltiner pour le reste. Et là, fini la grande épopée ou la grande fresque historique. On retrouve le Visconti tel que je le connais et tel que je le rejette. On ne bouge plus et on paaaaaaarle… On parle pour dire et redire sans cesse la même chose. On parle pour illustrer l’archétype de personnage que l’on est. On parle lors de scènes interminables. Et la blague veut que l’ami Luchino nous conclue tout ça par une scène de trois-quart d’heure de bal mondain ! Une purge. Deux personnages discutent ensemble pour démontrer toute la différence qu’il existe entre la noblesse et la bourgeoisie et à quel point l’Italie y perd au change. Next. On prend deux autres personnages, et ils vont encore discuter ensemble pour démontrer toute la différence qu’il existe entre la noblesse et la bourgeoisie et à quel point l’Italie y perd au change. Next… Et tout cela pendant trois quart d'heure ! Horrible. Que c’est dur quand, en plus, on est parvenu à s’intéresser au début. Bref, autant vous dire que, non, pour moi, ce film est loin d’être le chef d’œuvre incontestable qu’Arte voulait nous vendre. Et puis quel chef d’œuvre franchement ? Un film qui nous dit « Ah l’ancien régime ! Les nobles, les privilèges, les serfs, les corvées… Finalement c’était pas si mal ! » Eh bah il est beau le communiste italien ! En arriver là pour juste dénigrer du bourgeois, non seulement c’est ridicule, mais en plus c’est bien pauvre en argumentation. Donc non, pour moi le « Guépard » n’est pas un chef d’œuvre. Il n’est pas intéressant, loin de là, mais je peux vous dire qu’on ne risque pas de m’y reprendre à le revoir de si tôt !
    Newstrum
    Newstrum

    31 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2016
    Le Guépard est un des plus beaux films du monde, qui allie souffle romanesque, réflexion sur le temps qui passe et l'Histoire (ici l'Histoire des vaincus), et tentative par Visconti de retrouver la beauté d'un monde disparu, à l'instar de Proust dans A La Recherche du temps perdu. Voir ma critique sur mon blog ::
    Les meilleurs films de tous les temps
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