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    Tous les chats sont gris : Bouli Lanners se "retrouve beaucoup dans ce personnage de vieil adolescent"
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Rencontre avec Bouli Lanners et Savina Dellicour, acteur principal et réalisatrice de l'attachant Tous les chats sont gris, en salles cette semaine.

    Film Kino Text

    Dans le long métrage Tous les chats sont gris, en salles cette semaine, l'acteur belge Bouli Lanners incarne un détective privé décidé à reprendre contact avec sa fille de 16 ans, dont il sait être le père biologique. Sauf que rien ne va se passer comme il l'imaginait... Rencontre avec le comédien et la réalisatrice Savina Dellicour pour évoquer cette oeuvre attachante sur la figure paternelle, primée à Santa Barbara et joli sucès public au plat pays.

    AlloCiné : La genèse de "Tous les chats sont gris" est originale, puisque l'écriture du film a débuté en Angleterre.

    Savina Dellicour : J'habitais effectivement en Angleterre quand j'ai commencé l'écriture, j'y avais mes contacts dans l'industrie, donc je voulais essayer de faire un film là-bas. Mais l'idée de ce personnage de détective était antérieure, je l'ai eue quand j'étais en Belgique. En fait, lorsque j'étais en Angleterre, j'essayais d'écrire une histoire qui se passe un peu n'importe où, mais ça manquait un peu de réalité. Quand j'ai imaginé l'action en Belgique, là où j'ai grandi, tout d'un coup, tous les personnages ont pris vie d'une autre façon. Créativement, c'était finalement plus intéressant de faire le film en Belgique. Ce qui est amusant, c'est qu'au final, certaines références, comme celle de Sherlock Holmes, fonctionnent mieux dans la version belge plutôt que dans la version anglaise, car la référence est étouffante. C'était chouette de prendre ce recul, d'utiliser des petites références anglaises à partir de la Belgique plutôt que de faire le film en Angleterre.

    Bouli Lanners : J'aimais le fait que Savina soit passée par l'Angleterre. J'adore ce pays, j'adore le cinéma anglo-saxon, je me suis dit que ce serait différent de travailler avec quelqu'un ayant suivi un cursus là-bas. Et puis j'ai lu le scénario, on s'est vus, on a discuté, j'étais en confiance, on a beaucoup parlé du rôle.

    Qu'est-ce qui vous a séduit dans le personnage de Paul ?

    Bouli Lanners : Ce que j'aime dans le scénario, c'est qu'il parle de cette paternité qui n'est pas du tout épanouie. Moi, je ne suis pas papa, c'est donc quelque chose qui me correspondait bien. La découverte d'une paternité sur le tard, la thématique était belle, on ne me l'avait jamais proposée, ça m'intéressait beaucoup de l'aborder. Au-delà de ce personnage de détective un peu bourru, j'aimais beaucoup l'idée de toute cette tendresse potentielle du personnage. Une tendresse qu'il n'exploite pas... sauf là.

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    Comment s'est déroulée le travail avec Bouli ?

    Savina Dellicour : Pour moi, c'était excitant. Je ne connaissais Bouli que par ses films et je me disais qu'il avait en lui cette tendresse dans le regard, ce côté malicieux à la base du personnage du détective. En tant qu'acteur, c'était un nouveau challenge pour lui et c'est chouette quand tu as vu quelque chose dans une personne, un acteur, d'aller chercher cette chose avec un film.

    Bouli Lanners : Je me retrouve beaucoup dans ce personnage. A plein de niveaux. Dans la musique qu'il écoute, dans ce côté vieil adolescent, quand il se bat dans le bistrot, par exemple. Ce genre de vieil adolescent pas dégrossi qu'on retrouve beaucoup chez les mecs de 50 ans. J'adore cette thématique. C'est un phénomène intéressant, très lié à la société d'aujourd'hui.

    Le film vous permet par ailleurs d'incarner un détective...

    Bouli Lanners : Je lis beaucoup de polars, j'ai lu tous les grands classiques mettant en vedette des détectives. Aujourd'hui, il y en a moins dans les polars, car le métier a changé. Mais sinon, c'est un métier de célibataire. Passer des jours et des nuits dans une bagnole pour essayer, principalement, de découvrir des adultères, avec des couples qui ne fonctionnent pas, sont dans le doute ou la méfiance, tout en essayant de construire à côté une vie familiale saine, ça me parait impossible pour moi. C'est un métier d'une extrême solitude, je ne voudrais pas devenir détective !

    Pour conclure, comment définir "Tous les chats sont gris", qui n'est ni un drame, ni une comédie...

    Bouli Lanners : C'est difficile, c'est vrai. Ce n'est pas un drame, pas une comédie non plus, car il y a une partie dramatique dans le film. En même temps, ça se termine bien. Et puis c'est drôle. C'est difficile... Je dirais que c'est une comédie dramatique sociale, mais qui est opposée à quelque chose de "Dardennien". C'est radicalement différent.

    Savina Dellicour : Ce que je retiens, quand les spectateurs parlent du film, c'est qu'ils ont été émus et qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'ils ont vus. Ils ont eu l'impression de se laisser entraîner par la main dans un petit truc et ils ont été surpris.

    La bande-annonce de "Tous les chats sont gris" :

     

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