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    Ces flics de cinéma sont inspirés de vrais policiers !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    De Frank Bullitt à Maigret, en passant par Vincent Hanna dans "Heat" ou même l'inspecteur Harry, ces flics de cinéma ont une chose en commun : ils sont inspirés, au moins en partie pour certains, par de vrais policiers !

    Warner Bros.

    Frank Bullitt, Frank Serpico, Jules Maigret, Vincent Hanna, Harry Callahan, et d'autres... Des noms qui résonnent évidemment pour les cinéphiles (et sériphiles pour Maigret !). Tous des têtes d'affiche ayant pour point commun évidemment d'être des flics de cinéma.

    Si Serpico ne s'embarrasse d'aucun détours puisque le film de Lumet reprend le nom de celui qui mena une lutte inégale contre la corruption généralisée dans la Police, nombreux sont ceux qui ignorent sans doute que le personnage d'Al Pacino dans le chef-d'oeuvre de Michael Mann est inspiré d'un vrai policier !

    Steve McQueen, alias Frank Bullitt

    Réalisé par Peter Yates et sorti en 1968, Bullitt est un grand classique du cinéma américain, célèbre grâce à une fabuleuse course-poursuite en voiture à travers les rues de San Francisco. Steve McQueen y incarnait le lieutenant Frank Bullitt, chargé de protéger un gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué un homme politique. Son personnage de flic rebelle s'inspire de la personnalité de l'inspecteur David Toschi, chargé de l'affaire du Zodiac. L'acteur demanda d'ailleurs à avoir les mêmes costumes, holster et arme à feu que celui-ci.

    Gérard Depardieu, alias Jules Maigret

    Icône absolue de la littérature policière, le commissaire Maigret est le héros fictif et populaire des romans éponymes de Georges Simenon à partir de 1930. Personnage mondialement connu, ses aventures ont été adaptées aux quatre coins du globe, même au Japon ! Une figure tellement populaire qu'elle en a fini par écraser son authentique modèle d'origine, même si Simenon s'en inspire très librement. Il s'agit de Marcel Guillaume (1872-1963), commissaire-divisionnaire au Quai des Orfèvres, il dirigea la célèbre brigade criminelle de 1930 jusqu'à sa retraite en 1937. Mais il s'était aussi illustré dans les grandes affaires criminelles passées, comme celle de la bande à Bonnot; anarchistes criminelles qui opérèrent en 1911-1912. Petite anecdote savoureuse : Guillaume et Simenon deviendront même amis. L'écrivain le rencontra au Quai des Orfèvres, où le commissaire lui avait notamment exposé ses méthodes d'investigations et sa fine psychologie, pour faire avouer les coupables.

    Patrick Catalifo, alias le commissaire Max Brauner dans "Les Lyonnais"

    Réalisé par Olivier Marchal et sorti en 2011, Les Lyonnais fait référence au fameux gang des Lyonnais, qui a sévi dans les années 1970 dans la région lyonnaise. Dans le film, l'acteur Patrick Catalifo campe le commissaire Max Brauner. Un personnage inspiré par l'ex commissaire Michel Neyret, qui fut d'ailleurs conseiller sur le film. Numéro deux de la police judiciaire lyonnaise, il a affiché en près de trente ans de carrière un tableau de chasse impressionnant. Présentant l'un des meilleurs taux d'élucidation d'affaires de France, c'est notamment lui qui était à l'origine de la découverte de la cache de Toni Musulin, le convoyeur de fonds parti en 2009 avec les 11,6 millions d'euros contenus dans son fourgon. La chute de Neyret fut brutale : arrêté en 2011 dans une affaire de corruption et de trafic de stupéfiants, il a été condamné en 2018 pour corrpution et association de malfaiteurs.

    Denzel Washington, alias Alonzo Harris dans "Training Day"

    Formidable film signé Antoine Fuqua irrigué par l'interprétation électrisante d'un Denzel Washington impérial (Oscar à la clé), l'acteur livrait une composition magistrale en Alonzo Harris, vétéran et légende de la brigade des Stups affichant un taux record de condamnation de criminels. Un tableau de chasse respectable s'il n'était devenu entre-temps véreux et sans scrupules. Si le comédien bénéficia des conseils avisés de Paul Lozada, consultant auprès de la police de San Francisco, sur la vie des agents de la lutte anti-drogue, son personnage est inspiré d'un authentique flic corrompu. Un certain Rafael Perez, pris dans l'engrenage d'un énorme scandale qui éclaboussa l'unité anti-gang du LAPD, où Perez commença par prendre pour lui l'argent saisi de la drogue, puis s'est mis à vendre lui-même de la cocaïne, entre 1995 et 1998.

    Gérard Depardieu, alias Denis Klein dans "36, Quai des Orfèvres"

    Dans 36 Quai des OrfèvresGérard Depardieu incarne Denis Klein, le chef de la Brigade de répression du banditisme (BRB), rival de Léo Vrinks, qui est quant à lui chef de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention).  Le personnage de Depardieu est inspiré par le commissaire Raymond Mertz.  Sous sa direction, la BRB fut entachée de deux scandales indirectement liés entre eux. L'un concerna la fusillade de la rue du Docteur-Blanche, survenu lors d'une opération de police visant à interpeller le célèbre gang des postiches en plein braquage de banque en 1986. L'autre concerna l'affaire du "gang des ripoux". Une association de malfaiteurs impliquant au moins cinq policiers véreux, accusés d'avoir participé à une série d'agressions, cambriolages et attaques à main armée entre janvier 1982 et juillet 1985 en région parisienne.

    Gene Hackman et Roy Scheider, alias Jimmy Doyle et Buddy Russo dans "French Connection"

    Chef-d'oeuvre couronné par cinq Oscars, dont celui du Meilleur film et Meilleur réalisateur pour William FriedkinFrench Connection doit évidemment beaucop à la mise en scène du réalisateur, mais aussi à l'alchimie du duo Gene Hackman et Roy Scheider, extraordinaires dans les rôles de Jimmy Doyle et Buddy Russo. Ils sont inspirés des inspecteurs Eddie Egan et Sonny Grosso, qui avaient démantelé un important réseau de drogue en 1962, et sera plus tard connu sous le nom de la French Connection. Ils sont intervenus sur le film en tant que consultants techniques pour lui apporter le plus de réalisme possible. Ils y jouent également le rôle des supérieurs des deux détectives.

    Al Pacino, alias Vincent Hanna dans "Heat"

    Dans Heat, immense film de Michael Mann qu'on ne présente guère plus, Al Pacino incarne le pugnace lieutenant de Police Vincent Hanna, traquant sans relâche Robert de Niro, alias Neil MCauley et son gang. L’histoire de Heat, et du téléfilm L.A. Takedown avant lui, est basé en partie sur une affaire criminelle s’étant déroulée à Chicago au début des années 1960. Le personnage de Vincent Hanna est ainsi inspiré de l’inspecteur Chuck Adamson qui a traqué et tué le véritable Neill McCauley en 1963.

    Al Pacino, alias Frank Serpico

    Policier intègre, Serpico lutte contre la corruption généralisée au sein de la police new-yorkaise. Détesté de tous, collègues comme supérieurs, il ne pourra compter que sur lui-même pour mener à bien sa croisade pour la justice... La composition d'Al Pacino dans le film de Sidney Lumet reste un des plus grands rôles de son immense carrière. Fidèle à la Method Acting chère à l'Actors Studio, le comédien avait rencontré son illustre modèle pour mieux se glisser dans son rôle. Ce dernier souhaita d'ailleurs être présent sur le tournage. Une autorisation lui fut donnée, mais Sidney Lumet le pria de rapidement quitter le tournage, car il craignait que sa présence ne perturbe le travail des acteurs, en particulier Al Pacino. Témoin essentiel dans la commission Knapp créée en avril 1970 par le maire John Lindsay, pour enquêter sur la corruption au sein du New York City Police Department, Frank Serpico parti s'installer en Suisse. Agé de 85 ans, il vit actuellement dans le comté de Columbia, dans l'État de New York.

    Clint Eastwood, alias L'inspecteur Harry

    Flic taciturne dont les méthodes de travail sont aussi efficaces que moralement très contestables, volontiers misogyne, mâchoire serrée et magnum .44 sous le veston, Clint Eastwood a incarné (à cinq reprises) l'inoubliable Inspecteur Harry; une des grands gueules du 7e art. Le personnage d'Harry Callahan, tout comme celui de Frank Bullitt, prend en fait pour modèle David Toschi. Ce véritable inspecteur de la police de San Francisco était à l'époque connu du grand public par l'affaire dont il s'occupait, celle du tueur du Zodiac.

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