Patrice Leconte et Michel Blanc, une histoire d'amour ? Oui, bien sûr, mais pas que ! De passage sur Europe 1 pour la promotion de son nouveau roman, le réalisateur des Bronzés est revenu sans fard sur sa collaboration avec l'interprète de Jean-Claude Dusse, qu'il a beaucoup côtoyé sur les plateaux :
"Il était assez secret"

"On a quand même fait sept films ensemble, donc il arrive à égalité avec Jean Rochefort". Parmi ces longs métrages, il y a bien sûr les trois volets des Bronzés avec le Splendid, mais aussi Viens chez moi, j'habite chez une copine, Ma femme s'appelle reviens, Circulez y a rien à voir, Monsieur Hire (1989) et Les Grands ducs (1996). Pour être complet, Blanc sera aussi le co-scénariste des Spécialistes, réalisé par Leconte, et ce dernier fera un caméo dans Marche à l'ombre.
"On était très proches quand on se retrouvait pour faire du cinéma, pour faire des films. C'était comme si on s'était quitté la veille, mais en fait, on n'était pas intimes. Il était assez secret, et il disait de moi que j'étais très secret, alors que moi, j'ai l'impression d'être de plain-pied avec le reste du monde (...). Mais lui disait : 'Patrice, je ne le connais pas, il est secret'."
Malgré le décès du comédien le 3 octobre dernier à 72 ans, Patrice Leconte garde un souvenir assez douloureux d'une de leurs comédies communes, Les Grands ducs, dans laquelle Blanc incarne un rôle secondaire, celui d'un imprésario un brin escroc :
"Il pouvait être odieux"

"C'est curieux d'évoquer Michel Blanc en évoquant un souvenir [peu] satisfaisant", confie Leconte. "Je ne sais pas ce qu'il avait, il ne devait pas être dans son assiette pendant le tournage. Il est parfait dans le film et il n'y a que le résultat qui compte, donc le reste on s'en fout. Mais il n'était pas aussi sympathique que ce que je connaissais de lui, il pouvait être odieux... Même les trois ténors - Marielle, Rochefort et Noiret - me demandaient : 'Qu'est-ce qu'il a, Michel ? Pourquoi il est comme ça ?' Je ne sais pas, il était peut-être dans une mauvaise passe..."
Comme le souligne Le Dauphiné Libéré, Michel Blanc a donné sa vision du tournage des Grands ducs dans sa biographie officielle, et il ne semble effectivement pas en avoir gardé un bon souvenir :
"Patrice m’a demandé de faire le film parce que les télés voulaient un acteur de la génération d’en dessous pour contrebalancer le trio de vedettes. Cette comédie n’était pas honteuse à faire, mais j’ai eu l’impression que Patrice voulait aller très vite sur le tournage, comme s’il voulait s’en débarrasser. Et moi, ça m’agaçait. Nous nous sommes engueulés une fois. Ce n’était jamais arrivé et cela m’a refroidi. Après, je suis devenu totalement indifférent. Je me suis éloigné de lui."