Au début des années 80, afin de donner vie à son premier véritable long métrage (après le traumatisme Piranha 2), James Cameron pouvait d'ores et déjà compter sur un scénario en béton armé, en partie inspiré d'un de ses rêves, et sur propre son talent de metteur en scène qui ne demandait qu'à faire ses preuves.
Lui restait donc à dénicher un interprète digne de ce nom pour son Terminator - qu'il finit par trouver en la personne d'Arnold Schwarzenegger - et une bande originale suffisamment marquante pour habiller l'ambiance pesante et métallique de son long métrage tout en se frayant un chemin vers le Panthéon de la musique de film.

Un investissement total
En faisant appel au compositeur Brad Fiedel, également célèbre pour avoir signé les partitions de longs métrages tels que Vampire, vous avez dit vampire ? ou plus tard Piège en eaux troubles, le cinéaste canadien n'aurait pas pu faire un choix plus judicieux.
Immédiatement saisi par la force du film, Brad Fiedel s'est investi corps et âme dans la confection de cette partition pas comme les autres, respectant à la lettre la directive principale de Cameron (qui souhaitait par-dessus tout éviter une surexploitation du thème principal), et rythmant l'intégralité de sa musique avec un petit leitmotiv de percussions que nous connaissons bien.

Un leitmotiv mythique
5 notes successives, répétées en boucle, entêtantes et immédiatement reconnaissables, déjà présentes dans le premier volet sorti en 1984, mais qui se sont surtout révélées dans la bande originale de Terminator 2. Pilier musical de l'oeuvre de Fiedel, ce motif lui a permis de composer tout un univers sonore à l'atmosphère parfaitement adaptée au reste du film : froide, métallique, désenchantée, glaçante.
"L'idée était celle de cet homme mécanique et du battement de son coeur", expliqua Fiedel dans une interview pour le making of de Terminator (récemment relayée sur la chaîne Youtube Movie List).
Contrôler les machines
Mais l'élaboration de cette partition pour le moins singulière n'a pas été une mince affaire pour le compositeur, qui a littéralement dû batailler dans son propre garage avec la technologie rudimentaire de l'époque afin d'obtenir le bon résultat :
"J'avais tous ces claviers individuels, et j'étais obligé de les utiliser individuellement (...)", a-t-il ainsi raconté.
"Je devais m'asseoir et changer les tempos en direct, en essayant de les faire concorder. La nature de cette bande originale, c'est en partie moi qui essaie de prendre le contrôle de ces machines, alors même que les machines essaient de prendre le contrôle des personnages dans le film. J'étais assis là à essayer désespérément de contrôler ces machines. (rires)"
Le résultat : une oeuvre musicale absolument incontournable dans l'Histoire de la science-fiction, et du cinéma en général.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Terminator"...
