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    Brian De Palma inspiré par la France

    A l'occasion de l'ouverture de la rétrospective intégrale de son oeuvre au Centre Pompidou, Brian De Palma dresse le bilan de 35 ans de carrière.

    La rétrospective intégrale de l'oeuvre de Brian De Palma, organisée du 6 février au 4 mars 2002, au Centre Pompidou, est une première mondiale, et le réalisateur semble bien avoir conscience de la portée symbolique d'un tel moment dans sa carrière. A l'entendre, ce cycle serait presque une cure de jouvence, l'occasion de se ressourcer en s'imprégnant des films vieux de vingt ou trente ans, jamais plus revus depuis lors. Sans oublier les objets et les photos qui peuplent les vitrines du Centre Pompidou. Loin de toute nostalgie, Brian De Palma déclare d'emblée qu'une telle manifestation réveille les souvenirs tout en en créant de nouveaux. Et soudain, cette rétrospective, organisée du 6 février au 4 mars au Centre Pompidou, met en lumière un fil rouge inédit et surprenant dans l'oeuvre du cinéaste : la France.

    Un héritier de François Truffaut et Jean-Luc Godard

    Avec Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, Brian De Palma incarne une nouvelle génération du cinéma américain : celle des années soixante et soixante-dix, la première génération de "cinéastes-cinéphiles", baignée de culture française et durablement influencée par les maîtres de la Nouvelle Vague.

    C'est pour cela que Brian De Palma s'offusque quand on lui parle de ses débuts dans le cinéma fantastique. "Faux", répond-il. "Mon premier succès commercial a été Greetings (1968), que j'ai tourné avec un budget de 32 000 dollars et qui a rapporté un million de dollars de recettes, ce qui était énorme pour l'époque. Mais c'est grâce au succès du thriller Soeurs de sang (1973) que j'ai pu tourner mon premier film fantastique Carrie au bal du diable. Ce qui m'intéressait dans ce genre, c'était qu'il permettait d'explorer le côté visuel d'une histoire. Mais après Pulsions (1981), j'ai eu l'impression d'en avoir fait le tour. Cependant, j'envisage de tourner prochainement un nouveau film fantastique".

    De Palma fait de la résistance

    Quand on l'interroge sur ses relations parfois compliquées avec les journalistes, Brian De Palma reconnaît "quelques accrochages en trente-cinq ans", qu'il attribue au fait de ne pas être un cinéaste "dans le vent" : "J'ai fait des films qui me semblaient justes, mais qui n'étaient pas forcément au 'goût du jour'".

    C'est sans doute cet esprit d'indépendance qui lui permet de comprendre le cinéma français et son souci "d'exception culturelle" : "il est très important de privilégier son cinéma, ses cinéastes. La France a la chance d'avoir un cinéma très vivant. Au cours de mes voyages, j'ai souvent entendu des gens me dire : 'votre cinéma nous tue'. La France est la seule à faire vraiment de la résistance".Comme pour illustrer son propos, Brian De Palma cite le dernier film français qui l'ait impressionné : Stand By de Roch Stephanik : "très ingénieux, une grande idée, dotée d'une excellente interprétation". Cependant, il se refuse à distinguer un jeune réalisateur français, prétextant qu'il n'a pu tout voir, car s'il habite en France depuis deux ans, il ne comprend pas suffisamment la langue pour suivre un film, et doit donc attendre de retourner aux Etats-Unis pour les découvrir dans une version doublée ou sous-titrée.

    A propos de "Femme fatale"

    C'est d'ailleurs la France qui lui a inspiré le sujet de son dernier film, Femme fatale (attendu le 1er mai 2002 dans l'Hexagone), et c'est en France qu'il l'a tourné, comme en témoigne le montage photo de son frère Bart De Palma, exposé au Centre Pompidou.

    Ce sont ses promenades dans Paris qui ont fait naître dans son esprit l'intrigue de Femme fatale, et le spectacle de sa compagne, Elie Médeiros, montant les marches rouges du Palais des Festivals à Cannes, parée de bijoux Choppard et cernée de gardes du corps : une image qui lui a suggéré de modifier une scène initialement prévue pour se dérouler dans un casino, finalement tournée sur ces mêmes marches rouges de Cannes.

    Mais au-delà du scénario et des prises de vues, s'il est une chose dont Brian de Palma est fier dans Femme fatale, c'est de révéler au public le talent de son actrice principale, Rebecca Romijn-Stamos. "Pour moi, c'est la première actrice que je découvre depuis Michelle Pfeiffer"... En attendant de pouvoir visionner ce nouvel opus, Brian De Palma nous confie un dernier secret, celui de Femme fatale : "Allez voir le montage photo de Bart, c'est le 'Rosebud' (ndlr : référence au mot-clé du Citizen Kane d'Orson Welles) du film"...

    Delphine Robic-Diaz

    Cycle Brian De Palma, du 6 février au 4 mars 2002

    Centre Pompidou,

    place Georges Pompidou, 75 004 Paris

    Renseignements au 01.44.78.12.33.

    Et sur le web : le site officiel du Centre Pompidou

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