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    Batwoman : que vaut la nouvelle série DC Comics ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Lancée le dimanche 6 octobre sur la CW, "Batwoman" est la petite nouvelle de l'Arrowverse, et la première super-héroïne ouvertement homosexuelle à porter une série sur ses épaules. Mais que vaut le pilote emmené par la charismatique Ruby Rose ?

    The CW

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Kate Kane alias Batwoman arpente les rues de Gotham City, armée de son franc-parler et de son sens de la justice. Mais avant d'assumer pleinement son rôle, elle doit vaincre ses propres démons...

    Batwoman avec Ruby Rose, Rachel Skarsten... Crée par Caroline Dries

    Lancée le 9 octobre 2019 sur la CW - Pas encore de diffuseur français - Épisodes vus : 1

    ÇA RESSEMBLE À QUOI ?

    ÇA VAUT QUOI ?

    "Ce costume sera parfait quand il ira à une femme". En une réplique prononcée par l'héroïne, alors que celle-ci vient de découvrir le repaire (et l'identité secrète) de son cousin Bruce Wayne, Batwoman affiche ses ambitions : s'approprier l'attirail et la mythologie de l'Homme Chauve-Souris le temps d'une série résolument féministe où il est question de "trouver sa voie". Ce qui, à l'issue du pilote, n'est qu'à moitié réussi. Intégré à l'Arrowverse au même titre que Flash ou Supergirl, le personnage avait brièvement été introduit dans le dernier cross-over en date, fin 2018, mais ses débuts en solo lorgnent davantage sur la saga de Christopher Nolan, entre l'ouverture qui renvoie à Batman Begins, avec son héroïne qui fuit son passé à l'autre bout du monde et s'entraîne sur un glacier, et l'influence de The Dark Knight qui se fait sentir dans l'architecture de la ville, la photo froide et la façon de filmer.

    Mais avec les codes de l'Arrowverse. Donc si vous êtes allergiques à tout ce qui concerne l'univers, ça n'est pas aujourd'hui que cela va changer. A l'image de Kate Kane, qui utilise le costume d'un Bruce Wayne porté disparu dont elle n'a pas encore peint le logo en rouge ni ajouté une perruque de la même couleur, Batwoman pourrait toutefois trouver son identité au fil des épisodes après une entrée en matière en forme d'origin story accélérée un poil familière. Ne serait-ce que parce qu'elle rappelle également les débuts d'Arrow, la série super-héroïque de la CW dont elle se rapproche le plus, grâce à la notion de justicier et l'absence de pouvoirs du personnage principal, qui représente à la fois le coeur de l'histoire et pourrait permettre à l'ensemble de se démarquer durablement à l'avenir.

    Première héroïne ouvertement homosexuelle à porter l'une des séries de l'Arrowverse sur ses épaules, Kate Kane s'est éloignée de Gotham City et, par la même occasion, de son passé lorsque nous faisons sa connaissance. Mais son retour s'organise très vite quand elle découvre qu'une nouvelle grande méchante a fait son apparition et enlevé une policière, Sophie Moore (Meagan Tandy), qui n'est autre... que l'ex-amante de la jeune femme, comme le révèlent des flashes qui nous montrent aussi bien cette liaison qui lui a coûté sa place dans l'école de police dont elle était l'une des élèves que la mort de sa mère et de sa soeur Beth dans un accident qui pourrait servir de fil rouge à l'intrigue : pour déterminer l'implication de Batman dans le drame et grâce au twist de fin d'épisode qui risque de surprendre peu de monde, et surtout pas ceux qui avaient lu les comic books dont le show s'inspire.

    CW

    Classique, carré et dynamisé par des combats lisibles qui privilégient les plans longs, le pilote de Batwoman a le bon goût de ne pas tomber dans le même piège que celui de Gotham en multipliant les références à l'univers de Batman jusqu'à l'écoeurement. S'il est fait mention du Joker ou qu'un parapluie rappelle le Pingouin dans le repaire de la méchante Alice (Rachel Skarsten, en alter ego féminin du Prince Clown du crime fasciné par Lewis Carroll et les couteaux), c'est bien Kate et ses démons qui occupent le devant de la scène. Entre Sophie qui a nié leur liaison au profit de sa carrière et qui est désormais mariée à un homme, son père commissaire de police qui peine à l'accepter telle qu'elle est et des secrets de famille qui remettent ses certitudes et son identité en question, son combat ne se déroulera pas uniquement dans les rues.

    La réussite de la série pourrait alors grandement dépendre de Ruby Rose. Impeccable en dure à cuire et dans les scènes physiques, où elle impose son charisme, elle ne parvient pas encore à nous saisir sur le plan émotionnel. Peut-être parce que le pilote, qui n'est pas aussi sombre que le comic book dont il s'inspire, cherche avant tout à poser les bases et entrera dans le vif du sujet dès le prochain épisode. Il sera alors intéressant de voir comment Batwoman parviendra à développer sa mythologie et son personnage central. Lequel devrait lui permettre de continuer à œuvrer pour la diversité, sujet cher au producteur Greg Berlanti, en espérant que la suite reste aussi efficace mais se fasse un peu moins sage et classique.

    Que nous réserve l'épisode 2 ?

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