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    O Brother sur Arte : à quoi fait référence le titre du film avec George Clooney ? Si vous l'avez, vous êtes ultra-cinéphile !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Diffusé ce soir sur Arte, mettant notamment en scène un George Clooney révélant un vrai potentiel comique, "O'Brother" des frères Coen glisse un joli hommage cinéphile très pointu.

    Dans le Mississippi profond, pendant la Grande Dépression. Trois prisonniers enchaînés s'évadent du bagne : Ulysse Everett McGill, tête pensante du projet, a convaincu ses deux compères d'infortune, le gentil et simple Delmar et l'éternel râleur Pete, de le suivre en leur faisant miroiter un trésor enterré dans son jardin, à la suite d'un braquage de banque.

    Et il faut faire vite, car dans trois jours, sa maison sera engloutie sous les eaux d'un barrage. Une aventure qui ne sera pas sans embûches, d'autant qu'ils sont poursuivis par le redoutable et mystérieux shérif Cooley…

    Très librement inspiré par l'Odyssée d'Homère que les frères Coen prétendaient ne pas avoir lu, O'Brother est très certainement un des films les plus drôles des frères cinéastes, dans lequel George Clooney fait montre d'un vrai potentiel comique qui était jusque-là plutôt insoupçonné. Cela dit, la star du film reste la fabuleuse BO, mélangeant allègrement Bluegrass, Country et Gospels. Elle sera d'ailleurs un immense succès à l'international.

    Pour le 15e anniversaire du film en 2015, les frères Coen, accompagnés du trio George Clooney, John Turturro et Tom Blake Nelson, ainsi que le directeur de la photo, le légendaire Roger Deakins, furent réunis lors du festival du film de New York, à l'occasion d'une projection. Un événement plutôt rare, les Coen ne revoyant que très peu leurs films passés. L'opportunité aussi d'échanger avec l'auditoire à l'issue de la projection, et de livrer quelques savoureuses anecdotes.

    Au-delà du fait que les cinéastes voulaient que leur film partage la même philosophie que dans Le Magicien d'Oz, résumée dans l'ultime réplique de Dorothy, "there's no place like home !", ils ont glissé un joli hommage très cinéphile dans le titre même de leur film.

    Un hommage rendu à un grand cinéaste, Preston Sturges (1898-1959). Il fut notamment l'auteur d'un classique absolu sorti en 1941, Les Voyages de Sullivan. En voici la bande-annonce...

    L'histoire ? Lassé des frasques d’Hollywood, John L. Sullivan (incarné par Joel McCrea), jusque-là réalisateur de comédies, décide de tourner un film qu’il veut nettement plus dramatique et ancré dans la réalité. Vêtu tel un vagabond, il commence ses « voyages » en sillonnant les Etats-Unis, pour mieux comprendre les aspirations des milieux défavorisés.

    Et, in fine, d'en tirer la leçon qu'en lieu et place de faire un drame à la John Steinbeck, le monde se portera mieux si on le fait rire. Le nom du film qu'il souhaite réaliser ? O'Brother, where Art thou ?

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