Jurassic World: Le Monde d'après : les secrets du tournage

Après avoir initié la saga Jurassic World en 2015, Colin Trevorrow est de retour aux commandes de ce troisième film. Jurassic World : Fallen Kingdom, le deuxième volet sorti en 2018, a été réalisé par Juan Antonio Bayona. « Ces films sont l’occasion de partager les derniers chapitres d’une histoire qu’on se raconte depuis plus de 30 ans à la chaleur d’un feu de bois. C’est un monde que Steven Spielberg et Michael Crichton ont créé ensemble et j’ai été assez chanceux pour en avoir la garde durant trois films [...] ».

Stephen Brusatte, consultant sur le film et professeur de paléontologie et d’évolution des espèces à l’Université d’Edinburgh, estime que Jurassic Park est « la chose la plus importante qui soit jamais arrivée à la paléontologie depuis le début de ce siècle ». Le film de Steven Spielberg a selon lui permis de rendre les dinosaures populaires et n’a cessé de susciter des vocations chez de jeunes paléontologues en herbe. « Il a eu un effet boule de neige et les budgets pour la recherche se sont élargis, ainsi que le nombre de cours à l’université, d’expositions dans les musées, et bien d’autres effets mélioratifs dont nous continuons à bénéficier jour après jour ».

Jurassic World : Le Monde d’après crée l’événement non seulement en se déroulant dans notre monde mais en réunissant les stars des deux chapitres de la franchise : Laura Dern, Jeff Goldblum et Sam Neill pour Jurassic Park, et Chris Pratt et Bryce Dallas Howard pour Jurassic World. « Nous ne nous contentons pas de clôturer une aventure qui a commencé en 2015, nous clôturons une aventure qui a commencé en 1993 avec Jurassic Park. Une aventure qui nécessitait tous ses protagonistes pour se terminer », précise Colin Trevorrow. Le personnage de Dr. Henry Wu, interprété par B.D. Wong dans Jurassic Park et dans la trilogie Jurassic World, assure la continuité temporelle. Pour Chris Pratt, « Le fait qu’ils aient accepté de revenir est la preuve qu’ils ont apprécié l’évolution de la saga, et c’était primordial pour nous ! Jurassic aura été une aventure déterminante à mon niveau, et leur présence valide littéralement mon travail. »

Emily Carmichael, la co-scénariste du film, a rejoint l’équipe après une première collaboration en 2019 avec Colin Trevorrow sur le court métrage Battle At Big Rock. Le réalisateur, qui avait coécrit les deux précédents films de la trilogie avec notamment Derek Connolly, a rencontré la jeune scénariste à New York sur le tournage de son film The Book of Henry en 2017. Il l’avait appelée après avoir vu l’un de ses courts métrages sélectionné à Sundance, dans lequel il avait immédiatement trouvé des affinités avec son style narratif et ses idées.

Après Jurassic World, Omar Sy est de retour dans ce troisième volet de la saga : « À l’époque Colin Trevorrow m’a donné une belle opportunité alors que je venais de débarquer sur le marché hollywoodien et que je ne connaissais rien ni personne. C’était super de revenir des années après, un peu plus sûr de moi. »

Le film mêle effets spéciaux et effets numériques pour les créatures. John Nolan a dirigé la création des 27 créatures Animatroniques, dont 10 qui n’ont jamais été encore aperçues des précédents films. Parmi ces nouveaux dinosaures, on peut citer l’Oviraptor, le Dreadnoughtus, le Microceratus ou encore l’Iguanodon. Nolan a auparavant fait ses preuves sur Les Fils de l’homme, Hellboy II, Dark Crystal: Le temps de la résistance ou encore The Witcher. Pour distinguer un animatronique d’un effet numérique, il faut observer la vitesse de déplacement des dinosaures. Par exemple, si Blue est entièrement numérique car elle se déplace constamment et très rapidement, son petit, Beta, est un mélange d’animatronique, de poupée et de numérique.

Le tournage du film a débuté en Colombie-Britannique au Canada en février 2020, alors que la menace du Covid-19 se faisait de plus en plus présente. Alors que l’équipe continuait les prises de vues en mars au Royaume-Uni, au 13ème jour de tournage, un vendredi 13, les producteurs ont reçu un texto demandant de rappeler d’urgence les studios : le tournage était interrompu. La productrice exécutive Alexandra Derbyshire se souvient : « C’était tellement surréaliste. Nous étions en plein tournage, aux commandes d’une machine tellement bien huilée, lancés à pleine vitesse et on nous a coupé l’herbe sous le pied. C’était très démoralisant pour beaucoup, mais bien entendu, la sécurité et la santé de l’équipe devaient passer les premières. » Le mardi suivant, toute l’équipe avait été rapatriée aux États-Unis.

Le tournage a repris le 6 juillet 2020, presque 4 mois après son interruption, aux studios de Pinewood aux alentours de Londres, pour la première fois sous un protocole anti COVID mis en place par la production. Le film a été le premier tournage de studio à reprendre son cours. Son protocole anti COVID est vite devenu la mesure étalon des protocoles sanitaires qui allaient permettre la reprise de toute l’industrie. Le directeur de la production Tim Wellspring a travaillé avec les producteurs à l’élaboration d’un manuel de 109 pages en partenariat avec le Docteur Riccardo Di Cuffa ainsi que Your Doctor, une structure médicale privée.

Le protocole était le suivant : prise de température tous les matins, bracelets correspondant aux zones de travail – les verts étant les seuls donnant accès au plateau et à devoir subir 3 tests par semaine –, du gel désinfectant et des éviers pour se laver les mains partout. L’équipe artistique était ensuite séparée des autres car ils enlevaient leurs masques devant la caméra et le plateau entièrement désinfecté à la lingette. La distanciation sociale était de mise, et le port du masque obligatoire pour tout le monde sauf les acteurs. Plus de 100 personnes étaient employées à passer des lingettes sur les poignées de porte et nettoyer les lieux de tournage sans relâche tous les jours, plusieurs fois par jour. Ces mesures ont été employées avant même d’avoir été imposées par le gouvernement au niveau national.

Jurassic World : Le Monde d’après a été tourné en 35 et 65 mm ainsi que certaines scènes de nuit en numérique afin de donner plus de latitude aux effets spéciaux.