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    USS Alabama sur Arte : le film de Tony Scott est inspiré d'une glaçante histoire vraie
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Solide film d'action signé par Tony Scott et diffusé ce soir sur Arte, "USS Alabama" offre un beau duel entre Denzel Washington et Gene Hackman. Un récit inspiré d'une histoire vraie s'étant déroulée durant la crise des missiles de Cuba en 1962.

    Le commandant du plus puissant sous-marin nucléaire, Franck Ramsey, un vétéran de l’armée américaine engage pour le seconder Ron Hunter, un jeune officier. Leur mission est de se rendre près des côtes soviétiques et d’anéantir, si besoin est, les sous-marins utilisés par des nationalistes radicaux russes, prêts à déclencher une 3ème guerre mondiale.

    N’étant pas d’accord sur les suites à donner à un message qu’ils viennent d’intercepter, les deux officiers américains vont livrer une guerre psychologique au sein même de leur sous-marin…

    USS Alabama

    Entre scènes d’action impeccables et dialogues calibrés par un certain Quentin Tarantino (non crédité au générique), ce film post guerre froide, en forme de huis clos sous haute tension, offre, un beau duel entre Gene Hackman et Denzel Washington.

    Leur affrontement résonne étrangement avec la brûlante actualité géopolitique actuelle d'ailleurs; à l'heure où l'on parle beaucoup de la menace nucléaire de la Russie, embourbée dans sa guerre en Ukraine. "À l’ère nucléaire, le seul ennemi est la guerre elle-même" lance Denzel Washington à son supérieur, qui lui rétorque : "Nous devons préserver la démocratie, pas l’appliquer !"

    Et si notre préférence dans ce registre de films, le sous genre des films de sous-marins, va plutôt à A la poursuite d'Octobre rouge de John McTiernan sorti cinq ans plus tôt, USS Alabama reste un film très solide signé par le regretté Tony Scott.

    Comme son confrère Octobre rouge d'ailleurs, le film de Scott est inspiré par un événement tout à fait authentique. Glaçant qui plus est. Un épisode où, justement, l'Humanité est passée tout prêt d'une 3e guerre mondiale.

    Le film est étroitement analogue aux événements survenus pendant la crise des missiles de Cuba, en octobre 1962, à bord du sous-marin soviétique B-59 équipé d'une charge nucléaire, avec le personnage incarné par Denzel Washington reflétant le commandant en second soviétique Vassili Arkhipov.

    Peu avant le départ du B-59, Vassili Arkhipov avait demandé à son supérieur, dans quel cas utiliser l'arme nucléaire. La réponse n'avait pas été très claire, le sous-marin devant utiliser son arme nucléaire en cas de dommages qui lui seraient portés ou sur ordre spécial de Moscou.

    Piège en eaux troubles

    Le 27 octobre 1962, une escadre de l'US Navy détecta la présence du B-59 à proximité de Cuba. Les bâtiments américains commencèrent à larguer des charges de profondeur, afin de contraindre le sous-marin soviétique à faire surface pour identification.

    Les messages de l'US Navy, indiquant que ces charges utilisées à l'entraînement n'étaient pas offensives, n'atteignirent jamais le B-59 ni le quartier général de la Marine soviétique.

    Le B-59 était sans nouvelles de Moscou depuis plusieurs jours et, bien que l’équipage du sous-marin ait intercepté des émissions radio américaines, lorsqu'il tenta en plongeant de semer ses poursuivants, la profondeur rendit impossible l’interception du trafic radio.

    L'équipage ignora si la guerre avait éclaté ou pas. Le capitaine du sous-marin B-59, Valentin Grigorievitch Savitsky, croyant qu’une guerre avait probablement débuté, voulait lancer la torpille nucléaire.

    U.S. Navy photographer — http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB75/#IV
    Le sous-marin B-59

    Les trois officiers supérieurs présents à bord – le capitaine Valentin Savitsky, l'officier politique Ivan Semonovich Maslennikov, et le commandant de la sous-flottille Vassili Arkhipov, dont le grade était le même que celui de Savitsky – avaient reçu l'ordre de ne lancer la torpille nucléaire qu'en cas d'accord unanime entre eux.

    Alors que les deux premiers étaient en faveur de lancer la torpille nucléaire, Arkhipov seul s’y opposa et finit par persuader Savitsky de faire surface et d’attendre les ordres de Moscou. L'arme ne fut donc pas lancée, et ne pu devenir un élément déclencheur de la guerre qui menaçait alors de dégénérer en guerre nucléaire.

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