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    Jean-Michel Tinivelli : "Simon Coleman n'a pas grand-chose à voir avec Marquand"
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    Après "Alice Nevers", Jean-Michel Tinivelli revient sur le petit écran dans le rôle de "Simon Coleman", un nouveau flic qui pourrait devenir un héros récurrent de France 2. Le comédien nous en dit plus sur ce policier "feel good sympathique".

    Exit Fred Marquand dans Alice Nevers, et place à Simon Coleman pour Jean-Michel Tinivelli. Quelques mois seulement après avoir dit adieu à la série de TF1, le comédien revient ce soir dans le rôle principal d'un unitaire France 2 qui semble voué à devenir une série en cas de succès.

    Dans Simon Coleman, il campe un policier parisien habitué à couvrir de dangereuses missions sous couverture qui se voit confier la garde de ses neveux après la mort brutale de sa soeur et de son beau-frère dans un tragique accident. Contraint de déménager dans le sud de la France pour s'occuper des enfants, ce célibataire jusqu'alors sans attache parviendra-t-il à se plier à une vie de famille rangée et à trouver ses marques dans un commissariat de province ?

    À l'occasion de la diffusion de cette nouvelle fiction, Jean-Michel Tinivelli nous en dit plus sur son personnage, sur ses différences avec Marquand, et sur l'aspect comédie familiale qui a énormément pesé dans sa décision de se lancer dans cette aventure.

    AlloCiné : Après près de 15 ans passés dans Alice Nevers, avez-vous hésité avant d’accepter d’incarner à nouveau un flic dans Simon Coleman ?

    Jean-Michel Tinivelli : Non, pas du tout. J’étais très content de la proposition. Car je me disais "Flic, ok, mais série potentielle derrière". Et c’est un format que j’aime beaucoup car il permet d’explorer un personnage en profondeur.

    Ce pilote pose des bases, et je sentais qu’on pouvait faire quelque chose de différent à partir d’une base qui, sur le papier, pouvait sembler proche puisque, comme Marquand, Simon est un flic. Mais c’est un flic "feel good sympathique". Marquand, lui, il n’était pas forcément sympathique tout le temps. Il était râleur, bougon, et il était là pour être en opposition avec Alice qui était souvent bienveillante.

    Je me suis donc dit "Prends la base de Marquand et va ailleurs. Ouvre vers l’inverse. Va vers le positif". Et j'ai l'impression qu'on a réussi. Passées les premières minutes, on se rend assez vite compte que Simon Coleman n'a pas grand-chose à voir avec Marquand.

    Du drame que traversent Simon et ses neveux naît une vraie situation de comédie familiale, puisque votre personnage doit trouver ses marques en tant que tonton, et tuteur, de trois enfants. C’est aussi ça qui vous a plu à la lecture du scénario ?

    Pour être honnête, si ce pilote n’avait été qu’un duo de flics, et une histoire d’enquête, j’aurais sûrement hésité. Mais c’est vrai qu’il y a aussi le côté familial qui casse le fait d’être seulement flic. Et le familial l’emporte sur le reste et sur l’enquête. La situation dans laquelle est plongé mon personnage est assez irrésistible et est plus forte que le reste. Et évidemment, on se sert de ce fil comique et familial pour la suite, dans l’optique que l’on fasse d’autres épisodes.

    A ce stade de votre carrière, cherchiez-vous à aller davantage vers la comédie lorsque Simon Coleman s'est présenté ?

    Je me rends compte que les personnages que j’ai pu interpréter avant, et qui selon moi étaient déjà décalés, n’ont pas forcément été perçus de la même manière par le public (rires). Donc oui j’ai envie d’aller encore plus vers ça. Ce qui m’intéresse ce sont les personnages ordinaires qui deviennent extraordinaires, qui sont un peu décollés du sol, qui ont de la latitude, qui partent dans tous les sens. Et avec Simon Coleman, je pense qu’il y a une bonne base pour partir dans cette direction si on continue.

    Je n’ai pas envie de jouer un mec parfait. J’ai envie qu’on exploite ses défauts, qu’il ait une façon particulière d’enquêter. Un peu comme Columbo : il n’a pas de super pouvoirs mais on se laisse happer, on est surpris. Et on peut aussi citer HPI sur TF1 ou Candice Renoir sur France 2. Ce sont des personnages hauts en couleur, et je trouve que des héros hors norme sont toujours plus intéressants. Et j’ai besoin de ça. Et de personnages solaires. J’ai envie d’être un humain sympathique.

    Jean-Louis Paris - FTV - JLA

    Le rôle a-t-il été écrit pour vous ?

    Non, pas du tout. Même si je pense que Richard Berkowitz, le producteur, avait quand même une idée derrière la tête depuis le départ. Il m’a croisé plusieurs fois au Festival de La Rochelle l’an dernier, et à chaque fois il me disait qu’il voulait me parler. Mais ça n’allait pas plus loin. Et j’oubliais de lui demander de quoi il s’agissait (rires). Bref, ça démarrait mal.

    Finalement, j'ai pris la décision de rentrer un jour plus tôt de La Rochelle, en ayant totalement oublié ces brèves discussions, et par le plus heureux des hasards j'ai retrouvé Richard sur le quai de la gare. Et une fois dans le train il a enfin pu me parler de ce projet de fiction policière avec un vrai esprit feel good. Et en lisant le séquencier je n’ai pas hésité.

    Mon enthousiasme était là car je finissais aussi Alice Nevers. Ça me plaisait de finir cette saga de 14 ans et de repartir directement sur un autre rôle. Car j’ai vraiment débuté le tournage quelques jours seulement après Alice. Et puis le personnage me plaisait. Le mythe du macho est un peu bousculé et je trouve ça super.

    Comment vous êtes-vous préparé à incarner ce personnage de tonton flic ?

    C’était assez facile finalement car je suis proche de Simon. Je suis largué avec les mômes. Je suis célibataire, sans enfants. Donc je me suis demandé comment j’aurais abordé ça à la place de Coleman.

    Tu excelles dans ton travail de flic, tu es en immersion, tu dois te barrer en vacances pour voir des copines, et bim, ça te tombe sur le coin de la tête. Ta soeur est décédée et tu dois t'occuper de ses enfants. Ce n'est pas rien. Dans ces cas-là il vaut mieux ne pas réfléchir. On y va par amour et on assure.

    François Lefebvre/FTV/JLA

    On dit souvent que ce n'est pas évident de tourner avec des enfants. C'était le cas sur Simon Coleman ?

    Je confirme : c'est super dur (rires). C’est Clint Eastwood qui disait ça je crois, et c’est vrai. Je savais que c’était compliqué car j’en avais déjà affronté quelques-uns (rires). Mais là c’était trois d’un coup. En plus à des âges différents. Et puis tout est allé très vite, on n’a pas vraiment eu le temps de se rencontrer avant de débuter le tournage. Donc il fallait choper la situation rapidement et se servir de ce qu’ils ressentaient sur le moment pour tourner.

    Heureusement la production a choisi trois jeunes comédiens super. Et comme je suis un sale gosse, je me suis bien entendu avec eux. Sûrement parce que je n’ai pas d’enfant. Je n’ai pas cette espèce de force parentale que les enfants doivent ressentir (rires). Là ils se disaient "Il a des cheveux blancs mais il déconne encore". Donc hormis le fait qu’il faut tourner rapidement, car des enfants ça fatigue vite, tout s’est bien passé.

    Vous avez longtemps eu Marine Delterme comme partenaire privilégiée à l’écran. Dans Simon Coleman, vous formez un nouveau duo de choc avec Raphaëlle Agogué. Comment s’est passée votre rencontre et votre collaboration sur cet unitaire ?

    J’ai croisé plusieurs comédiennes, on a fait des essais, et avec Raphaëlle ça a matché. Trois jours avant, j’étais sur Alice Nevers, je terminais les derniers épisodes, donc forcément j’avais des réflexes du fait de toutes ces années passées aux côtés de Madame le juge. Parfois je me disais "Ah non, c’est pas Marine, c’est Raphaëlle" (rires). Il faut s’habituer à tout ça.

    Mais ça s’est bien passé, d’autant plus que de toute façon on n’a pas tellement le temps de se poser de questions, il faut y aller. On n’a pas eu le temps de se dire "Comment allons-nous envisager ce duo ?". Les personnages sont campés, ils sont d’une certaine manière sur le papier, et là c’est elle qui est un peu dans le rôle de Marquand, elle me rentre dedans, elle me bouscule. Et lui qui est spécialisé dans l’immersion à Paris entre un peu en immersion dans ce commissariat de province, car il demande à sa supérieure de ne pas dévoiler les vraies raisons de son arrivée à Aix-en-Provence.

    Ce que j’ai aussi adoré avec ce duo, c’est que ce soit le personnage de Raphaëlle qui conduise. Souvent dans les séries c’est le mec qui conduit, je n’ai jamais compris pourquoi. Donc là je me suis dit "Génial, c’est magnifique". Ça va dans le bon sens et ça amène des situations très drôles, parce qu’on retrouve là encore le mec un peu macho, la virilité mal placée, avec la suspicion quant aux qualités de conductrice de la femme.

    François Lefebvre/FTV/JLA

    On vous verra prochainement dans Champion sur TF1, avec Kendji Girac. Ça a été une belle rencontre ?

    Oui, vraiment. Je fais une participation dans ce téléfilm, je n’ai pas passé des semaines sur le tournage, on n’a pas joué de la guitare autour du feu ensemble des soirs et des soirs. Mais Kendji est vraiment un bon gars, très sympathique. Et je pense que les gens vont être surpris.

    Il s’est vraiment donné en toute simplicité, il s’est ouvert. Et de ce que j’ai vu, le résultat est vraiment là. Depuis, je suis allé le voir en concert, c’est vraiment un super mec. Et on défend un sujet important, l’illettrisme. Donc j'espère que ça plaira au public.

    Avez-vous d’autres projets à venir ?

    Là, en ce moment je suis concentré sur la sortie de Simon Coleman. Et après on verra. Peut-être d’autres épisodes, en fonction des audiences. Mais je n’ai pas de précipitation, d’envies, ou de plans dans l’immédiat.

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