Un Roméo aux boucles sexy (Ryan O’Neal), une Juliette aux longs cheveux bruns (Ali MacGraw) atteinte d’une maladie incurable, le piano mélancolique de Francis Lai... Love Story, un pur mélo signé par Arthur Hiller, produit avec un petit budget par la Paramount.
Mais un immense succès au Box-Office mondial, avec plus de 106 millions de dollars de recettes. En fait, c'est même le tout premier film à franchir la barre symbolique des 100 millions $ au Box-Office. En France, l'histoire tragique des amants maudits attirera plus de 5,5 millions de spectateurs.
Derrière le récit de cette histoire d'amour contrariée se trouve Erich Segal. L'intéressé n'est pas exactement en terrain inconnu pour planter le cadre de son histoire. Il fit ses études au Harvard College et à l'Université Harvard, où il a obtenu un doctorat de littérature comparée. Il est devenu professeur de lettres classiques dans cette même université, puis enseigna à l'Université Yale et à l'Université de Princeton.
Scénariste du film Love Story donc, il novélisa à la demande de Paramount son scénario. Conçu au départ comme un simple outil de promotion, sorti d'ailleurs - toujours à la demande du studio - le jour de la Saint-Valentin, ce roman fut un best-seller avant même la sortie du film.
Dégâts sur le campus et bizutage sympa
Le tournage du film sur le campus a semble-t-il suscité des problèmes. En fait, c'est la production de ce film qui a conduit l'université à interdire presque tous les tournages commerciaux, en raison de perturbations pour les étudiants et de dommages, notamment la fausse neige tuant plusieurs arbres. Après seulement une semaine de tournage sur place, la production fut contrainte de plier bagage.
Toujours est-il que l'université sait quand même ce qu'elle doit à la notoriété du film, même si elle n'a pas attendu sa sortie pour être mondialement connue. Ainsi, chaque année, tous les étudiants arrivant en première année sont "contraints" d'assister à une projection du film organisée sur place par la Crimson Key Society; l'association composée d'étudiants de l'université et chargée d'accueillir tant les nouveaux élèves que les visiteurs.
Une projection joyeusement chahutée, à la manière des séances du Rocky Horror Picture Show, comme le rapportait d'ailleurs un article du New York Times en août 2010. Toujours est-il que les membres de la Crimson Key prennent leur rôle au sérieux dans ce rituel devenu indéboulonnable, au point de pousser l'immersion aussi loin que possible en s'habillant à la mode des années 70, ou comme certains personnages du film. Et dans l'écrasante majorité des cas, les nouveaux arrivants ne savent absolument pas à quoi s'attendre. Ça doit quand même être sympa comme expérience !
