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    The Village : que vaut ce nouveau drame choral dans la lignée de This Is Us ?

    The Village, nouveau drame choral, met en scène les habitants d'un immeuble à New York. Beaucoup de personnages, beaucoup d'intrigues dans un premier épisode qui ne lésine pas sur la quantité.

    De quoi ça parle ?

    Rien à voir avec le film de M. Night ShyamalanThe Village est le nom d’un immeuble à Brooklyn et la série de suivre la vie de ses habitants.

    C’est avec qui ?

    A série chorale, distribution riche ! Dans le rôle d’un vétéran revenu d’Irak avec une jambe en moins, on retrouve Warren Christie (Chicago Fire, The Resident) ; dans celui d’une mère célibataire, Michaela McManus (Vampire Diaries) qui doit s’occuper de la grossesse de sa fille, jouée par Grace Van Dien (Greenhouse Academy) ; l’intendant du bâtiment est tenu par Frankie Faison (Grey’s Anatomy, Banshee) et sa femme par Lorraine Toussaint (Orange is the new black, The Fosters) ; on retrouve également dans les rôles d’un jeune avocat Daren Kagasoff (Red Band Society) et de son père Dominic Chianese (The Sopranos, Le Parrain). Enfin Jerod Haynes (Empire) incarne un policier.

    Ça vaut le coup d’oeil ?

    Les modes sont cycliques et il n’y a aucune raison que la télévision y échappe. Depuis le succès surprise de This is us, les séries dramatiques chorales se découvrent une nouvelle jeunesse. En septembre, A Million Little Things sur ABC est venu ajouter sa pierre à l’édifice, aujourd’hui, NBC complète son offre avec The Village.

    Dans l’idée, ces séries peuvent se définir comme étant des anti high concept, ces oeuvres qui posent un postulat de départ très fort, rempli de mystères (type Lost ou cette année Manifest). Seulement contrairement aux naufragés de l’île, peu sont parvenus aussi bien à marquer l’histoire qu’à s’imposer sur la durée. Une bonne idée ne fait pas toujours une bonne série. Avec The Village (ou This is us, A Million Little Things,...), c’est l’inverse. Il n’y a pas de Grande Histoire, mais de modestes intrigues (c’est un peu costaud quand même, on y reviendra) et surtout, des personnages. Ce sont eux les moteurs de l’histoire. Enfin, le personnage principal, c’est surtout l’immeuble puisque c’est lui qui concentre tout. Dans quelques années, si succès il y a, les auteurs pourront aisément changé la distribution. Après tout, les locataires bougent, les appartements restent.

    Peter Kramer/NBC

    Ici il n’est donc pas question de famille au sens littéral du terme, ni de groupe d’amis mais des résidents d’un immeuble. On ne choisit pas ses voisins mais la série de montrer un microcosme soudé, se réunissant sur le toît de l’immeuble pour célébrer la venue du nouveau venu (par exemple, il y aura certainement d’autres prétextes, après tout, c’est pratique de réunir tout le monde au même endroit). L’esprit fête des voisins poussé à son paroxysme. Le bâtiment n’est pas le seul liant, les auteurs vont alors imaginer des histoires perméables, chacun s’insérant d’une façon ou d’une autre dans la vie de son compagnon de pallier. Le jeune étudiant en droit va se retrouver à gérer le dossier d’une locataire en situation irrégulière, le policier va s’occuper de son fils en attendant que tout se débloque ; le vétéran ira travailler dans le bar de l’intendant, sa venue n’étant pas totalement innocente ; il y a une volonté de lier les personnages autrement que par leur domicile (ce qui aurait pu suffir) et ajoute donc une bonne dose de drames, jusqu’à éprouver un sentiment de trop plein pour un seul épisode. Le menu est particulièrement copieux et gras.

    C’est un peu le problème de beaucoup de pilotes, cette volonté de remplir le flacon pour s’assurer de l’ivresse. Avec la Peak TV (l’accroissement de la production de séries sur les écrans américains), c’est l’ère du speed dating où il faut être capable de séduire en un temps réduit au risque de passer à la trappe. On est alors en présence de premiers épisodes qui grillent beaucoup de cartouches d’un seul coup et se retrouvent à bout de souffle au bout de cinq. L’avantage de The Village, c’est que la source ne se tarie jamais et il existe toujours la possibilité d’injecter de nouveaux venus. Seulement on aimerait parfois que les séries retrouvent les vertues de la patience, notamment pour apprivoiser beaucoup de personnages aux intrigues denses et liées.

    « la famille est celle que l’on trouve » dira l’un des personnages. Avec The Village, on est dans une version moderne. Pas comme la célèbre sitcom mais pour sa mécanique. La famille c’est un théâtre où se réunissent des histoires simples et variées. L’idée est bonne, la concrétisation, à défaut de surprendre, est efficace et professionnelle. Est ce suffisant ? Pas sûr...

     

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