Culte depuis 67 ans, c'est l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de tous les temps : il revient au cinéma dans une version inédite
Vincent Formica
Vincent Formica
-Journaliste cinéma
Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

Ce grand classique du cinéma débarque le 25 juin au cinéma pour la première fois en 4K grâce au distributeur Les Acacias ! Sorti en 1958, il fait partie des plus grandes oeuvres du 7ème art et vous ne devez pas le rater !

Sorti en salles le 4 juin 1958, le grand classique La Soif du mal revient au cinéma dans une version restaurée 4K, celle remontée par Walter Murch en 1998 selon les indications du réalisateur Orson Welles. Chef-d'oeuvre du cinéma porté par Charlton Heston et Janet Leigh, le film nous met immédiatement dans l'ambiance avec sa scène d'ouverture mémorable, filmée en plan-séquence.

Déposés dans le coffre d’une voiture au Mexique, des bâtons de dynamite explosent quelques centaines de mètres plus loin, aux Etats-Unis, dans la ville frontalière de Los Robles. Bilan : deux morts, un notable et une strip-teaseuse.

Témoin du drame au moment de son voyage de noces, le procureur Mike Vargas dresse les premières constations, bientôt rejoint par l’inspecteur Hank Quinlan, un policier américain dont la solide expérience n’a d’égale que les méthodes pour le moins douteuses.

Tant bien que mal, Vargas et Quinlan tentent de s’accorder, le second pressé de faire porter le chapeau au mari de la fille du défunt…

Un long plan devenu mythique

La Soif du mal débute donc par un très long plan-séquence, comme Orson Welles les affectionne tout particulièrement. La scène est tournée le 14 mars 1957. Cette séquence d'ouverture plante le décor et traduit l'atmosphère pesante et inquiétante qui règne sur la ville.

Pour des raisons pratiques, le tournage s'est déroulé aux Etats-Unis et non pas au Mexique où est censée se situer l'intrigue. La ville de Venice en Californie a été choisie car sa ressemblance avec Los Robles était crédible à l'image.

Les Acacias

Charivari en salle de montage

À sa sortie en 1958, La Soif du mal dure 93 minutes. Par la suite, une version de 108 minutes est retrouvée. Elle contient des scènes tournées par Orson Welles, mais aussi par Harry Keller, engagé par les studios de production pour tourner des séquences supplémentaires.

En effet, à la fin des années 50, quand Orson Welles est désigné pour réaliser La Soif du mal, les producteurs d’Universal accueillent la nouvelle avec méfiance. Ils craignent que le cinéaste ne se laisse aller à des excès coûteux. Si le tournage se déroule sans incident, le premier montage présenté ne les convainc pas.

Ils décident alors de confier à Harry Keller le soin de tourner des scènes additionnelles. Réalisateur de L’Enquête de l’inspecteur Graham (1956), Keller s’était illustré avec ce film en dirigeant Esther Williams dans son premier rôle dramatique.

Au moment du tournage de La Soif du mal, Orson Welles est en disgrâce à Hollywood, où ses films sont jugés peu rentables. Face à la méfiance persistante des studios, c’est Charlton Heston qui prend sa défense et soutient le réalisateur.

Les Acacias

Contourner le contrôle du studio

Désireux d’échapper à l’emprise du studio, Orson Welles accélère le rythme de travail. L’efficacité de sa méthode porte ses fruits : les résultats convainquent suffisamment pour lui offrir un certain répit.

Il en profite pour s’éloigner du contrôle direct d’Universal et tourne majoritairement de nuit. Libéré des contraintes immédiates, il consacre ses journées à réécrire le scénario en toute autonomie. Ce sera malgré tout le dernier film hollywoodien d'Orson Welles.

Plus tard, une version director's cut restaurée voit le jour. Rick Schmidlin la produit et la supervise, selon les désirs que Welles avait exprimés dans un courrier aux dirigeants d'Universal en 1957.

Ce mémo contenait la bagatelle de 58 pages ! C'est Walter Murch, chef-monteur oscarisé pour Le Patient anglais et collaborateur attitré de Coppola, qui s'est chargé de monter cette version en 1998. Vous pouvez la (re)découvrir en ce moment dans les salles, pour la première fois en 4K !

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