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    Bad Boys For Life : rencontre avec les deux jeunes Belges à la tête du blockbuster
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Rencontre avec Adil El Arbi et Bilall Fallah, le jeune duo belge aux commandes du blockbuster hollywoodien "Bad Boys For Life", en salles ce mercredi. L'une des belles histoires de ce début d'année...

    Sony Pictures Releasing France

    C'est l'une des belles histoires de ce début d'année. Bad Boys For Life, le troisième opus de la célèbre saga emmenée par Will Smith et Martin Lawrence, en salles ce mercredi, est réalisé par deux quasi-inconnus du grand public, les Belges Adil El Arbi et Bilall Fallah. Rencontre pleine de fraîcheur avec ce duo révélé en 2015 avec Black, tourné à Bruxelles, et qui se retrouve aujourd'hui à la tête d'un blockbuster hollywoodien qui a déjà rapporté plus de 73 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis.

    AlloCiné : La grande réussite de "Bad Boys For Life", c'est qu'il retrouve l'esprit des gros blockbusters des années 80 et 90...

    Adil El Arbi : On a grandi avec ces films comme L'Arme fatale, Piège de Cristal... Et avec les films du producteur Jerry Bruckheimer, qui ont vraiment une gueule, un style, que ce soit Tony Scott ou Michael Bay à la réalisation. Quand on a eu l'opportunité de faire Bad Boys For Life, on s'est dit qu'on allait faire un film comme si c'était un film des années 90. Avec cette atmosphère qui mêle action et comédie, qu'on ne voit plus vraiment tellement aujourd'hui. Pour nous, c'est un hommage à ce cinéma.

    Bilall Fallah : C'était très important d'avoir le bon équilibre entre action et humour, mais qu'il y ait aussi de l'émotion en-dessous. Avec Jerry BruckheimerMartin Lawrence et Will Smith, on était toujours en train de chercher ça. Avec leur expérience, ils nous ont beaucoup aidé à trouver ce ton.

    Vous étiez fans des deux premiers films de la saga ?

    Adil El Arbi : Oui, on a grandi avec ces films-là ! Il y avait Le Flic de Beverly Hills et puis il y avait Bad Boys. On est des grands fans de Will Smith et Martin Lawrence, ce sont des stars ! Quand on était ados, on s'identifiait aux personnages, on se disait que c'était nous, les Bad Boys ! Après que Bad Boys 2 soit sorti, la blague, c'était toujours : "Il va sortir quand, le troisième ?" Et comme il ne sortait pas, on se disait pour rigoler, alors qu'on était étudiants : "Si eux ne le font pas, nous, un jour, on va le faire !"

    La grande question qu'on se pose, c'est évidemment comment deux jeunes réalisateurs de Bruxelles se retrouvent aux commandes d'un blockbuster hollywoodien ?

    Bilall Fallah : Notre film Black, qu'on a fait en 2015, a gagné un prix à Toronto, le Discovery Award. Jerry Bruckheimer l'a vu et voulait vraiment nous rencontrer. Lors de la première réunion qu'on a eu avec lui, dans son bureau, il nous demande quel film on voudrait faire. Pour rigoler, on dit Bad Boys ! Il y avait déjà un réalisateur à l'époque, mais Jerry voulait vraiment travailler avec nous. Après quelques temps, le réalisateur a quitté le film, Jerry a téléphoné et nous a demandé si on était disponibles.

    Adil El Arbi : Et en même temps, Will Smith a aussi adoré notre film Black. Déjà, juste savoir qu'il avait vu notre film, pour nous, c'était : "Put***, ses yeux ont regardé notre truc à nous qu'on a filmé à Bruxelles ???" Que le mec ait vu le film, déjà, on kiffait, et quand on entendait qu'il voulait vraiment trouver un projet pour travailler avec nous, c'était vraiment un rêve qui se réalisait. Quand le film Bad Boys a été disponible, Jerry et lui ont dit : "Peut-être qu'on va donner ça aux deux Boys ?"

    Sony Pictures Releasing France

    Et se retrouver au milieu d'une énorme équipe de tournage, ça fait quoi ?

    Adil El Arbi : Moi, je suis tombé malade après une semaine, j'avais une pneumonie à cause du stress !  T'es là, le premier jour, t'as 250 personnes, tous des Américains. Beaucoup de personnes de l'équipe ont déjà fait 20 ans de films avec Bruckheimer, ils ont fait les Transformers avec Michael Bay, les gros films de Tony Scott, tous les Marvel... Donc, c'est ça l'équipe, et toi, t'es là ! Et t'as la plus grande star du monde qui est là, et tu dois lui dire : "Will, tu peux faire ça ? Je suis pas d'accord, il faut que tu fasse ça." Donc, c'est beaucoup, beaucoup de pression, mais il faut y aller ! Il y a une raison pour laquelle il nous ont donné ce job, donc à un moment, il faut faire un "switch" dans sa tête et y aller comme si c'était juste un fim belge à Anvers ou Bruxelles, mais avec une grosse équipe !

    Comment s'est passé le tournage avec Will Smith et Martin Lawrence ?

    Bilall Fallah : Le premier jour, Will me dit : "C'est bien ce que je fais ?" Moi, je lui réponds : "Ben oui, t'es Will Smith !" (rires) Mais à partir de là, tu comprends que t'es un réalisateur, que tu dois suivre ta vision. Et puis eux nous ont beaucoup fait confiance.

    Adil El Arbi : Ce sont des gens qui ont une expérience phénoménale, qui connaissent bien leur rôle, bien sûr, mais qui connaissent le job. Ils étaient comme des grands frères pour nous, on apprenait beaucoup d'eux. Et eux aimaient bien notre énergie et notre créativité. Travailler avec des gens si professionnels, c'est un plaisir. C'est comme si on avait une aide à notre réalisation, ils réflechissent comment rendre une scène encore meilleure avec la mise en scène. On travaillait vraiment comme une équipe. 

    Bilall Fallah : Will Smith travaille très, très dur, fort. C'est 7 jours sur 7. Après le tournage, tu crois que tu vas rentrer à la maison et dormir, mais on doit aller analyser le script, analyser chaque mot. Y'a pas de week-end, il travaille, travaille... Comment rendre cette scène encore meilleure, comment rendre le découpage meilleur. Ces gars sont là sur tous les points, ce sont vraiment des cinéastes...

    2019 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH

    Il y a eu plus de seize ans d'attente entre "Bad Boys 2" et "Bad Boys For Life". Vous n'avez pas peur de la réaction des fans par rapport à ce délai ?

    Adil El Arbi : Bad Boys et Bad Boys 2, c'est Michael Bay, qui a un vrai style. Nous, on est pas Michael Bay. Tu te demande donc si les fans ne vont pas être déçus que ce ne soit pas lui qui réalise Bad Boys For Life. Mais d'un autre côté, on est aussi des fans des deux films et c'est quelque part ce qu'on aurait aimé voir comme troisième film. Et puis il y a ces deux personnage, qui en sont l'atout principal. Le meilleur compliment qu'on puisse avoir, c'est que le public dise : "C'est vraiment un film Bad Boys." C'est ce qu'on espère. 

    Dernière question : vos noms circulent pour réaliser "Le Flic de Beverly Hills 4". C'est toujours d'actualité ?

    Adil El Arbi : Bruckheimer veut travailler avec nous. Au début, le film était chez Paramount, maintenant il est chez Netflix. On attend un coup de téléphone de Netflix, je crois qu'on va devoir attendre la sortie de Bad Boys For Life. Mais si ils nous demandent, on est prêts, on est toujours partants ! Ce serait super de pouvoir travailler avec Eddie Murphy. On l'a rencontré quelques fois, il y a une bonne énergie. C'est le parrain. Il y a Will Smith et Martin Lawrence, mais Eddie Murphy c'est le premier. Ce serait génial de travailler avec lui.

    Propos recueillis à Paris le 6 janvier 2019

    La bande-annonce de "Bad Boys For Life" :

     

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