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    Olivia sur TF1 : que vaut la suite de La Vengeance aux yeux clairs avec Laëtitia Milot ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    TF1 lance ce soir "Olivia", sa nouvelle série événement dans laquelle Laëtitia Milot reprend le personnage d'avocate qu'elle incarnait dans "La Vengeance aux yeux clairs". Ce spin-off judiciaire et policier mérite-t-il le détour ? Voilà notre avis.

    JULIEN CAUVIN / JLA / TF1

    De quoi ça parle ?

    Cinq années ont passé pour Olivia Alessandri. Réconciliée avec son passé tourmenté, elle a ouvert un cabinet d’avocat à Nice avec un credo : défendre les causes perdues ! Ce qu’elle a fait pour elle-même quelques années plus tôt, elle le fait maintenant pour les autres. Flirtant avec les limites, elle est prête à tout pour défendre ces femmes et ces hommes pour qui elle est un dernier recours. Chacune de ses affaires devient alors une véritable partie d’échec qu’elle engage pour rendre justice à ceux que la justice a trahi…

    Tous les jeudis à 21h05 sur TF1 à partir du 17 octobre. 6 épisodes vus sur 6.

    À quoi ça ressemble ?

    C'est avec qui ?

    Deux ans après la fin de La Vengeance aux yeux clairs au terme de sa deuxième saison, Laëtitia Milot, dont le retour dans Plus belle la vie se fait attendre, reprend son personnage d'Olivia Alessandri dans Olivia qui est présentée comme un "spin-off" mais tient davantage de la suite indirecte, désormais centrée sur l'activité d'avocate de l'héroïne.

    Si Lou, la fille d'Olivia, aujourd'hui adolescente, est présente dans cette nouvelle série sous les traits de la jeune Dionéa Daboville, aucun autre visage de La Vengeance aux yeux clairs ne fait d'apparition, laissant la place à une galerie de personnages totalement inédits. À commencer par Blanchot et Clotilde, les deux acolytes d'Olivia, qui l'épaulent sur ses dossiers et sont respectivement interprétés par l'ex-Deschiens Philippe Duquesne et la Youtubeuse Lola Dubini. La distribution comprend également Cyrielle Debreuil (Zone Blanche) dans le rôle de Solène Roman, une femme flic amie d'Olivia, Cyril Lecomte, vu récemment dans Le Temps est assassin, dans la peau du commandant Spagnolo, et François-David Cardonnel (Insoupçonnable, Le Bazar de la charité) dans le rôle de Keller, un redoutable avocat qui croise souvent le chemin d'Olivia. Enfin, côté coeur, si elle ne vit plus avec Alexandre, le père de Lou, Olivia va vite faire la rencontre de Christophe, un père célibataire incarné par Xavier Lemaître (Section de recherches, Un adultère), qui ne va pas la laisser insensible.

    JULIEN CAUVIN / JLA / TF1

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Vraisemblablement décidée à capitaliser sur la popularité de Laëtitia Milot, TF1 annonce en début d'année la mise en chantier d'un spin-off (ou série dérivée) de La Vengeance aux yeux clairs, centré sur le personnage d'Olivia Alessandri et sa nouvelle vie d'avocate à Nice. Un choix scénaristique un peu étonnant, tant l'aspect judiciaire n'était pas ce qu'il y avait de plus palpitant dans la saga d'origine, qui laisse perplexe sur le papier et pose alors en tout cas une vraie question : une (très) mauvaise série peut-elle donner naissance à un spin-off réussi, ou tout du moins convenable ? Quelques mois plus tard, une fois les six épisodes de la première saison d'Olivia visionnés, nous avons notre réponse. Et finalement, l'équipe qui avait déjà commis La Vengeance aux yeux clairs est parvenue à créer une "suite" encore plus ratée. Et ça, on ne l'avait pas vu venir.

    Là où la précédente série avait au moins le mérite de divertir, voire d'amuser, avec ses innombrables twists et sa tendance à virer un peu trop souvent au grand n'importe quoi, Olivia n'est finalement ni plus ni moins qu'une série policiaire/judiciaire sans saveur de plus (dans la lignée de RIS police scientifique ou de Section de recherches). Les "causes perdues" défendues par Olivia, inspirées de faits réels, sont censées faire l'originalité de la série mais dissimulent en réalité des enquêtes vues et revues, qui accumulent les clichés et peinent à passionner. Laëtitia Milot n'est jamais crédible en avocate (n'est pas The Good Wife qui veut), la faute à un jeu approximatif, à des dialogues d'une platitude exaspérante, et à un personnage qui ne semble pas vraiment savoir quel est son métier, tant elle passe son temps à mener l'enquête sur le terrain et à soutenir psychologiquement la veuve et l'orphelin. Quant à l'intrigue fil rouge soapesque, comme un clin d'oeil à La Vengeance aux yeux clairs, qui voit Olivia être la cible d'un détraqué obsessionel, elle ne surprend jamais et trouve son apothéose dans un final hallucinant de médiocrité, qui finit de nous achever.

    Le vrai problème avec Olivia c'est que, si l'on ne doute pas une seconde qu'il y ait un public pour ce genre de séries, personne ne mérite de subir des dialogues aussi navrants et des prestations de comédiens aussi peu inspirées. Car des guests (dont Samy Naceri dans l'épisode 4) aux rôles principaux, tout le monde joue mal. Après des réussites comme Pour Sarah, Infidèle, ou Les Bracelets rouges, on ne comprend pas très bien ce que ce nanar tout sauf assumé, qui se prend bien trop au sérieux et semble tout droit sorti des années 90, vient faire dans la grille de TF1. Mais une chose est sûre : Olivia est ce qu'on a vu de plus pénible cette année à la télévision française. Et essayer de lui trouver des qualités relève vraiment de la cause perdue.

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