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    "La Confiance règne" : rencontre avec Cécile de France

    A l'occasion de la sortie ce 10 novembre prochain du nouveau film d'Etienne Chatiliez "La Confiance règne", AlloCiné a rencontré l'étoile montante Cécile de France. Morceaux choisis...

    César du Meilleur Espoir Féminin 2003 pour L'Auberge espagnole, Cécile de France est à l'affiche ce 10 novembre du nouveau film d'Etienne Chatiliez, La Confiance règne. Elle forme avec Vincent Lindon un couple de domestiques rustres et pas toujours très honnêtes. Rencontre décontractée avec l'une des actrices les plus en vue du cinéma français.

    AlloCiné : dans le film, vous êtes Chrystèle, une "beauf". Quel rapport avez-vous à votre image ?

    Cécile de France : Je n'ai pas l'impression d'avoir une image qui me colle à la peau puisqu'on me propose des rôles assez différents. Je me considère comme une interprète, comme un outil pour raconter une histoire. J'aime varier les plaisirs, changer de personnages. Au niveau du public, je ne me rends pas bien compte, même si je sais que L'Auberge espagnole a fait son petit effet. Mais bon, ce n'est pas pour ça qu'on me considère comme l'homosexuelle de service ! J'espère de tout coeur que le public a la vision d'une comédienne, d'une interprète. Je n'ai pas envie d'être un personnage comme un Deneuve... Dans le vie je ne suis pas un personnage à moi toute seule, j'ai juste besoin d'avoir des répliques à dire, des rôles à faire, des histoires à raconter, rentrer dans l'univers d'un réalisateur, être une éponge, absorber son imaginaire.

    D'où vient l'accent de Chrystèle dans le film ?

    C'est un mélange. Je viens de Belgique et j'avais proposé à Etienne un accent belge pour le personnage de Chrystèle. Mais pour lui, il était hors de question de donner une identité belge à Chrystèle. Il voulait qu'elle vienne de l'est, de l'Alsace. On a fait un petit mélange entre la banlieue parisienne, le "ch'ti", le nord, la Belgique et l'est. Mais cet accent, c'est surtout une manière pour moi d'amener une certaine brutalité, un franc-parler à mon personnage.

    Comment se passe un tournage avec Etienne Chatiliez ?

    C'est très réfléchi. Il prépare vraiment ses scènes, d'autant plus que là, nous tournions en plans-séquences. On répète, il nous laisse une première fois jouer la scène naturellement, et après, lui la retravaille et la précise. La comédie c'est de l'horlogerie, il faut que tout soit à la seconde près, que tout soit réglé, chaque intention, chaque mouvement, tout est millimétré. Ca a été douze semaines de paradis. Vincent et moi, on était comme deux gamins. Il y a un parallèle entre le bonheur de nos personnages et celui qu'on a eu à jouer. Evidemment on sent une grande responsabilité car tout repose sur nous et il ne faut surtout pas tomber dans la caricature : nos personnages sont un peu des clowns, des Laurel et Hardy. Pour tout les acteurs c'est un rêve de jouer ce genre de personnages, aussi riches, aussi drôles.

    Vincent, Etienne Chatiliez, moi et même Martine Chevalier et Jacques Boudet, on a une grande responsabilité dans le film. Evidemment notre travail est fini, mais j'ai envie que les gens s'amusent autant que nous. Je l'ai vu cinq fois déjà et plus je le vois, plus je déguste le jeu des acteurs, le rythme, la musique...

    Parlez nous des "Poupées russes" la suite de "L'Auberge espagnole"...

    Ca se passe cinq ans plus tard, Isabelle a plutôt bien réussi par rapport au personnage de Xavier, interprété par Romain Duris qui, à la fin de L'Auberge espagnole, a decidé d'écouter son coeur et de devenir écrivain. Commencent alors les problèmes professionnels, financiers, sexuels, amoureux... Les problèmes des jeunes adultes. On a toujours cette grande complicité entre nos deux personnages. Le film s'est tourné dans le même esprit de décontraction et d'improvisation.

    Vous étiez cet été à l'affiche du "Tour du monde en 80 jours" : avec le recul, que retenez vous de cette expérience ?

    J'ai été agréablement surprise et je me suis beaucoup amusée. L'équipe ne se prenait pas trop au sérieux et je n'ai pas ressenti le côté "business". A l'origine, j'avais refusé le rôle, donc, au début du tournage, ils ont tout fait pour me mettre à l'aise, me faire comprendre que j'avais ma place dans l'équipe et que c'était absolument moi qui devais jouer ce rôle. J'ai rencontré des gens incroyables. A 52 ans, l'investissement et l'engagement de Jackie Chan sont impressionnants. Maintenant que je l'ai vu travailler, j'ai beaucoup de respect pour lui.

    Propos receuillis par Hélène Baud et Sabrina Piazzi - Montage : Nicolas Chazot

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