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    Quarry : après Banshee et The Knick, pourquoi il ne faut pas manquer la nouvelle série de Cinemax !
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    Entre violence et drame psychologique léché, Quarry, nouvelle série de la chaîne câblée Cinemax, débarque ce samedi 10 septembre sur OCS Choc. Le portrait fascinant de la spirale destructrice d'un vétéran du Vietnam, dans l'Amérique des années 1970.

    OCS

    Bien connue des amateurs de baston et de séries musclées, puisqu'elle nous a offert les toutes en testostérone Strike Back et Banshee, la chaîne câblée américaine Cinemax, petite sœur de HBO (elles appartiennent au même groupe), dégaine ce vendredi soir Quarry, son nouveau bébé à l'ambiance poisseuse et au héros torturé par ses démons. Portée par Logan Marshall-Green, vu dans Newport Beach et dans le film Prometheus, et réalisée et produite par Greg Yaitanes, déjà à l'œuvre sur Banshee, Quarry propose un cocktail enivrant mélangeant drame psychologique, moments d'extrême violence, et portrait d'une Amérique en perdition.

    De quoi ça parle ? En 1972, un tireur d'élite de la Marine de retour de la guerre du Vietnam se retrouve rejeté par sa famille et ses amis et diabolisé par le public et les médias. Désenchanté, il est recruté dans un réseau de criminels chargés de nettoyer les rives du Mississippi.

    Diffusée en France dès ce samedi 10 septembre à 20h40 sur OCS Choc, en US+24, voilà pourquoi Quarry est à ne pas manquer…

    Parce qu'elle dresse le portrait saisissant d'une Amérique hantée par ses démons

    Lorsque débute le premier épisode, d'une durée exceptionnelle de 75 minutes, le Marine Mac Conway, campé par Marshall-Green, rentre au bercail, à Memphis, après avoir combattu en tant que tireur d'élite au Vietnam. Changé, hanté par ce qu'il a vécu là-bas, il ne s'attend pourtant pas à l'accueil plus que froid que va lui réserver la société, qui a honte de la guerre du Vietnam. Car Mac et ses camarades vétérans sont suspectés d'avoir pris part à une opération militaire sanglante et controversée. "Je pense que les gens qui ont connu cette époque, au début des années 1970, vous retrouver quelque chose de familier dans la série", explique Greg Yaitanes, qui a réalisé l'ensemble des 8 épisodes de la première saison. "Quarry montre bien dans quel état émotionnel étaient ces soldats quand ils sont rentrés. Comment la société les a traités. Et à quel point ce retour fut difficile à vivre".

    HBO

    "Graham Gordy [le co-créateur de Quarry] et moi-même sommes allés à Memphis, nous avons interrogé les gens, pour qu'ils nous parlent du Memphis de 1972", poursuit-il. "L'action se situe 4 ans à peine après l'assassinat de Martin Luther King. Et on s'est rendus compte que ce moment de l'Histoire a marqué la ville, comme l'assassinat de JFK a marqué Dallas. C'était comme si l'ensemble de la ville, au début des années 1970, avait souffert de trouble du stress post-traumatique". Cette ambition de reconstitution historique se voit pour le moins à l'écran, tant on a l'impression d'être plongé dans le Vieux Sud conservateur des années 70, vieilles voitures, moustaches à gogo, et musique oscillant entre jazz, soul, et rock à l'appui. Le tout sublimé par une esthétique léchée et une réalisation renversante. Et pourtant, selon Yaitanes, ce n'était pas une mince affaire : "J'ai beaucoup d'admiration pour mes collègues de Game of Thrones, mais recréer à l'écran les années 70 est tout aussi difficile que de créer des dragons ou de construire des châteaux de toute pièce".

    Si l'on ressent le caractère meurtri, en perte de repères, de cette Amérique hantée par ses actes et frappée par le racisme, à l'aube de l'élection présidentielle qui verra Nixon l'emporter, c'est peut-être dans son portrait du Vietnam et de ses conséquences que Quarry est la plus bluffante, et bouleverse, lorsqu'elle retourne là où tout s'est brisé pour Mac. "Marcher dans les traces de films tels qu'Outrages, Platoon, ou Voyage au bout de l'enfer, et de cinéastes qui ont connu la guerre du Vietnam, avait quelque chose de dantesque", confie le réalisateur. "J'espère que les vétérans trouveront notre travail authentique. Nous voulions parler du stress post-traumatique de manière visuelle. Nous voulions être respectueux et reproduire au mieux ce stress de manière visuelle, presque sensorielle. D'où le motif visuel de l'eau, qui revient souvent dans la série, dans la "descente" de Mac".

    Parce qu'elle raconte la destruction d'un homme et d'un couple

    Déjà notamment remarqué dans la peau du frère de Ryan (Ben McKenzie) dans la série ados Newport Beach, Logan Marshall-Green offre ici une prestation alternant entre retenue et intensité, et impressionne dans le rôle de ce Marine à la dérive, qui tente de se reconstruire après les horreurs de la guerre, dans un environnement qu'il avait oublié, et qu'il peine à se réapproprier. Un personnage d'anti-héros pour lequel il avoue s'être beaucoup inspiré de son père, lui-même vétéran de la guerre du Vietnam, et qu'il parvient à rendre attachant, malgré la trajectoire sombre et violente sur laquelle il va se laisser entraîner. "Mac n'a pas le choix, il devient un tueur à gages par contrainte", confie Logan Marshall-Green. "Je voulais que l'on ressente que chaque mort lui enlève une petite part de lui-même, que ça le hante. Il faut que les téléspectateurs le détestent pour ce qu'il fait, et en même temps que j'arrive à maintenir leur intérêt pour ce mec qui est parfois loin du gendre idéal".

    HBO

    Mais Quarry n'est pas un vulgaire concentré de violence, et l'intrigue criminelle n'est pas, selon Greg Yaitanes, le cœur de la série. Non, le show créé par Graham Gordy et Michael D. Fuller, et inspiré des romans éponymes de Max Allan Collins, est avant tout centré sur la descente aux enfers de Mac, bien sûr, mais aussi sur sa relation avec Joni, son épouse, incarnée par Jodi Balfour. "Pour moi, l'intérêt de la série était de prendre pour base l'histoire d'un tueur à gages et de combiner cela avec le récit de la déconstruction d'un mariage, d'un couple", avoue le réalisateur. "Je voulais me demander : quelles sont les conséquences d'un secret sur un mariage ?". Une relation compliquée portée par un duo de comédiens indéniablement bien choisis, et une histoire d'amour prise dans une spirale destructrice, ternie par les choses que l'on ne dit pas, et par les événements que Mac a vécu au Vietnam.

    Parce que la série regorge de personnages fascinants

    Série sur les marques que laisse la guerre sur les soldats qui reviennent du front, série sur le couple, Quarry est aussi une série qui repose sur sa galerie de personnages, et sur leurs interactions souvent jouissives. Pour Greg Yaitanes, ce sont d'ailleurs "ces dynamiques, ces relations entre les personnages, qui font tout le sel de Quarry". Que ce soit Mac et Joni. Mac et Buddy. Ou encore Mac et Arthur, meilleur ami et collègue vétéran du héros joué par Jamie Hector. Autant de personnages que l'on apprend tour à tour à aimer ou à détester au fil des 8 épisodes, et qui sont pour la plupart interprétés par des "gueules" que l'on n'oublie pas.

    HBO

    On retient notamment les prestations de l'australien Damon Herriman, vu dans Justified et plus récemment dans Flesh and Bone, et de Peter Mullan, qui impressionne encore une fois, après une carrière qui l'a emmené de Trainspotting à la série Top of the Lake. Le premier incarne Buddy, un tueur à gages gay complètement barré, dont on suit les apparitions avec délectation, et qui nous offre certaines des meilleures scènes de la saison, partagée avec la toujours excellente Ann Dowd (The Leftovers), qui campe sa mère. Quant à Mullan, c'est à lui que revient la tâche d'entrer dans la peau du "Broker", qui pousse Mac à rejoindre son "entreprise" de tueurs à gages par des moyens loin d'être nobles. Un "méchant" mystérieux, incontournable de la série, sans qui Quarry n'aurait vraiment pas la même saveur.

    Ce qu'en pense la presse US

    Le Washington Post :

    "La façon qu'a Quarry de faire passer une morale ambiguë et sa maîtrise du cadre me rappellent une autre très bonne série qui a mis très longtemps à devenir un succès. Cette série parlait d'un prof de chimie atteint d'un cancer qui se mettait à fabriquer de la méthamphétamine pour gagner de l'argent". Note : 5/5

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    Hitfix :

    "Que vous tombiez amoureux de la famille Conway ou non, Quarry se termine de très belle manière, ce qui laisse espérer qu'elle puisse offrir un jour son propre équivalent à la quatrième saison de Boardwalk Empire, qui est déjà un classique". Note : 4/5

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    Le Hollywood Reporter :

    "Bien que le héros au centre de Quarry soit assez peu original, et puisse provoquer l'ennui chez le téléspectateur, Quarry fonctionne car la majorité de ce qui gravite autour de Mac est extrêmement riche". Note : 4/5

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    Collider :

    "Mac est hanté et agité par son passé et son présent compliqués, et Logan Marshall-Green possède un charisme discret qui reflète parfaitement la sensibilité de cet anti-héros plein de failles, que l'on a envie de soutenir au sein d'une intrigue qui est d'emblée prenante. Une des séries les plus prometteuses de la rentrée". Note : 4/5

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    Le New York Times :

    "Quarry met un moment à démarrer, et même lorsque l'intrigue est vraiment lancée, il y a plus de chances que l'on apprécie sa bande-son jazzy et que l'on admire les paysages du Sud filmés de manière artistique par le réalisateur Greg Yaitanes, plutôt que l'on s'intéresse aux raisons qui font que les personnages soient si énervés et violents". Note : 3/5

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    Variety :

    "Bien que la série parvienne à créer une ambiance à part et possède quelques personnages qui gagnent à être connus, Quarry n'arrive jamais vraiment à justifier pourquoi on devrait ressentir de la compassion pour la situation de plus en plus désespérée dans laquelle se trouve le maussade Mac". Note : 2,5/5

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    La première saison de "Quarry" débute ce samedi 10 septembre à 20h40 sur OCS Choc, au rythme d'un épisode par semaine, le lendemain de la diffusion américaine.

    La bande-annonce de "Quarry" :

     

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