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    "J'ai toujours pensé que l’univers de La Tour Sombre avait le potentiel et la profondeur d’un Game of Thrones"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Le Pistolero face à L'Homme en noir : Idris Elba et Matthew McConaughey s'affrontent cette semaine dans "La Tour Sombre", adapté de Stephen King. Rencontre avec les deux comédiens.

    AlloCiné

    AlloCiné : "La Tour Sombre" arrive enfin sur nos écrans après une longue gestation. Que pouvez-vous nous dire de ce développement ?

    Matthew McConaughey : Il a fallu dix ans pour parvenir à obtenir un scénario qui puisse être approuvé par le studio. Il y a huit romans, plutôt épais, alors que vous avez 120 pages de scénario et une heure et demi à deux heures de film pour raconter cette histoire. Où commencer, où terminer ? Ce premier film rassemble des éléments des huit romans. Nous ne nous sommes pas limités au premier tome. Je ne peux qu’imaginer la difficulté pour mener à bien l’écriture de ce projet durant dix ans…

    Idris, votre personnage est sensiblement différent de celui des romans. Quelle est votre approche ?

    Idris Elba : Nous avons pu nous inspirer d’énormément d’éléments, comme Matthew l’expliquait. Mais nous avons pu aussi apporter des choses. C’est la partie intéressante du métier de comédien : quelqu’un vous propose ce rôle car il vous imagine dans ce personnage, vous arrivez donc sur le plateau en confiance et avec l’envie de proposer des idées. Concernant mon personnage, il y avait un vrai décalage entre ce que je suis et l’imagerie véhiculée dans les romans par le pistolero Roland, qui renvoie à l’archétype du cowboy avec les cheveux blonds et le regard bleu-perçant. Nous avons donc dû offrir une nouvelle vision du personnage, sans forcément changer le scénario et le fond de l’histoire, mais pour que je puisse m’approprier le rôle. C’était vraiment libérateur et une vraie bénédiction d’avoir cette possibilité. Beaucoup de fans des romans ont été très ouverts à cette idée, et s’il y avait la pression de ne pas les décevoir, une fois que le tournage a débuté, nous étions en place.

    "La Tour Sombre", "Ça", "The Mist", "Mr. Mercedes"... Stephen King n'a jamais été aussi présent à Hollywood. Comment expliquez-vous cela ?

    Matthew McConaughey : Pour moi, Stephen King parvient à raconter nos peurs, nos démons, nos croquemitaines d'une autre façon. Il le fait par la psychologie, par la solitude comme dans Shining, par l’emprisonnement comme dans Misery… Nous avons tous une petite attirance pour le feu. Et pour les cauchemars. Et c’est agréable, il me semble, d’aller s’y confronter dans une salle de cinéma pour en ressortir rassuré que ça ne soit pas réel. C’est rassurant de se réveiller d’un cauchemar, mais c’est agréable de plonger dans cette expérience et d’y ressentir la peur.

    Idris Elba : Hollywood et le cinéma reposent sur l’imagination. L’imagination, c’est ce qui coule dans les veines de tous les raconteurs d’histoires. Et l’imagination de Stephen King est incroyable, c’est un univers à part entière ! C’est ce qui attire tous ceux qui font du cinéma, je pense. Et dans mon cas, c’était l’occasion d’incarner un gentil complexe et torturé. C’est ce que j’ai essayé de faire sur ce film.

    On parle beaucoup d'une série adaptée de "La Tour Sombre". Vous seriez partant ?

    Idris Elba : Totalement. Le paysage télévisuel est désormais au sommet en termes de qualité, et j’ai toujours pensé que l’univers de La Tour Sombre avait le potentiel et la profondeur d’un Game of Thrones. Ces romans proposent un monde d’une richesse incroyable.

    Matthew McConaughey : De mon côté, j’attends de voir. Je suis intéressé, mais je veux voir ce qui peut être fait de cet univers. Comme Idris le disait, la télévision -quand elle est de qualité- propose aujourd’hui des œuvres meilleures que la plupart des films. Elle autorise des premiers actes plus longs, ce qui est la première chose qui est coupée dans les films ! (Rires) Alors que c’est ce que les acteurs préfèrent, car c’est l’introduction aux personnages… Donc pour résumer, cela m’intéresse si c’est bien écrit.

    C'est une frustration pour vous, cette carence en "premier acte" ?

    Matthew McConaughey : C’est là où vous pouvez proposer des choses originales. Alors que la plupart des films essayent d’arriver le plus vite possible au second acte. "De l’action, des explosions, du rythme !" La Tour Sombre n’a jamais été raconté à l’écran, bien sûr, mais si vous racontez une histoire déjà connue, la seule façon de le faire différemment est de faire le chemin avec des personnages différents. Et la seule manière de faire connaissance avec eux, c’est dans le premier acte.

    "La Tour sombre", en salles le 9 août

     

    Idris Elba & Matthew McConaughey

    New York, le 5 août 2017

    Matthew McConaughey & Idris Elba

    New York, le 31 juillet 2017

    Matthew McConaughey & Idris Elba

    La Tour Sombre, tout sur le film

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