Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
C'est l'un des films les plus forts de ces dernières années et il est disponible sur Netflix ! Sorti en salles en juin 2020, Benni, drame bouleversant sur l'enfance, raconte l'histoire d'une petite fille de 9 ans intenable, parfois agressive, qui a épuisé toutes les solutions d'accueil proposées par les services sociaux pour lui permettre de retrouver un peu de stabilité.
Alors que Bianca, sa mère célibataire, a peur d'elle et manque régulièrement leurs rendez-vous, Micha, un éducateur, est chargé de l'accompagner jusqu'à l'école pour s'assurer qu'elle ne s'enfuit pas et ne s'attaque pas à ses camarades. Il parvient à amadouer la fillette et propose une piste qui pourrait la canaliser.
La réalisatrice Nora Fingscheidt avait depuis longtemps l'idée de faire un film sur une petite fille "sauvage" car elle était elle-même ainsi quand elle était enfant. C'est sa rencontre avec une jeune de 14 ans dans un centre d'hébergement pour femmes, alors qu'elle tournait un documentaire, qui a été l’élément déclencheur de Benni.
"J’ai passé le plus de temps possible dans diverses institutions afin de collecter un grand nombre de détails à fournir au public", raconte Nora Fingscheidt, qui a travaillé quatre ans sur le film. "J’ai étudié la différence entre un foyer pour enfants et un service de psychiatrie enfantine, ou entre un centre d’hébergement d’urgence et une école. Je restais deux ou trois semaines dans chacun de ces lieux, j’y dormais, jouais avec les enfants pour les comprendre et cerner les enjeux de l’accompagnement social".
Avec le monteur Stephan Bechinger, Nora Fingscheidt a visionné une centaine de films sur l'enfance, des 400 coups de Truffaut au Mommy de Xavier Dolan en passant par le Rosetta des frères Dardenne et le Nobody Knows d'Hirokazu Kore-eda. Objectif : voir ce qui a été fait, comment ça a été fait, cibler les choses dont s'inspirer ou au contraire à éviter.
L'un des plus gros challenges de Benni, film coup de poing aussi tendu qu'émouvant dont vous ne ressortirez pas indemnes, a été de trouver son actrice principale. Pas moins de 164 fillettes ont passé le casting mais Nora Fingscheidt n'avait d'yeux que pour Helena Zengel, qui livre une prestation stupéfiante à l'écran. "Lorsque les autres filles jouaient l’agressivité, elles ressemblaient à des enfants gâtés et capricieux", note la cinéaste. "Mais Helena, même quand elle était agressive, il y avait toujours de la fragilité, du désespoir au fond de son regard."
La bande-annonce de "La Mission", avec Tom Hanks et la jeune Helena Zengel :
