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    Sophie Guillemin

    A l'occasion de la sortie de Harry, un ami qui vous veut du bien, Sophie Guillemin vous convie à un tête à tête.

    AlloCiné : Si vous n'aviez pas été comédienne, qu'auriez-vous fait ?

    Sophie Guillemin : J'aurais bien aimé être photographe itinérant. Je peux encore le faire. J'aurais aimé voyager un peu partout, et prendre en photo tout ce que je vois. Surtout les gens.

    Votre premier souvenir de cinéma

    Mon premier souvenir ? (silence) Autant en emporte le vent, je crois. Avec la sublime Scarlett O'Hara(Vivien Leigh).

    Votre référence absolue comme comédienne

    Gena Rowlands. Parce qu'elle est belle, pêchue, pleine de caractère, de force. Elle fonce, va à fond de ses rôles. J'adore ce style de comédienne.

    A ce jour, professionnellement, votre plus grand regret

    J'en ai aucun. Tous les rôles que j'ai refusé, c'est qu'ils n'étaient pas bien.

    A ce jour, professionnellement, votre meilleur souvenir

    C'est dur. Je dirais un film de Françoise Decaux que j'ai tourné avec Clémentine Célarié, qui s'appelle Du côté des filles et qui sortira cet hiver. C'est le rôle le plus fort que l'on m'ait proposé. On m'a demandé de crier, de pleurer, de rire aux éclats. C'est l'extrême opposé du personnage de Cecilia dans L'Ennui, ou celui de Prune dans Harry, un ami qui vous veut du bien. J'aime que l'on me propose des rôles autres que ceux de jeune fille silencieuse et effacée.

    Votre film de chevet

    J'en ai pas, car j'ai horreur de me cantonner à une seule chose. Mais, je peux vous citer, par exemple, Paris, Texas et Sailor et Lula.

    Votre plus grand désir

    Mon plus grand désir ? (silence) J'adorerais incarner une tueuse sanguinaire, violente, dominatrice, impusilve. Complètement folle, quoi ! (rires)

    Un don ou un talent caché ?

    J'en ai beaucoup, mais ils sont cachés, bien cachés (hilare)

    Votre première réplique au cinéma

    C'est dans L'Ennui, quand je descends les escaliers. Je ne sais plus ce que je dit, mais cela doit être du style "Excusez-moi, j'étais juste revenue prendre mes affaires". Très intéressante comme réplique, non ? (rires)

    La rencontre déterminante dans votre carrière

    Il y en a eu beaucoup. Et comme ma carrière n'est pas encore terminée, alors je n'en sais rien.

    Si vous deviez arrêter le métier demain, que regretteriez-vous le plus ?

    De vivre plein d'autres vies qui ne sont pas la mienne, de me déguiser, et de voyager gratuitement (rires). De faire ce métier qui est carrément passionnant. Voilà.

    Parlez-nous d'"Harry, un ami qui vous veut du bien"

    Harry, un ami qui vous veut du bien est à la fois un thriller, un fait divers adapté à l'écran, un film psychologique. Cela peut être plein de choses. Tout en étant optimiste.

    C'est une sorte de rêve, un résumé un peu fantasque. Je trouve rigolo d'imaginer que cela aurait pu être un rêve ; que Michel (Laurent Lucas) ait complètement rêvé de tout ce qui s'est passé. A la fin, mis à part le 4x4, tout redevient normal, comme s'il ne s'était rien passé.

    Qui est Prune, votre personnage ?

    Prune est une jeune fille, entre 20 et 25 ans, adorable, totalement dévouée à son homme, Harry (Sergi Lopez). Le but dans la vie de cette jeune donzelle est de satisfaire, séduire, re-séduire, vivre éternellement avec Harry. C'est simple, mais c'est beau.

    Est-ce que cela ne vous a pas gêné d'interpréter une pin-up quelque peu naïve ?

    C'est mignon. Elle est mignonne cette fille (rires). Tellement innocente, sincère et honnête. C'est vrai que c'est simple, pas compliqué.

    Votre première réaction à la lecture du script

    Je trouvais cela vachement bien. Un film très rare dans le cinéma français, et même ailleurs. Il regroupe plein de genres, comme le thriller. Pas un thriller avec du sang et des courses poursuites, mais plutôt un thriller psychologique avec des discussions. C'est bien pensé. Pour l'instant, c'est le scénario le plus béton que j'ai lu. Déjà, il est coécrit. Cela se ressent, cette complémentarité de l'écriture et dans la mise en place. J'ai dit "oui" tout de suite.

    L'ambiance de tournage

    J'aime bien dire que c'était une colonie de vacances. Cela ne fait pas trop plaisir à Dominik (Moll, le réalisateur de "Harry"). Mais, on s'est vachement bien marrés. En tout cas, avec Sergi (Lopez), Laurent (Lucas), Mathilde (Seigner), de toutes les façons, on ne peut pas s'ennuyer !

    Quel genre de metteur en scène est Dominik Moll ?

    C'est un réalisateur très cool ; je ne vois pas d'autres mots. Il sait exactement ce qu'il veut. Il a une apparence de quelqu'un un peu tête en l'air, de détaché. A Cannes, quand son film a été projeté, quand les gens ont commencé à en parler et qu'on a eu une standing-ovation de 15 minutes, tout le monde lui demandait "Alors, Dominik, c'est génial. Comment vivez-vous tout cela ?" ; il répondait stoïquement, l'air de rien, un peu détaché "Bah, ça va". Rien ne peut le faire changer d'avis.

    Une anecdote de tournage

    Il y a cette histoire d'abeilles qu'on a lue dans la presse. Et que raconte volontiers Mathilde (Seigner), mais que je tais plutôt. Mais, trop tard (Rires).

    Un jour, sur le tournage, alors que nous étions perdus dans le fin fond du Cantal parmi les vaches et les prés, on achetait tous les journaux pour passer le temps. A un moment, il y avait une interview de Juliette Binoche - au passage que j'aime beaucoup - qui disait, à ceci près, qu'elle était la Reine Mère des abeilles. On n'a pas trop compris, mais cela nous a fait bien rire. On a tous rigolé sur ces abeilles. C'était ni important, ni méchant.

    Votre parcours

    90% de hasard ! Quand je suis tombé sur le casting de L'Ennui, je passais alors mon bac. J'ai été prise. Après ce film, j'ai participé à Comme on a dit de Philippe Bérangé avec Gad Elmaleh et Gilbert Melki. Ensuite, Harry. Puis, quelque chose chez Jeanne Labrune, Ca ira mieux demain (sortie le 22 novembre 2000).

    Une aventure théâtrale vous tenterait-elle ?

    Oui et non. Il faudrait que je travaille énormément pour cela. Ma voix ne porte pas. C'est un autre exercice qui n'a rien à voir. Je n'ai jamais pris de cours, mais c'est vrai que j'aimerais bien essayer. Pas un truc classique, mais quelque chose de complètement fou.

    Votre culture ciné

    Je ne suis pas une cinéphile proprement dit. Je n'ai ni couru les cours ni les castings. Je ne suis pas quelqu'un qui regarde deux films par jour.

    J'apprécie particulièrement des films comme La Reine Margot, 37.2°C, Sailor et Lula... tous les Tarentino, ainsi que les pochades des frères Farrelly. J'aime beaucoup les films asiatiques. J'ai vu cette année à Cannes le nouveau film chinois de Ang Lee, Tigre et Dragon (présenté H.C. à Cannes NDLR). C'était magnifique ; deux histoires d'amour parallèles très belles. Si j'avais été dans le jury, je lui aurais donné la Palme d'Or.

    Un journaliste de "Libération" a déclaré à la sortie de l'Ennui que vous aviez, je cite, "un corps de Vénus et une âme d'antiquité grecque". Est-ce que votre image ne vous gêne pas ?

    Si, et non. Si puisqu'on essaie de me cantonner dans une seule chose que je ne veux absolument pas. Tant pis. J'essaierai d'en changer pour avoir ce que je veux.

    ... c'est quand même assez flatteur

    Oui. Ce n'est pas l'image en elle-même qui me dérange. C'est plutôt le fait que c'est une image qui surprend les gens, car dans le cinéma, toutes les nanas sont généralement pas trop mal foutues. Cela m'a paru bizzare que l'on me bombarde de questions sur mon corps. Toutes les filles que je croise dans la rue sont plus comme moi, que ce que l'on voit à la télé. Cette image ne me dérange pas, mais elle surprend les gens. C'est tout (rires)

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