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    Johnny s'en va-t-en guerre
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    4,0
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    151 critiques spectateurs

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    Shephard69
    Shephard69

    279 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2013
    Il y a deux films qui ont posé les jalons de ma cinéphilie. Le premier est "L'ours" de Jean-Jacques Annaud qui est la première œuvre qui m'ait fait pleurer alors que j'avais six ans et le second est "Johnny s'en va-t-en guerre" de Dalton Trumbo que ma prof de français nous avait montré alors que j'étais au lycée. "L'ours" a été la première fois que j'éprouvais une émotion aussi forte devant un écran mais sans savoir pourquoi "Johnny got his gun" m'a fait comprendre pourquoi et comment de telles émotions sont possibles devant un support aussi anodin en apparence. Ce film m'avait mis très en colère, pensant qu'il était mauvais et c'est là que j'ai compris que ce n'était pas le film qui me déplaisait mais que c'était l'histoire racontée qui me dérangeait, me bouleversait. C'est aussi à cet instant que j'ai réalisé que le cinéma n'était pas que du spectacle mais qu'il pouvait se montrer engagé et qu'il pouvait toucher chacun jusqu'au plus profond de sa personne. Et rien que pour ça, je donne cinq étoiles à cette œuvre intelligente, délicate et au casting mirifique.
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mai 2015
    Un drame américain très humaniste et intelligent, sorti en 1971, en pleine guerre du Vietnam, qui se présente à la fois comme un film sur la Vie et comme un violent réquisitoire contre l’absurdité de toutes les guerres. Une réalisation qui s'avère magnifiquement écrite et mise en scène : une narration habile grâce à une voix-off, un jeu de couleurs et de noir et blanc, et de nombreux flashbacks qui permettent d'alterner les différents univers, ceux de la cruelle réalité, du souvenir, ou du rêve, Luis Buñuel apportant d'ailleurs sa contribution en collaborant à certains plans. Timothy Bottoms, quant à lui, dans la peau de Joe, jeune soldat gravement blessé par un obus durant la Première Guerre Mondiale et qui cherche tout au long du film des clés pour trouver la force d’exister, livre une interprétation sobre et touchante. Une œuvre majeure, dure, effrayante, intense et poignante, qui ébranle !
    Acidus
    Acidus

    613 abonnés 3 644 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 août 2013
    "Johnny Got His Gun" fait partie de ces films qui nous retourne complètement par son intensité, sa dureté et par l'émotion dégagé. Certes, le message antimilitariste est loin d'être nouveau dans le cinéma mais il est traité ici d'une manière originale et intelligente. Ce long métrage n'est pas qu'un chef d'oeuvre cinématographique, c'est une véritable expèrience.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 mars 2015
    Aujourd'hui j'ai eu une belle journée de cinéma en voyant 2 chefs-d'œuvre : American beauty et Johnny s'en va-t-en guerre. Il y a peu de films qui comme lui réussissent à faire passer un tel message avec une telle force. C'est un des films qui s'axent sur la première guerre mondiale ( ce qui est plus rare car la majeure partie des films de guerre sont des films sur la seconde guerre mondiale ou sur la guerre du Vietnam ). Le film aborde divers thèmes assez tabous à l'époque dont la guerre, bien sûr, les "gueules cassées", la séparation et la fin de vie assistée. La couleur est très bien utilisée : le noir et blanc pour les moments qui se déroulent dans le présent de l'histoire ( couleur qui fait ressortir le pessimisme de ces scènes ) et la couleur pour les souvenirs et les rêves ( qui sont des échappatoires ). L'histoire de cet homme paralysé est très touchante, car sa vie antérieure et ce qui se passe dans sa tête nous est montré. L'homme est conscient, sans pouvoir communiquer, qu'il est paralysé et maintenu vivant dans un but médical. Et là vient toute l'horreur dénoncée par le film : la torture psychologique de cet homme qui va en finir par souhaiter sa mort ( spoiler: avec une fin particulièrement pessimiste et choqante
    ). Il y a une scène absolument géniale qui est pour moi l'une des plus belles de l'histoire du cinéma et qui m'a fait pleurer : celle où spoiler: Johnny rencontre son père en rêve pour lui dire adieu
    .
    Johnny s'en va-t-en guerre est un film puissant, brillamment mis en scène et brillamment interprété, ce genre de film qui ne s'oublie pas. A voir.
    Max Rss
    Max Rss

    168 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 juillet 2012
    Joe, part à la guerre. Une nuit il est victime d'un grave accident qui lui fait perdre la parole, la mobilité et ses 5 sens, de plus on lui ampute les 4 membres. Pourtant il est encore conscient et malgré ce que pense le personnel de l'hopital où il est soigné, il y a encore âme qui vive sous ce corps quasi léthargique.

    Ce film relate l'histoire de ce jeune Joe à travers des séquences en noir et blanc qui symbolisent le présent, c'est à dire allongé dans le lit d'hopital et des séquences en couleurs qui elles, sont utilisées pour évoquer les souvenirs et les rêves de Joe. De plus, la trame de l'histoire est dictée en partie par la voix-off de Joe. Ici, aucune séquence violente, ce n'est pas le but. Le film s'attarde plus sur la "violence" psychologique. Pour preuve, lors des scènes en noir et blanc, tout repose sur la torture mentale et si j'ose dire agonie intérieure de Joe. Selon moi, ces passages en noir et blanc sont les meilleurs, car ceux en couleurs sont vraiment d'une longueur qui devient difficilement supportable.

    Je n'irai pas par quatre chemins: pour moi, ce film est une véritable déception, même si on éprouve une réelle compassion pour le personnage principal, on reste sérieusement sur notre faim après avoir vu ce film.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 octobre 2012
    Un chef d'oeuvre émotionnel absolu ! Rarement un film m'aura autant bouleversé que celui-ci, délire dépressif et désespérant nous plaçant du côté d'un invalide bouillonnant de l'intérieur mais inapte à exprimer ses émotions. Nous sommes au temps de la première guerre mondiale, avec son lot de ravages, de ruines et de gueules cassées : Dalton Trumbo ( célèbre scénariste maudit par le maccarthysme ) signe sa seule et unique réalisation avec Johnny Got His Gun, guérilla introspective d'une âme en quête de sensations nouvelles, perdues et/ou retrouvées. Le film, extraordinairement humble dans son apparence, dynamite la narration cinématographique à renforts de flash-back, voix-off et diversités des supports et des textures visuelles. Jouant énormément sur l'identification au personnage principal ( au demeurant sympathique et ingénu ) Johnny Got His Gun touche profondément aux affects essentiels du commun des mortels tout en usant de moyens techniques dérisoires quant à l'époque ( le film, datant de 1971, semble beaucoup plus ancien dans son esthétique et sa tonalité ). Alternance de souvenirs et de fantasmes colorés et de longues plages Noir et Blanc de torture psychologique filmées au plus près du héros Johnny Got His Gun est l'un des films les plus tristes et les plus désemparants qui soient : un incontournable !
    Hotinhere
    Hotinhere

    412 abonnés 4 735 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juin 2013
    Un film dur et traumatisant qui marque les esprits à jamais, un pamphlet virulent sur la guerre.
    pierrre s.
    pierrre s.

    348 abonnés 3 233 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 mai 2014
    Une œuvre bouleversante et magnifique, sur ou plutôt contre la guerre.
    Neissier
    Neissier

    1 abonné 99 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 avril 2020
    Oui chef d'oeuvre de part son message. Aujourd'hui d'actualité à l'heure où l'on redéfinit sans cesse l'éthique.
    On pense sans cesse au thème de l'euthanasie, pour ou contre? Peut-on vivre lorsque l'on n'est aveugle, sourd, dans l'incapacité de parler, sans bras, sans jambes. Juste un tête pour penser dans son fond intérieur, personne pour nous comprendre, pour nous écouter, pour nous aimer...

    Des grandes questions que pose ce film.

    Attention aux âmes sensibles car même si l'on ne voit pas l'état physique du personnage, il est difficile de supporter son calvaire intérieur, il confond ses rêves, ses souvenirs, la réalité.

    Un fim à voir 1 fois car il ne sortira pas de vos têtes et préparez les mouchoirs !
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 156 abonnés 7 228 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 août 2009
    Dalton Trumbo adapte ici son propre roman homonyme, un brûlot et un plaidoyer contre la guerre qui nous raconte comment un jeune soldat d’une vingtaine d’années s’est retrouvé sur un lit d’hôpital le dernier jour de la Première Guerre Mondiale. Joe Bonham est gravement mutilé, il se réveille quelque part sans savoir où, c’est au fil des jours et des interrogations qu’il va découvrir qu’il est devenu « un légume », mutilé par un obus, le voilà devenu manchot, cul-de-jatte, muet et aveugle !!
    Un corps qui ne comporte plus que la tête et le tronc, sa seule façon de communiquer est le mouvement de sa tête mais au bout de combien de jours, de semaines ou de mois, parvient-il enfin à se faire comprendre ??!!
    Une situation horrible pour un jeune homme qui n’a rien demandé et qui va devoir faire face à la douleur et à l’incompréhension alors qu’il ne souhaite qu’une chose, en finir avec cette vie qui n’est plus la sienne, pouvoir enfin mourir !
    Dalton Trumbo restitue une ambiance désagréable mais parvient à ne pas choquer ou à ne pas noyer son film dans le pathos, jamais on ne verra les blessures ou les amputations, on ne ressentira que la souffrance et de la haine.
    Une œuvre puissante qui nous laisse sous le choc après l’avoir vue, un film antimilitariste qui aura eu raison de rester dans la mémoire de chacun d’entre nous, salué à Cannes (présenté en compétition officielle), le film remporta le Prix de la Critique Internationale et le Grand Prix du Jury.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    52 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2014
    Un film poignant, dense et profond en forme de manifeste pacifiste. Après avoir édité son livre en 1939, Dalton Trumbo récidive avec la mise en image de celui-ci en plein guerre du Vietnam et encore une fois, le coup de poing est immense et touche en plein cœur. Le film met en scène un héros au départ naïf et innocent qui se retrouve seul face à soi-même et met à rude épreuve sa foi en Dieu et en l'homme. L'histoire est déchirante et le héros est d'une sensibilité et d'une justesse totale, ce qui crée une immense empathie et donc une émotion permanente. Visuellement, le film est à la fois superbe et moderne : le jeu du noir et blanc et de la couleur est une vraie réussite, et le cinéaste jongle avec merveille entre rêve, souvenir et réalité. Parfois totalement surréaliste et onirique, le film nous ramène toujours bien vite à une réalité cruelle et crée systématiquement le choc grâce à ce jeu d'aller-retour qui secoue forcément. Au-delà de sa dénonciation bien évidente de la guerre, le film se veut une mise à l'épreuve de la foi, et également une interrogation sur la valeur de l'Homme, son libre-arbitre et la surdité de la morale face au désespoir. Le tout est magnifiquement écrit et interprété avec grâce par un Timothy Bottoms touchant, avec une mention spéciale à Donald Sutherland, drôle et très juste. A noter, et il est assez rare pour le souligner, un doublage français réussi.
    Cathedrale
    Cathedrale

    74 abonnés 171 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2014
    Le râle asséché d'un tambour blessé rythme la démarche mécanique d'une flopée de soldats décidés à en découdre ; leurs bottes s'enfoncent dans la glaise sanglante du front, écrabouillant du talon leur destinée funeste, Johnny fonce tête baissée contre le corps de cette jolie fille au regard azur, salé comme un sorbet de larmes ,transperçant les ténèbres à bord d'un train assiégé de fantômes... La caméra économise ses forces, en totale symbiose avec le corps déchiqueté du jeune combattant voué à l'immobilité ; au fond de la tranchée crânienne , branle-bas de combat! L'armée des rêves piétine avec splendeur souvenirs émaciés et autres pensées décharnées .. Lorsque doucement des lèvres se posent sur le torse vibrant du petit soldat de plomb, la nature reprend ses droits, envahissant sa chair de pulsations d'insectes, noyant ses membres dans les doux rayons d'un astre oublié. Le travail sur la lumière est hallucinant : jeu d'ombre et de clarté, coloration changeante, l'objectif pour unique champ de vision, témoin intransigeant de cette croisade contre l'interdiction de mourir. La jeune voix de cet enfant de guerre résonne à chaque plan, guidée par une musique onirique aux rythmes tendus, cognant ses échos furieux contre les murs de sa prison, plus seulement corporelle, tremblements de l'âme à jamais condamnée.
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    69 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 avril 2014
    Loin de n’être qu’un pamphlet contre la guerre, "Johnny s’en va-t-en guerre" est un magnifique film sur la vie. C’est en effet par la perte de l’ensemble de ses facultés que le protagoniste va vivre un voyage intérieur et accéder à la compréhension de ce qui fait la beauté de l’existence. Il y a un décalage pétrifiant entre les scènes de rêves et souvenirs et celles situés dans le présent : les premières portent une grande attention à la nature, aux sentiments, aux dialogues, ou à la spontanéité en général (cf. les magnifiques scènes d’introspection surréaliste) tandis que les autres sont sombres et immobiles. On ressent néanmoins la puissance de l’énergie vitale malgré le handicap lorsque Joe exulte au moindre détail qui déroge à sa routine : une indication chronologique, une larme, une caresse, un rayon de soleil, des pas qui résonnent dans le couloir, tout est prétexte à retrouver la joie de vivre qui l’animait auparavant. Aussi comprend-on parfaitement l’extase qu’il connaît lorsque son infirmière adorée parvient à communiquer pour la première fois avec lui, séquence bouleversante. Ce sont surtout les allers-retours entre passé et présent qui apportent de l’émotion : la simplicité de la vie de Joe avant l’accident rend encore plus déchirante sa condition actuelle. Quand on voit son corps mutilé reposer sur le lit, on se souvient qu’il a autrefois été un homme ; quand on le regarde mener son existence antérieure, on garde à l’esprit le destin qu’il connaîtra. Une étreinte entre père et fils dans le noir, un dialogue hanté avec une prostituée ou deux corps amoureux allongés côte à côte sur un matelas, l’un écrasant l’autre par sa taille, autant de scènes qui sont sublimées par le simple fait qu’elles soient des manifestations de la vie. Les relations entre humains sont abordées avec la même sensibilité que dans "Solaris", film postérieur d’un an et qui saura lui aussi conserver le silence lorsque l’amour doit exploser. Le scénario est profond et excellemment écrit – les conversations avec Jésus sont à ce titre d'une grande intelligence –, la mise en scène est magnifique et "Johnny s’en va-t-en guerre" est l’un des plus beaux films que j’aie eu l’occasion de voir.
    Julien D
    Julien D

    1 099 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 décembre 2014
    Trente-cinq ans avoir connu un succès public avec son roman Johnny Got his Gun, le scénariste Dalton Trumbo, qui fut longtemps écarté du système hollywoodien par la politique Maccarthiste, réussit enfin à l’adapter et signe l’unique réalisation de sa carrière. Le résultat en est un magnifique long-métrage qui arrive à mettre habilement en avant l'horreur psychologique d'un survivant de la grande guerre, parti motivé pour le champ de bataille et revenu sous l'état d'un corps aussi réduit qu'inerte. Et là où le film réussit à faire preuve d'une originalité exemplaire c'est parce que ce n'est pas, comme souvent dans ce genre de films, dans les tranchées sanglantes que le scénario va chercher son atrocité mais bien en se logeant dans l'esprit torturé de ce qu'il reste de ce soldat dont la voix-off et l'imaginaire tourmenté nous font partager la souffrance introspective. Sa manière de jongler entre ses souvenirs laissant place aux rêves détournés du personnage et son observation du présent dans une splendide photographie noire et blanche est un chef d'œuvre de mise en scène. Il s'agit définitivement là du pamphlet antimilitariste le plus humaniste et le plus effrayant qui puisse être réalisable!
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    222 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 février 2014
    Un écran noir, un souffle, puis une contre-plongée sur un trio de chirurgiens qui jugent la valeur scientifique du morceau de viande humaine qu'ils ont sous les yeux. Les premières minutes du film annoncent l'horreur du sujet (la déshumanisation d'un soldat détruit par la guerre) et celle du mode de narration, subjectif. Après le souffle, le point de vue (si l'on peut dire cela d'un homme qui ne voit plus...), c'est la voix de Johnny qui se fait entendre. La voix de sa conscience, par laquelle on suivra la découverte progressive, et à peine soutenable, de l'état de son corps. Apparaîtront aussi les images qui défilent dans sa tête : des souvenirs de sa fiancée, de ses parents, ainsi que des rêves, des cauchemars et autres délires dus aux drogues administrées. Tout cela concourt à faire de Johnny s'en va-t-en guerre l'un des films les plus durs, radicaux et originaux sur le thème de la guerre, l'une des charges antimilitaristes les plus terribles qui soient, et plus largement, humainement, l'un des cris désespérés les plus bouleversants de l'histoire du cinéma.
    Écrivain et scénariste, Dalton Trumbo adapte ici son propre roman, publié en 1939. Une adaptation tardive, en 1971, qui s'explique en partie par les déboires de Trumbo après la guerre. Victime, en raison de ses engagements politiques, de la chasse aux sorcières orchestrées par McCarthy, il est resté longtemps à l'ombre et dans l'ombre, continuant d'écrire des scénarios sous des noms d'emprunt, notamment le scénario des Clameurs se sont tues (1956), qu'il a signé "Robert Rich" et qui lui a valu un Oscar ! Il réapparaîtra officiellement dans le générique du Spartacus de Kubrick (grâce à Kirk Douglas) et dans celui de L'Exodus de Preminger, en 1960. L'adaptation de Johnny s'en va-t-en guerre au début des années 1970 s'explique également par les résonances que le sujet trouvait à cette époque, dans le cadre de la guerre du Vietnam. Trumbo, inspiré initialement par le conflit de 1914-1918, a fait de son film (son unique film en tant que réalisateur) une dénonciation atemporelle et universelle de la folie des hommes à se battre, du comportement des armées au cours de ces boucheries héroïques, de l'hypocrisie des démocraties qui font de leur jeunesse une chair à canon, et de l'absurdité de certains discours religieux eu égard aux atrocités de la guerre. C'est ainsi que l'auteur invite le Christ dans les rêves de son héros, un Christ impuissant à le soulager en quoi que se soit, qui considère la vie comme le pire cauchemar imaginable, et dont le rôle se limite à user de son savoir-faire de charpentier pour fabriquer des croix et des cercueils, ou à conduire des trains bondés de morts... Autant de scènes surréalistes dignes d'un Buñuel.
    Ces scènes imaginaires sont en couleur, celles du quotidien hospitalier en noir et blanc. Deux univers où le personnage principal cherche des clés pour trouver la force d'exister et le moyen d'entrer en contact avec les autres, notamment avec une infirmière qui lui témoigne une compassion bienveillante. Et pourquoi ne pas trouver aussi un sens à cette vie qui lui a échappé, lui qui s'imagine exhibé au public, tel un monstre qui exprimerait la monstruosité de la guerre, en faveur de la paix ? Un message peu conforme aux ambitions de l'armée... qui a toujours le dernier mot.
    Par sa force subversive, sa férocité cinglante et son pessimisme sans fond, Johnny s'en va-t-en guerre fait partie de ces films qui laissent complètement anéanti. Difficile d'oublier par la suite ce personnage qui se considère comme une bête piégée, symbole d'une bonne partie de l'humanité piégée par des volontés qui la dépassent, dans un monde sans Dieu, sourd à tous les SOS. Il est beau de mourir pour sa patrie. Mais en silence et loin des regards.
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