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    Boyhood
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    542 critiques spectateurs

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    John Henry
    John Henry

    98 abonnés 704 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 octobre 2014
    Boyhood ce n'est pas seulement un projet un peu fou qui s'étale sur douze ans, ce n'est même pas ça du tout. L'intérêt est ailleurs. Boyhood c'est la chronique d'une vie, d'un morceau de vie, d'une enfance, d'un envol, du temps qui passe, de ces opportunités qu'on ne saisit pas, de cette incapacité à ralentir la vie, de cette force qu'on a au fond de nous, de ces vies qui ne sont que ce que nous en faisons : on ne sait jamais le moment, l'instant, c'est le moment qui, parfois, rarement, daigne nous saisir. Boyhood c'est la vie qui passe, c'est la vie.

    Boyhood ce n'est pas un artifice d'émotions, c'est une mayonnaise qu'on prend le temps de mélanger, lentement, avec maestria mais sans se presser, sans chercher l'artifice, sans chercher à épater dès le début, c'est une émotion qui te frappe violemment après 2h40, te secoue et te regarde pleurer alors que t'es allongé, mis KO par un gamin de 19 ans.

    J'ai pleuré, pleuré de ce vide que laissent parfois les vies qui disparaissent, pleuré de ce vide des moments à jamais passés et qui ont disparu.

    Et garder les mêmes personnages tout du long participe à la cohésion du projet. Et c'est impossible de ne pas dire un mot des acteurs, hallucinants de justesse, de naturel.

    Du très grand art à tous les étages.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 24 août 2018
    Douze années de tournage et 2h45 de film qui passent étonnamment vite: Richard Linklater semble avoir tenu la gageure de nous faire adhérer à un projet qui repose presque entièrement sur son dispositif. Comme on pouvait s'y attendre, c'est le vieillissement des acteurs à l'écran qui touche le plus, non seulement celui du jeune Mason, qu'on suit de ses six ans à son départ pour l'université, mais aussi celui de Patricia Arquette, d'Ethan Hawke et de tous les personnages secondaires qui ponctuent le film. La petite faiblesse de Boyhood est aussi sa force. Sans scénario clairement prédéfini, il laisse se diluer les temps forts de la vie de Mason dans une temporalité XXL qui menace parfois de provoquer l'indifférence, en particulier dans la deuxième partie, où Mason devient un adolescent vaguement marginal mais finalement assez commun, dans ses interrogations comme dans ses prises de position. Mais ce qui intéresse le réalisateur, c'est précisément cette durée faite de moments banals, et le résultat de ces douze ans de maturation est un film subtil, qui saisit aussi bien la poésie du quotidien que l'évolution des Etats-Unis, de Radiohead à Facebook en passant par la guerre en Irak ou la saga Harry Potter. L'implication croissante de Ellar Coltrane, qui interprète Mason, et l'influence de sa personnalité sur la direction prise par Boyhood ajoutent au réalisme du film et en font un objet mixte, entre fiction et documentaire, entre chronique et expérimentation, dont le principal atout est de nous faire ressentir avec une précision assez troublante le passage du temps.
    Kiwi98
    Kiwi98

    242 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juillet 2014
    Comment faire un film sur l'enfance ? C'est la question que s'est posée un jour Richard Linklater réalisateur de la trilogie des "Before" comprenant Before Sunrise, Sunset et Midnight. Mais finalement faire un tel film c'est plus facile à dire qu'à faire car au lieu de changer d'acteur à chaque tranches d'age Linklater à eu l'idée particulièrement audacieuse d'étaler le tournage du film sur 12 ans en ne tournant que très peu et de manière confidentielle ce qui permet au jeune acteur Ellar Coltrane de grandir devant la caméra et donc sous nos yeux dans le résultat final. Un récit sur l'enfance d'un homme tout simplement, mais bien évidemment Boyhood ne se limite pas à ça car il en profite pour abordé plein de thèmes en s'inspirant de l'actualité des années 2000 comme notamment les attentats du 11 Septembre, l'élection d'Obama et l'évolution de la jeunesse et des nouvelles technologies et là tout sera lâcher, on critique la société américaine, la guerre, le monde occidentale, les gens... tout en envoyant un sublime message sur la tolérance et la liberté de manière douce. Pas seulement un film sur l'enfance mais bel et bien sur la vie, l'amour, l'amitié et une vague d'optimisme dans laquelle nous sommes emportés.

    Boyhood essaie de capter le mieux possible ce qui peut se passer dans la tête d'un enfant à l'age ou il s'affirme en tant qu'individu après des événements décisifs dans la vie d'un jeune comme le divorce, le changement d'écoles, le déménagement, tout ces événements semblent donner un aspect paresseux au scénario mais ont un véritable sens sur le personnage principal de plus que le film n'a jamais eu une trame précise.
    Avec un montage final remarquablement élégant et intelligent pour nous aider, nous sommes immédiatement attachés à ce personnage minimaliste dont on voit le visage et les proches changer, l'écoles se transforme en collège puis en lycée, la mode change également de la grande mèche rebelle à la coupe classique ... tout est là avec une justesse, une fluidité et une cohérence surprenante. En préférant des scènes intimiste aux grands moments le l'existence (premiers amours, premier boulot...) Linklater parvient également à une finesse touchante.

    Bilan :
    Qu'est ce que ça signifie grandir ? C'est la question à laquelle Linklater répond avec une audace et une sincérité (presque) jamais vu dans le cinéma américain.
    Boyhood ce n'est pas du cinéma qui ressemble à la vie, c'est la vie qui ressemble à du grand cinéma.
    LeFilCine
    LeFilCine

    163 abonnés 561 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juillet 2014
    La prouesse du film de Richard Linklater c'est de voir évoluer une personne "normale", aussi bien physiquement que mentalement, sur une période aussi longue, de l'enfance à l'âge adulte. Alors, bien sûr, les étapes de vie du jeune Mason n'ont rien d'extraordinaire en soit, mais c'est cette étonnante banalité du quotidien du jeune homme qui arrive à nous captiver pendant près de 2h45. Et en cela, c'est un véritable tour de force du réalisateur. Par une mise en scène remarquable et un scénario bien écrit, il arrive à capter l'attention du spectateur. Il raconte aussi toute une époque (un peu à la manière de Forrest Gump) de l'Amérique post 11-septembre jusqu'à l'ère Obama et des réseaux sociaux. Le jeune personnage se construit à travers les évolutions de la société américaine, et surtout à travers la transmission des valeurs de ses parents divorcés. On regrettera quelques temps faibles et une scène finale moyenne. Mais on retiendra de Boyhood que c'était un objet cinématographique fascinant et unique qui montre le temps qui passe d'une manière inédite.
    elbandito
    elbandito

    315 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 avril 2015
    Tourné sur douze années consécutives, avec les mêmes acteurs (père, mère, fils et fille), Richard Linklater nous permet de vivre le quotidien d’une famille américaine moyenne, d’assister à leurs conflits, leurs instants de bonheur et de voir grandir leurs enfants. Plus qu’un simple exercice de style, "Boyhood" est au demeurant une œuvre unique dans le panorama du cinéma indépendant US. Bizarrement, Patricia Arquette, Ethan Hawke, et les jeunes acteurs Ellar Coltrane et Lorelei Linklater font désormais partie de notre vie.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2014
    Evidemment, c'est le dispositif/concept de Boyhood qui frappe de prime abord. Filmer les mêmes acteurs pendant 12 ans et ainsi enregistrer le temps qui passe, notamment pour l'un de ses personnages principaux, de 6 à 18 ans. Belle idée mais qui ne vaudrait que par son aspect documentaire si le film n'était pas écrit de façon à lui donner un caractère quasi universel dans sa vision de la vie et de ses changements de direction. Pour autant, c'est l'humilité du scénario qui donne de la valeur au film. Son caractère intimiste et familial, sans événements dramatiques superflus, avec des ellipses assez
    subtilement agencées. Il dure 2h45 et sa longueur est justifiée, gagnant ses galons dans la durée. Les protagonistes de Boyhood ne vivent rien d'exceptionnel, leur existence est même plutôt banale mais c'est cette modestie dans le propos qui finit par toucher durablement.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 juillet 2014
    Tous ceux qui ont lu une critique de Boyhood – n’importe laquelle – savent que le film est le fruit d’un tournage au long cours, qui s’est étendu sur douze ans, du début des années 2000 à aujourd’hui, pour former le portrait de Mason, un enfant de six ans qu’on laisse, à la fin, au seuil de ses dix-huit ans : un jeune homme, donc. Mais il faut aussi préciser, à l’attention de ceux qui n’auraient pas encore vu le film et seraient peut-être intimidés par son côté expérimental (une expérience de métamorphose in vitro?), ou sa durée (2h45!), que Boyhood ne cherche jamais à impressionner, à progresser en force, mais donne au contraire une très grande impression de confort et de confiance, qui tient autant au matériau dont dispose Richard Linklater (le temps), qu’aux quatre acteurs principaux : Ellar Coltrane (Mason), Ethan Hawke et Patricia Arquette (les parents divorcés de Mason) et Lorelei Linklater (Samantha la grande sœur de Mason). La présence de la fille du réalisateur est l’un des éléments importants du film. D’abord parce qu’il est rare qu’un cinéaste filme ses enfants : Maurice Pialat l’avait fait il y a vingt ans dans Le Garçu et si le film laisse – aujourd’hui encore – une souvenir si vif, c’est parce que Pialat filmait son fils en envisageant déjà un temps où il ne serait plus là : au-delà de l’histoire d’un couple qui se déchire, Le Garçu était la mise en scène de cette absence. Boyhood est beaucoup moins douloureux, mais en racontant, parallèlement à la métamorphose d’Ellar Coltrane, celle de sa propre fille, Linklater se projette lui aussi au seuil d’un temps qui n’est plus tout à fait le sien. C’est ce temps que saisissent les plans d’Austin où Sheena, la petite amie de Mason, échange avec Samantha, devenue étudiante, des banalités sur la beauté des garçons du campus. Ce temps n’appartient plus au petit roman familial auquel Boyhood a donné forme. Le roman se clôt avec le départ de Mason, dans une scène où sa mère fond en larmes en le regardant faire ses cartons pour partir à la fac. La mère fait le bilan de ses échecs sentimentaux et des sacrifices qu’elle a faits pour élever convenablement ses deux enfants, avant de dire, en parlant de la vie : « I thought there would be more ». Un plan large la montre ensuite dans son appartement exigu, à l’opposé de la grande maison dans laquelle elle a célébré l’obtention du diplôme de fin d’études de Mason. Cette scène résonne étrangement avec le plan final, qui place Mason au seuil de quelque chose de nouveau, dans la fragilité d’une rencontre avec une fille : la lumière qui éclaire les deux personnages est comme une réponse au « I thought there would be more ». Les regrets de la mère se sont transformés en promesses pour son fils : c’est avec cette évidence que Boyhood déroule sa logique du « time goes by ». En dépit des blessures et des regrets liés à une histoire familiale compliquée, quelque chose de précieux a été transmis à Mason : la possibilité de sentir et d’aimer. Je force peut-être le trait en écrivant cela, mais si la fin de Boyhood est si bouleversante pour moi, c’est aussi en raison du regard toujours serein et bienveillant que Linklater porte sur ses personnages : la mélancolie en est absente, parce que la vie ne fait toujours que (re)commencer. Ce qui a été transmis à Mason – car Boyhood est aussi, comme tous les romans familiaux, une très belle histoire de transmission – c’est une certaine disponibilité au temps, que le film érige en morale à trois sous : « Ce n’est pas à nous de saisir le moment, c’est le moment qui doit nous saisir ». Chaque scène est à l’image de cette disponibilité, que ce soit lorsque le père emmène ses enfants au bowling ou lorsqu’il apprend à son fils à pisser sur les braises encore brûlantes d’un feu de camp. C’est sans doute la raison pour laquelle Mason, au seuil de sa vie de jeune homme, là où le laisse le film, donne une si grande impression de confiance. Une confiance que résume la chanson d’Arcade Fire, Deep blue, qui accompagne le générique de fin : « Here/ Are my place and time/ And here in my own skin/ I can finally begin ». « Ici/ Est ma place et mon époque/ Et ici dans ma propre peau/ Je peux enfin commencer. »
    brunetol
    brunetol

    172 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Ce que j'aime le plus dans le cinéma, c'est quand il montre ce que seul le cinéma peut montrer. Tarkovski l'avait qualifié de "temps scellé", et quand des cinéastes travaillent sur le temps, comme Tarkovski lui-même ("Le miroir"), Ron Fricke avec "Baraka", Godfrey Reggio avec "Koyaanisqatsi" ou encore Gaspar Noé avec "Irréversible", je reste souvent en état de pure sidération. Le cinéma permet d'appréhender le temps dans une dimension où les constantes naturelles, sans être abolies, peuvent être malaxées en liberté comme dans un pur univers mental. Avec "Boyhood", Linklater s'est lancé bravement dans l'une de ces pures expériences de temps, et le résultat est miraculeux : on voit simplement grandir le héros, de séquence en séquence, sans coutures narratives épaisses, résultat d'un tournage échelonné sur plus d'une décennie et dont l'écriture s'est élaborée chemin faisant. Plutôt que d'appuyer ses effets, d'alourdir son récit, Linklater fait confiance au cinéma, art du temps, et propose une simple chronique familiale comme écrin à son prodige. D'aucun peut y voir un motif de déception. Moi j'ai trouvé ça extrêmement touchant, parfois bouleversant. On voit non seulement la métamorphose d'Ellar Coltrane : on voit Patricia Arquette et Ethan Hawke vieillir, eux aussi. Et derrière la banalité apparente du destin de leurs personnages, le vertige du temps qui défile, des petits rêves brisés, des illusions perdues chez les uns qui renaissent chez les autres, ceux qui suivent. Généreux, entêtant, "Boyhood" n'est peut-être pas un chef d'œuvre totalement abouti, mais dans toute son ambitieuse modestie, c'est un film qui fera date.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    118 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2014
    Richard Lindkater est un génie. Dans "Boyhood", avec des gens et des situations simples, il nous amène à nous poser les vraies questions existentielles. Les acteurs, enfants comme adultes, touchants et sincères dans leurs jeux, nous forcent à nous interroger sur tous les âges de la vie, en nous disant que cette dernière n'est pas si longue. La réalisation est un coup de maître, impressionnante, et qui ne tombe jamais dans un voyeurisme vulgaire. Très beau film sur la famille, qui malgré les embûches de la vie, ressort soudée et unie.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 1 septembre 2014
    Pour remettre les choses dans leur contexte, il n'est pas inutile de rappeler que le tournage de Boyhood s'est étalé sur une dizaine d'années, et suis l'évolution d'une famille sur une période similaire : témoignage d'une époque et de situations qui résonneront immanquablement comme un écho pour de nombreux spectateurs, Boyhood est un véritable tour de force, sensible, sage, et plein de justesse. Les acteurs, clé de voûte de ce projet insensé, se révèlent épatants sur la longueur et contribuent à l'incroyable réalisme de l'histoire, une ambiguïté (entre le jeu d'acteur et la réalité) que l'on perçoit parfois en filigrane dans certains dialogues. Une oeuvre unique et fascinante qui inspire le respect : vous auriez tort de passer à coté !
    Caine78
    Caine78

    6 009 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 avril 2015
    J'ai essayé, impossible de dissocier « Boyhood » de son incroyable parti pris : filmer en « temps réel » un garçon de son enfance jusqu'à son adolescence, voilà quelque chose d'unique dans l'Histoire du cinéma et rien que pour cela, difficile de passer à côté. Du coup, la grande question est : si le film avait été tourné en trois mois avec un acteur différent pour chaque âge au lieu d'un seul sur douze années, aurais-je autant apprécié le film ? Je vais être honnête : je n'en ai aucune idée. Reste que l'émotion de voir grandir Ellar Coltrane de 6 à 18 ans est réel, d'autant que l'œuvre a beau être très « sundancienne », elle n'en a pas moins beaucoup de choses à dire sur la famille et de manière plus générale sur l'Amérique d'aujourd'hui. Le trait est ainsi plutôt nuancé, les clichés rares et on a presque toujours l'impression d'un récit en mouvement, proposant régulièrement de nouvelles situations et de nouveaux enjeux à chaque nouvelle année du héros, ce qui est assez logique mais restait encore à démontrer. Et l'interprétation, impeccable (Patricia Arquette en tête), finit de nous convaincre de la pertinence et de l'intelligence de l'entreprise, l'évolution de chaque personnage s'avérant en définitive très crédible et même régulièrement touchante. Bref, je ne sais donc pas quel aurait été mon regard sur l'entreprise si elle avait été tournée dans des conditions « normales », toujours est-il qu'elle m'a beaucoup plu et vraiment marqué : l'une des plus belles réussites de 2014.
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juillet 2014
    A juste titre, le nouveau film du touche-à-tout Richard Linklater (il sait faire « Rock Academy » ou « A scanner darkly » en passant par ce film) est hors-normes, une expérience de cinéma inédite. Comme l’était il y a quinze ans le « Timecode » de Mike Figgis où le réalisateur filmait en temps réel quatre histoires qui occupaient l’écran divisé en quatre ou certains films se déroulant en un seul plan-séquence ou en un lieu unique. Bref du cinéma d’expérimentation en général. Ici, Linklater a choisi de montrer une partie de l’enfance et de l’adolescence d’un jeune garçon américain. Tourné sur douze ans avec les mêmes acteurs « Boyhood » a la première qualité de savoir gérer ses virages temporels avec fluidité et douceur. De telles ellipses annuelles auraient pu sembler abruptes mais la difficulté est contournée avec brio. Sur les près de trois heures que durent le film on aurait pu craindre que filmer la vie, la vraie et tous les petits riens qui la composent aurait pu sembler inintéressant. Au contraire, c’est un cinéma d’une belle simplicité et d’une modestie louable qui sonne terriblement vrai. On défie n’importe qui de n’avoir pas vécu un ou plusieurs moments traversés par Mason, le jeune garçon. Lui, et des acteurs fidèles sur le temps comme Ethan Hawke et Patricia Arquette, sont impeccables sur les douze ans qu’à duré le tournage. Le film est un peu long et, sans savoir pourquoi, le derniers tiers est un peu moins intéressant d’où notre intérêt qui se délite. Mais ces petites touches d’humour et surtout d’émotion ainsi que cette complicité tacite entre le spectateur et les moments vécus par cette famille normale sont bien présents. Une chronique de la vie magnifique de réalisme, de pudeur et terriblement ancrée dans la vraie vie. Un film de cœur.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 804 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 juillet 2014
    Je n'aime pas Linklater et ce n'est pas avec ce film que je vais l'aimer. C'est le genre de film gentillet qui a le don de m'énerver. Je suis allé le voir car les cahiers avaient aimé et disaient que le concept n'était la seule chose intéressante du film. Pour ma part je ne trouve même pas le concept intéressant. Enfin, ça fait bien pour avoir une vague de hype auprès des bobos dépressifs, mais sinon ?

    Cependant je préfère ça plutôt que de faire appel à des trucages numériques pour vieillir de façon dégueulasse les acteurs.

    Ce qui m'énerve c'est de lire partout que c'est comme la vie, un film simple, ce qui est juste faux, c'est un film artificiel au possible, tout est faux, toutes les situations sont fausses. Le mec veut faire un film qui dure presque 3h (et c'est long) et ne prend quasiment pas le temps de faire durer les scènes, on a droit à un petit best of moments de la vie de Mason, le tout qui fait exprès de montrer et de dire des choses "importantes" pour la compréhension de l'histoire. Rares sont les vrais moments de vie, ceux qui ne servent à rien.

    C'est un film didactique, qui prend le spectateur par la main et qui n'a aucune radicalité dans ce qu'il montre, dans ce qu'il dit. Il fait partie intégrante de ce pseudo cinéma indépendant US qui est d'une mollesse inégalable et qui se fait aduler par quelques jeunes "cinéphiles" qui n'ont aucune idée de ce qu'est la radicalité.

    Bordel je n'en peux plus de ces mièvreries.

    Il y a un moment où je veux qu'il se passe un truc, pas forcément une intrigue, c'est très bien de s'en priver, mais que quelque chose vienne me sortir de ma torpeur ! C'est un film sans couilles.

    Il y a une scène où le beau père s'énerve pour un prétexte bidon, il se met à crier, à jeter des trucs et là un vrai réalisateur aurait fait durer la scène 20 min, qu'on ait toute la puissance du truc, la violence en pleine gueule. Ben non, ellipse ! Et après on a les jeunes qui dans la chambre se disent "oh il exagère lol". Sérieusement ? C'est ça votre vision du cinéma ? Désamorcer tout ce qui pourrait être bien ? éviter de mettre quelque chose de bien dans le film ?

    Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il ne sert à rien ce film. Tu peux le prendre en route, ce qui est avant n'est pas forcément palpitant, tu peux partir avant la fin, ce qu'il y a après ne l'est pas plus.

    Et cette fin affreusement cinégénique elle me file la gerbe, de même que tous ces petits dialogues biens écrits pour faire genre que la vie est un sorte de spleen éternel. Mon dieu, j'ai envie de les taper pour qu'ils se remuent le cul.

    Je ne parle même pas des clichés, de la lourdeur avec laquelle ils sont amenés. Genre le beau père qui boit, on aurait pu s'arrêter à la scène dans la voiture où il dit qu'il va prendre un truc "au cas où", mais non le fils rajoute une phrase pour que tu comprennes bien, et la scène d'après on le montre boire, puis cacher la bouteille. Allez, prends-moi pour un abruti complet.

    Je suis vraiment désolé que vous laissiez votre intelligence se faire insulter de la sorte.

    Alors oui Linklater c'est un bon gars, il veut bien faire, mais ce n'est pas une raison pour accepter cette absence totale de bon sens, cette mollesse et cette insulte à vos capacités cognitives.

    La vie ce n'est pas ça, ce n'est pas un spleen continu où est spectateur de sa propre vie en se posant des pseudos questions philosophiques !
    Il y a un moment où on chiale, on veut taper sur des trucs, on veut se battre, on fait des conneries, on agit comme un con. Là non, Mason est lisse, d'ailleurs tout le monde est lisse et ceux qui ne le sont pas, ceux qui osent dire des trucs, en gros les beaux pères sont des connards. Génial.

    Un film sur l'absence de prise de décisions. Trop bien !

    Je ne vais pas conclure en disant que c'est mauvais, je dirai que c'est aussi fade que de la bouffe surgelée achetée en grande surface, un produit de consommation indigne de mon regard et ce n'est pas parce que mon état psychologique actuellement aurait pu être réceptif à ce genre de "truc" que je vais accepter quelque chose dont les standards sont si bas.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 16 août 2014
    le concept de filmer sur 12 ans et voir l'évolution des comédiens est top. L'histoire l'est moins.
    Miltiade
    Miltiade

    30 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 janvier 2015
    Lorsqu’on voit un enfant grandir, comme il n’est pas possible de le voir autrement qu’au cinéma, comme il n’est pas possible aujourd’hui de le voir autrement que devant « Boyhood », on touche du doigt la beauté et la tragédie de l’écoulement du temps. Ainsi la scène la plus prodigieuse du film arrive lorsque la mère, jouée par Patricia Arquette, s’effondre en larmes en constatant que le temps a passé, que son fils a grandi et qu’elle a vieilli. C’est une émotion d’une force indescrip-tible qui envahit alors le spectateur. Les larmes de la mère sont aussi celles du spectateur car ces années envolées sur lesquelles elle pleure, il vient de les voir. Le passage du temps : y a-t-il quelque chose de plus simple, émouvant et universel ?
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