Trouver le titre définitif d'un film n'est pas une mince affaire ! Afin de faciliter le succès d'une oeuvre et d'encourager sa transmission entre les spectateurs, il est conseillé d'opter pour une formulation courte, concise, efficace et facile à articuler.
En effet, si la plupart des titres voyagent sans encombre de l'affiche de cinéma jusqu'aux conversations du public, certains intitulés beaucoup trop longs ou trop ardus à prononcer se voient régulièrement tronquer, modifier ou raccourcir sans la moindre vergogne.

Des titres à rallonge
Ainsi, sur les lèvres du grand public, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu est sobrement devenu Le Bon Dieu. Mais où est donc passée la septième compagnie ? s'est ratatiné pour devenir La Septième compagnie, tout court. Et Les Aventuriers de l'Arche perdue ont rapidement laissé leur place à... Indiana Jones.
Ce phénomène s'est également produit en 1988 lorsque Robert Zemeckis, juste après avoir signé son indétrônable Retour vers le futur, se lançait dans une aventure d'un tout autre genre. Mêlant animation traditionnelle et prises de vues réelles dans une désopilante enquête où des personnages de cartoons côtoyaient de véritables acteurs, il réalisait ainsi l'excellent Qui veut la peau de Roger Rabbit ?
Vous non plus, vous n'avez jamais pris le temps de prononcer le titre de ce film en entier lorsque vous en parliez entre amis ? C'est tout à fait normal. Presque instantanément écourté dans le langage courant, qui privilégiera le nom de son personnage principal, le titre complet de cet admirable long métrage correspond en réalité à une tentative de traduction un peu hasardeuse.

Who framed Roger Rabbit
En effet, le titre original du film est Who framed Roger Rabbit. Il s'agit d'un petit jeu de mots que seuls les spectateurs anglophones peuvent véritablement saisir, le terme "frame" évoquant à la fois la notion de cadre (d'un point de vue cinématographique) et le fait d'être victime d'un coup monté.
Essayant de restituer cette touche d'humour, le titre français a donc opté pour une subtile évocation de l'expression "en peau de lapin".
Malgré cet honorable effort de traduction, les spectateurs se sont naturellement focalisés sur le patronyme accrocheur de Roger Rabbit pour évoquer le film de Zemeckis.
Sachez d'ailleurs qu'avant d'hériter de ce titre, en version originale, le film a bien failli s'appeler Meurtre à Toontown, Les Toons morts ne paient pas de facture, Le Procès de Toontown ou encore Eddie à Toontown.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Qui veut la peau de Roger Rabbit"...
