En 1999, le monde découvre une oeuvre qui va marquer à jamais le cinéma de science-fiction : Matrix. Si le héros, Neo, campé par Keanu Reeves, devient immédiatement iconique, il n'est pas le seul qui passera à la postérité.
Dans son combat contre les machines, le héros est épaulé par une guerrière implacable et charismatique : Trinity, une hackeuse interprétée par Carrie-Anne Moss. Dès le début du long-métrage des Wachowski, elle nous en met plein la vue en se débarrassant avec style d'une armée de policiers.
Une héroïne fascinante
Avec sa tenue en cuir moulante et sa dextérité au combat, Trinity nous scotche à notre siège dès les premières minutes du film. Elle établit donc immédiatement une sorte d'autorité. De mémoire de spectateur, on n'avait jamais vu ça ! Surtout que la réalisation était à l'époque révolutionnaire, avec notamment l'utilisation du "bullet time".
Cet effet visuel impressionnant est obtenu grâce à une batterie d'appareils photo disposés le long ou autour de l'action. Ils sont déclenchés automatiquement, soit en simultané, soit avec un différentiel de temps très court, ce qui permet de donner l'illusion d'une caméra se déplaçant à vitesse normale autour d'une action figée ou ralentie à l'extrême.
Combattre les clichés
De plus, dans cette séquence, on voit une femme seule face à plusieurs policiers lourdement armés ; si on se base sur les clichés de l'époque, on peut s’attendre à ce qu’elle soit arrêtée ou sauvée par un homme. Au contraire, Trinity terrasse tout le monde, seule, et sans aucune hésitation.
La chorégraphie de combat stylisée et fluide (inspirée des arts martiaux asiatiques) est impressionnante. Trinity est rapide, précise, et elle prend l’ascendant sur ses adversaires sans jamais paniquer une seule seconde.
Le moment où elle s'élance dans les airs et traverse une large rue entre deux immeubles défie la gravité ; ce saut est devenu une image culte du cinéma de science-fiction. Il symbolise à la fois ses capacités extraordinaires et la nature étrange du monde de Matrix.
Trinity casse les codes
Quand Matrix sort en 1999, les héroïnes d’action aussi fortes, indépendantes et physiquement dominantes que Trinity sont encore peu nombreuses dans le cinéma grand public. À l'époque, Sarah Connor (Terminator) et Ripley (Alien) sont encore bien seules. Trinity casse donc les stéréotypes habituels du "second rôle féminin" passif ou sentimental.
Dans le premier film de la saga de science-fiction, Trinity n'est pas seulement une figure amoureuse pour le héros. Elle guide littéralement Neo vers la vérité, le soutient à des moments cruciaux, et croit en lui bien plus qu'il ne croit en son potentiel. Elle joue donc un rôle moteur dans l’éveil de l’Élu, et sa foi en lui est centrale dans sa transformation.
Par ailleurs, l'apparence de Trinity a aussi contribué à son intronisation au panthéon des héroïnes les plus stylées de la pop culture. Avec sa combinaison en cuir noir, ses lunettes de soleil et sa posture assurée, elle est devenue une image emblématique de la SF. Elle incarne une féminité à la fois élégante, froide et redoutable, qui tranche assez radicalement avec les représentations habituelles des femmes dans les films d’action.
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Implacable... et humaine
Cependant, si Trinity fait montre de capacités hors du commun, elle n’est pas une simple machine de guerre. Elle est aussi profondément humaine. Son amour pour Neo la rend vulnérable, mais aussi plus forte. La jeune femme vit des dilemmes, des pertes et des choix difficiles, ce qui la rend attachante et permet au spectateur de facilement s'identifier à elle.
Au final, si Trinity est si marquante, c'est parce qu’elle incarne une nouvelle forme d’héroïsme au féminin, mêlant force, intelligence, loyauté, et humanité. Elle a complètement redéfini ce que pouvait être une femme dans un film de science-fiction et d’action grand public, ouvrant la voie à d'autres héroïnes puissantes comme Furiosa dans Mad Max, Katniss dans Hunger Games ou encore Eva Macarro dans Ballerina, en salles le 4 juin prochain.
