Un jour sans fin commence assez bien, avec son ton cynique, l'écriture de ce présentateur météo hautain et égocentrique, et le concept de boucle temporelle. Mais l'engrenage s'enraye bien vite lorsque l'on tombe dans la monotonie et la répétition de la mise en scène. Phil Connors finit par s'adoucir et redevenir le protagoniste banal, vaguement aigri, spectateur du phénomène paranormal qu'il est contraint de subir.
Ce scénario, pourtant si original et fécond – du moins, pour un film sorti en 1993 –, est sous-exploité. Bloqué dans cette journée, Phil ne trouve rien du plus pertinent que d'essayer de séduire une femme, qui, de toute façon, ne semble pas intéressée par lui, à raison, lorsqu'on voit son comportement envers elle et leur associé, Larry. Alors, il assimile plein de connaissances, apprend à maîtriser des arts divers, joue les héros, puis se lasse, traverse une phase dépressive, mais finit par atteindre son objectif et dépasser le terrible Jour de la Marmotte.
On est souvent frustré des réactions des personnages à la découverte de situations improbables que Phil est capable de prédire. Au mieux, ils sont un peu étonnés ; au pire, ils s'en moquent. Bon sang ! Il y a un gars, inconnu au bataillon, capable de donner des anecdotes enfouies sur la vie des gens, et de décrire avec exactitude des événements futurs !
Un concept génial qui dévie en une comédie romantique quelconque, où le vilain bonhomme apprend à corriger ses torts, et montre tendresse et compassion à l'égard de la femme qu'il aime… Quel gâchis !