Si Spike Lee n’a pas chômé ses dernières années – il a notamment collaboré avec Netflix sur sa série Nola Darling n’en fait qu’à sa tête et le documentaire choc Rodney King – ses films sont pour le moins passés inaperçus… Mais le réalisateur afro-américain compte bien rectifier le tir avec BlacKkKlansman, son nouveau long-métrage actuellement en compétition au Festival de Cannes. Cette adaptation du livre de Ron Stallworth publié en 2014 nous raconte l’histoire d’un policier afro-américain qui, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, tente de faire tomber le Ku Klux Klan avec l’un de ses collègues.
Fidèle à lui-même, Spike Lee aborde ce sujet sensible à travers un ton décalé – comme en témoigne cette première bande-annonce, funky à souhait, dans laquelle John David Washington (fils de Denzel Washington) et Adam Driver forment un solide duo comique. En faisant de l’identité afro-américaine son fer de lance, le cinéaste peut ainsi se permettre de faire des films politiques et engagés. Et même si l’action se déroule dans les années 70, impossible de ne pas faire le parallèle entre BlacKkKlansman et les évènements qui ont secoués les Etats-Unis ces derniers années, que ce soit les émeutes raciales ou plus récemment, le rassemblement néo-nazi de Charlottesville. A noter que parmi les producteurs de BlacKkKlansman se trouvent notamment le tout aussi engagé Jordan Peele (Get Out) et Jason Blum (Blumhouse Productions).
BlacKkKlansman signe en tout cas le grand retour de Spike Lee à Cannes, où le film concourt pour la Palme d’Or (après ses Do The Right Thing et Jungle Fever en 1989 et 1991). Le metteur est scène est apparu plein de malice aux côtés de son équipe lors de la montée des marches hier soir :
Le public pourra découvrir son nouveau cru au cinéma dès le 22 août.
