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    Marion Cotillard

    La pétillante Marion Cotillard ("Taxi") évoque le tournage de son dernier film "Lisa" et celui, récent, des "Jolies Choses" dans son "Parole de Star"

    AlloCiné : si vous n'aviez pas été comédienne, qu'auriez-vous fait ?

    Marion Cotillard : la liste est trop longue. Sculpteur, peintre, médecin... J'aurais aimé m'occuper d'enfants également.

    Votre premier souvenir cinématographique

    (Elle hésite) Fantasia, je crois. E.T. et L'Histoire sans fin m'ont aussi beaucoup marquée.

    Votre comédienne de référence

    Romy Schneider. A mes yeux, elle incarne l'Actrice, avec un grand A.

    Votre meilleur souvenir professionnel à ce jour

    Monter sur une scène de concert devant 7 000 personnes en furie. C'est ce qui m'est arrivé sur le tournage des Jolies Choses, tout récemment.

    Votre plus grand regret professionnel à ce jour

    Celui de n'avoir jamais tourné avec Georges Cukor (ndlr : coréalisateur d'Autant en emporte le vent, réalisateur de My fair lady ou encore d'Indiscrétions).

    Votre plus grand désir professionnel

    J'ai envie de tout. C'est comme tous ces métiers que j'aurais voulu faire. La liste est trop longue. Je suis une gourmande.

    Votre film de chevet

    Indiscrétions de Georges Cukor.

    Votre premier casting

    Une catastrophe ! J'ai fini par insulter la directrice de casting. J'ignorais tout de son déroulement. On m'a traité comme de la merde. Et même si je n'étais rien dans ce métier, je ne voulais pas qu'on me traite comme de la merde ! Finalement, ça a plutôt marché.

    Si vous deviez arrêter le métier de comédienne demain, qu'est-ce qui vous manquerait le plus ?

    L'orgasme du ventre. Je m'explique : c'est quand on va au-delà de ce qu'on pensait atteindre. Ce bohneur que procure le jeu d'acteur. Mais il y aussi beaucoup de choses que je ne regretterais pas si je mettais un terme à ma carrière ! (rires).

    La rencontre la plus importante de votre carrière

    Gilles Paquet-Brenner, le réalisateur des Jolies Choses. Une sublime rencontre. Mais tous les gens qui m'ont aidée à faire ce métier ont été déterminants. Ils m'ont confortée dans ma volonté de devenir actrice.

    En résumé, Lisa

    Une histoire d'amour éternelle. C'est aussi un film sur la quête du passé, des origines. A un moment de sa vie, on a besoin de savoir d'où on vient. Ce film m'a donnée envie de faire le bilan des années écoulées depuis ma naissance en 1975. Il m'a aussi incitée à voir plus souvent ma famille. Je ne suis pas "très famille", mais j'ai ressenti le besoin de revoir mes parents, mes grands-parents.

    Comment s'est déroulée votre rencontre avec Pierre Grimblat, le réalisateur ?

    J' ai passé un casting. Après dix minutes d'entretien avec Pierre Grimblat, il m'a présentée à ses assistants comme étant Lisa. J'étais un peu décontenancée. Il m'a fait une révérence. Je lui ai fait une révérence. Et nous avons éclaté de rire. Notre rencontre a été pétillante et vivante, à l'image du personnage de Lisa. Malgré la maladie, Lisa fait toujours preuve d'une grande énergie.

    Comment avez-vous préparé ce rôle de Lisa ?

    Je fais partie de ces gens qui ont vraiment besoin de s'imprégner d'un personnage avant le tournage. Je mets mon imaginaire au service de ce personnage J'ai travaillé pendant trois mois, seule ou avec les autres protagonistes du film, sur le parcours émotionnel de mon personnage. Nous n'avons pas vraiment travaillé sur le texte, mais sur le corps. Sur les réactions de ce corps face à l'absence, à l'abandon ou à l'amour.

    Vous êtes-vous documentée sur le contexte historique du film, la Seconde Guerre mondiale ?

    Je n'ai pas fait de recherches sur la Résistance, car Lisa n'est pas une résistante. Elle a des actes de résistance parfois, mais elle n'appartient à aucun groupe. J'ai plutôt orienté mes recherches sur les passions qu'elle pouvait avoir. J'ai décidé, par exemple, qu'elle aimerait Joséphine Baker. Je dois reconnaître que je me suis un peu inspirée de mes propres passions.

    Et votre rencontre avec Jeanne Moreau qui joue Lisa adulte

    J'étais très impressionnée car j'ai beaucoup d'admiration pour cette actrice. C'est l'une des personnes qui m'a donné envie de faire ce métier. Jules et Jim est un film qui m'a énormément marquée. Intialement, j'étais censée jouer les deux rôles, Lisa jeune et plus âgée. Mais j'ai appelé Pierre pour lui dire que je ne pouvais pas faire les deux. On courait à la catastrophe, selon moi. Pierre s'est mis à la recherche d'une comédienne. Il s'avère que la comédienne en question, c'était Jeanne Moreau. J'étais bouleversée. J'étais heureuse, mais je me suis dit qu'il faudrait vraiment que je sois à la hauteur de cette femme.

    Notre première rencontre a eu lieu sur le décor du sanatorium, un des lieux du film. Je ne tournais pas ce jour-là. J'étais venue repérer les lieux. J'ai senti une main s'agripper à mon tee-shirt. Je me suis retournée et j'ai découvert Jeanne. Elle regardait dans la même direction que moi. On a peu parlé durant ce tournage. Notre relation a plutôt été tactile. Nous jouions la même personne. Nous avions besoin de nous toucher.

    Quelques mots sur le tournage des Jolies Choses, film qui sortira au printemps 2001

    Dans ce film, j'incarne des jumelles. Elles ont des personnalités très opposées. L'une est extravertie, allumeuse. L'autre se laisse aller. Elle est plus que grunge. C'est une pseudo-poétesse. Une des jumelles se suicide, et celle qui reste se fait passer pour elle.

    Et le reste du casting

    Stomy Bugsy, Ophélie Winter, Patrick Bruel, Titoff. J'avoue que j'avais des idées un peu préconçues sur Stomy Bugsy. Quand le réalisateur m'a dit qu'il l'avait choisi pour jouer l'autre rôle majeur du film, je ne voulais plus faire le film. J'estimais que Stomy Bugsy n'était pas un acteur et ça me gonflait de tourner avec lui ! Finalement, nous avons fait une lecture ensemble et je dois dire que j'ai pris une bonne baffe... C'est un acteur, un grand acteur même.

    Mais c'est vrai que le casting, composé de chanteurs ou de comiques, me faisait un peu peur. A tort, car j'ai fait des rencontres très intéressantes à l'image de celle d'Ophélie Winter, dont j'avais, là encore, une fausse idée. J'ai découvert une fille passionnée, déterminée à réussir dans ce métier.

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